Jamelya C. 31/01/2025

1/4 Trouver une oreille attentive

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Pour s’intégrer et parce que sa tante avait minimisé la situation, Jamilya n’a pas eu tout de suite conscience de ce qu’elle subissait. Jusqu’à ce qu’un adulte pose pour elle le mot « harcèlement ».

J’ai été harcelée à l’école primaire. Quand j’étais petite, je n’osais pas du tout dire non. Je disais oui à tout pour ne pas me sentir exclue. Dans ma tête, je me disais : « Allez, fais-le, comme ça tu auras des amis ou un groupe d’amis et ça sera cool. Tu vas rigoler, faire des blagues. »

C’était à la récréation de 10h30. Mes deux copines et moi, nous sommes allées aux toilettes des filles. Elles m’ont dit : « Viens, on va dans les toilettes toutes les trois, on veut te montrer une danse pour la pause de 12h30. Comme ça, on pourra danser dessus quand l’animatrice mettra de la musique. »

On était enfermées toutes les trois dans les toilettes. Il y en a une qui m’a demandé de soulever mon t-shirt. L’autre fille a dit : « Ce n’est rien, tu peux le faire et, à trois, tu peux soulever ton t-shirt. » Et là, j’ai soulevé mon t-shirt.

Une semaine après, j’en ai parlé à ma tata. C’était un soir quand on était à table, ça m’est venu comme ça. Elle ne m’a pas crue. Du coup, j’ai laissé passer l’affaire… Après ça, mes amies ont continué à m’imposer de faire des choses que je ne voulais pas.

En cinquième, j’en ai reparlé avec mon AVS, mon assistante de vie scolaire. Elle m’a dit : « Ce n’est pas normal ça. Tu sais ce que c’est ce que tu as vécu ? » J’ai dit : « Non pourquoi ? C’est grave ? » Elle m’a expliqué ce qu’était le harcèlement. J’ai alors réalisé ce qui m’était arrivé et ça m’a beaucoup choquée  !

En repensant maintenant à ma tata, je me dis : « Comment peux-tu ne pas croire une petite qui te dit ça ? »

Jamelya, 19 ans, en formation, Essonne

Illustration © Merieme Mesfioui (@durga.maya)

 

Qui contacter ?

Vous êtes victime de harcèlement ? Vous avez des craintes pour un·e proche ?

Le 3018 est le numéro unique qui traite les situations de harcèlement scolaire ou de cyberharcèlement. Des écoutant·es spécialisé·es pourront vous apporter un soutien psychologique et juridique. L’appel à ce numéro est gratuit et anonyme. Une application est également à votre disposition.

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Dylan s’est fait malmener par des garçons de sa classe. Grâce à son prof de sport, témoin de ces scènes, le jeune garçon a réussi à en parler.

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