Des enfants vulnérables face aux écrans
Tous les week-ends, ma petite sœur de 5 ans se lève, allume la télé et va sur YouTube. Elle regarde des gens qui jouent à des jeux, comme Roblox ou Fortnite. Et des vidéos souvent très douteuses, malaisantes et malsaines. Dedans, il y a de la nudité, des images à connotation sexuelle ou gores floutées ou même des situations de viol. Par exemple, quelqu’un qui se déguise en enfant pour espionner sa sœur sous la douche… Ou alors des arnaques et des promesses d’argent. Je suis inquiet de ce qu’elle peut devenir à force d’être exposée à un contenu si néfaste pour sa santé mentale.
Chaque fois, je lui dis d’arrêter de regarder ça. Elle me répond que ce n’est pas mauvais pour elle et que ce que je regarde est pire… J’avoue que je regarde des vidéos qui n’ont aucun sens. Du « shit post ».
Facilement irritable
Pour ma petite sœur, la situation est tout autre. Son état me fait de plus en plus peur. Par moment, elle répète de manière aléatoire des citations venant de ces vidéos. Elle casse les c****** à tout le monde quand elle n’est pas sur un écran et elle est facilement irritable quand elle est dessus.
Mes parents sont conscients de ça. Ils la privent d’écrans de temps en temps. Mais à moi, ils me les confisquent plus souvent parce qu’ils pensent que je suis addict. Je comprends mais je trouve ça injuste. Je suis plus âgé que ma petite sœur et et je pense que les vidéos que je regarde n’ont pas d’impact négatif sur moi. Je le sais car mon comportement n’a pas changé et elles me permettent d’améliorer mon anglais.
Nous vivons à la campagne. Nous sommes assez éloignés de la ville. Il n’y a pas beaucoup d’occupations à notre portée. On ne sort pas très souvent de chez nous. Alors on passe nos journées sur les écrans, téléphone, TV, tablette ou ordinateur.
Samuel, 14 ans, collégien, Brive-la-Gaillarde
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