09/02/2022

Dans nos villages, des jeunesses (im)mobiles

serie

Se faire des ami·e·s et les voir, s’inscrire à des activités extrascolaires, faire ses courses, accéder à l’emploi… Nos vies, à la campagne, sont dépendantes des transports. Ceux qu’on a l’âge de conduire, mais aussi ceux qu’on peut se payer : son scooter, sa voiture ou celle de ses parents… voire le bus, s’il passe aux bons horaires ou s’il existe, tout simplement. Ainsi, plus on grandit, plus ils deviennent indispensables : un·e jeune en milieu rural sur trois n’a pas pu assister à un entretien d’embauche faute de transports.

Quand elle était au lycée dans son coin de diagonale du vide, Jeanne devait condenser sa vie sociale entre l’heure de la fin des cours et celle du départ de son bus. Elle en était totalement dépendante. Lucie, sa sœur et son frère font conduire leur mère plus de 190 kilomètres par semaine pour aller à l’école et à leurs activités extrascolaires. C’est devenu le taxi de la famille. Loreen essaie de ne pas se décourager quand on lui refuse cinq emplois parce qu’elle n’a ni permis ni voiture. Quant à Eliot, sa vie a changé à 14 ans, quand il a payé avec toutes ses économies le prix de sa liberté : un scooter. Récits de jeunesses au vert, entre débrouille et galère.

La rédaction