Magasins bio, addition salée
Ça coûte une blinde de manger bio ! Me voici dans les rayons de Bioladen, un magasin à Bruxelles. L’idée me paraissait saine et originale. 7,89 euros une boîte de thon. 6,90 euros les céréales. Et ne parlons pas des prix au kilo concernant les fruits et légumes ! 17,90 euros le kilo de figues, 6,90 euros le kilo de raisins. Je continue. Le prix des conserves de tomates est très loin du prix initial que l’on trouve en magasin lambda. 3,90 euros, voire 4 euros la petite conserve, contre 5 euros la plus grande.
Je me dirige vers le vrac : les fruits secs et les graines de soja, de quinoa, de chia, d’épeautre… Il faut compter près de 20 euros, voire plus. Et je ne parle pas des produits d’hygiène corporelle. Quelle horreur ! La déception se lit carrément sur mon visage quand je parcours les rayons.
« Je repars avec… RIEN »
J’ai économisé deux mois pour pouvoir manger bio. Je me rends compte que ça ne va pas suffire pour couvrir les frais des courses. Partir sans rien acheter ? Réduire considérablement la taille de mon panier ? Bref, la galère. Je repars avec… RIEN.
Je suis volontaire en service civique. Je gagne 716 euros par mois. J’ai 485 euros de loyer à payer, un titre de transport à 50 euros. Cela me fait un total de dépenses de 535 euros par mois. Il me reste 181 euros. Sans compter mon forfait téléphonique, les fringues et tout ce qui va avec. C’est clair, impossible pour moi de consommer bio l’esprit tranquille. Un jour peut-être…
Léa, 23 ans, en recherche d’emploi, Paris
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La fin du mois avant la fin du monde, par Sylvie, 16 ans. Acheter bio ou local est un luxe que sa famille, au budget serré, ne peut pas se permettre. La lycéenne, qui aimerait être plus écolo dans ses choix de consommation, fait tout ce qui ne coûte rien.