Le bac, je l’ai ou pas ?
La semaine dernière, je passais mon bac en filière S [scientifique, ndlr]. Toute l’année, je pensais vraiment que je n’allais pas réussir. Ayant de gros problèmes de confiance, je voyais le bac comme une épreuve insurmontable. J’avais peur. Je déteste mal faire, mais étant donné que les cours ce n’était pas mon fort, le bac ce n’était vraiment pas gagné.
Je ne suis pas une grande travailleuse mais il n’y a pas de secret. Je me suis mise à bosser parce que je savais que si j’y allais « au talent », comme on dit, j’allais me manger un énorme mur. J’ai révisé révisé révisé et, sans mentir, j’ai manqué de temps. J’aurais pu faire mieux mais j’étais quand même contente de moi. Le jour J, bizarrement, je n’étais pas si stressée, j’étais même un peu trop sereine. L’ambiance du bac, c’est de l’excitation, de l’adrénaline. J’irais même jusqu’à dire que c’est de l’impatience. T’arrives devant ton lycée, il y a plein de têtes que tu connais pas, tout le monde te demande « alors prête ? » ou sur quels sujets tu aimerais tomber, ensuite tu cherches ta salle et t’espères être avec tes potes pour avoir un repère familier, pour quand on ouvre les sujets par exemple. Avoir une forme de soutien, pas se sentir seul quoi !
Parfois, je perdais un peu espoir
Les premières épreuves se sont pas si mal passées : la philo a été une bonne surprise. Évidemment, après, quand tu fais des impasses sur des sujets (comme moi en histoire) et qu’en épreuve tu tombes dessus, c’est compliqué, mais il y a toujours moyen de s’en sortir. Écrire quelques lignes, c’est franchement mieux que rendre copie blanche et j’ai mis du temps à le comprendre. En tant que S, j’ai fait impasse sur la physique-chimie, que j’ai d’ailleurs fortement ratée puisque je savais que je pouvais avoir mon bac en ayant 4 ou 5 (et que j’avais peu de chances d’avoir plus). Jusqu’à la fin, le simulateur de notes a été mon meilleur ami ! Il m’a permis d’évaluer mon niveau, de voir où je devais accentuer mes efforts et où je devais gratter le plus de points. Il m’a également permis de relativiser car, comme je vous l’ai dit au début, le bac, ce n’était pas gagné.
L’enjeu était tel que je me devais de réussir les autres épreuves. Parfois, je perdais un peu espoir. Après l’épreuve de physique-chimie, j’étais démoralisée. Même si ma non-réussite n’était pas une surprise, j’étais persuadée que j’allais tout droit aux rattrapages. Lundi 24, c’était ma dernière épreuve, SVT, mon plus gros coef’. La motivation n’était pas trop présente… Voir tous mes potes en ES et L [filières économique et sociale, et littéraire, ndlr] vivre leur meilleure vie, ça foutait le seum. Mais bon, dernière ligne droite, j’ai fait mon maximum et j’espère que ça payera. Après ça, enfin les vacances, la libération. Du moins, jusqu’au 5 juillet…
Je sais que j’ai fait de mon mieux
Je suis confiante, mais j’aimerais bien être de ceux qui savent qu’ils ont le bac et qui ne se préoccupent que de quelle mention ils pourront avoir. J’espère voir mon nom sur les listes car, sinon, ce sera vraiment le stress ! La dernière chance, les rattrapages, c’est bien, mais je m’en passerais. Je ne pense pas réviser au cas où je ne l’aurais pas du premier coup : une part de flemme mais surtout, je garde espoir. Me voilà donc à patienter et profiter de mes vacances jusqu’au jour des résultats. Pour le moment, je suis sereine et je n’y pense presque pas. Parce que, quand j’y pense, j’y crois et deux minutes après je change d’avis parce que la probabilité que j’aille aux rattrapages est assez forte.
Les parents de Lucile lui mettent la pression pour ses études. Pour son brevet, elle a bossé comme une acharnée pour obtenir une mention et répondre à leurs attentes. Un épisode de notre série sur la pression scolaire.
Malgré tous ces doutes, je sais que j’ai fait de mon mieux. Si je redouble, j’aurais une part d’énervement et de tristesse mais je vois ça comme une chance de faire mieux. J’espère vraiment ne pas avoir de mauvaises surprises et garder les pieds sur terre, être réaliste. Je n’ai pas envie de faire comme mes potes qui m’ont dit « ouah mes épreuves trop bien j’vais avoir la mention » et qui vont se retrouver avec plus de 60 points à rattraper.
Si j’ai mon bac, une page compliquée se tournera enfin, celle du lycée. Je serai fière de moi et je me dirai que tout ce que j’ai fait, ce n’était pas pour rien ! J’ai déjà été prise dans une école d’art et culture, et même si cette école n’est pas ce dont je rêve le plus, j’ai des projets à côté et je vais me laisser l’opportunité de réussir ! Une nouvelle vie m’attend : de nouvelles rencontres, activités et des enseignements bien concrets. Une nouvelle page où tout peut arriver.
Clara, 17 ans, lycéenne, Paris
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