En voyage, j’ai compris le mode de vie français
Plusieurs choses m’ont marquée lors de mon séjour aux États-Unis. J’y ai passé deux semaines dans le cadre des Jeunes Ambassadeurs, un programme franco-américain. C’est surtout la deuxième semaine, en arrivant en famille d’accueil, qu’énormément de situations quotidiennes m’ont sortie de mon mode de vie habituel français. Des petites choses qui peuvent prendre de l’ampleur et nous mettre des barrières. Je ne pensais pas qu’il y en avait autant.
La première chose qui m’a interpellée, c’est que la famille ne mangeait pas « comme nous » : chacun prenait son assiette et se dirigeait directement vers sa chambre. Je me suis vite sentie isolée. J’ai demandé à ma correspondante si cela était régulier, elle m’a fait comprendre qu’ils mangeaient dans leur coin et que c’était une habitude. À la maison, ils ne s’adressaient pas beaucoup la parole, même s’ils regardaient la télévision ensemble. Chez moi, les repas de famille sont un moment précieux d’échange, on discute de tout et de n’importe quoi, je trouve que c’est très important notamment pour le développement de l’enfant, ça lui permet d’enrichir son vocabulaire, de débattre et de défendre ses idées.
En France, il nous arrive d’être très tactiles envers les autres, on se tient parfois par le bras, on se fait la bise, ce qui permet d’être plus proches. Les Américains, eux, mettent toujours une certaine distance entre eux, voire une barrière. Il m’est arrivé de faire la bise à des amis, à ma correspondante, devant des Américains et ils sont restés sous le choc, ils m’ont demandé d’où cela venait et ils ont même commencé à rire entre eux ; ça ne m’a pas déplu, j’ai pu leur montrer notre façon à nous, Français, de nous saluer.
Le mode de vie c’est aussi le système scolaire !
Dès que je suis entrée en Sophomore year [10th grade/seconde], j’ai vite vu un système éducatif assez libéral : les élèves peuvent jouer avec leur téléphone sans aucune réflexion du prof, ils sortent et entrent en cours sans permission. Mais, à côté de ça, le niveau m’a paru assez inférieur au nôtre. Je me rappelle un cours de physique-chimie, je paniquais intérieurement parce que c’était une matière dans laquelle je n’y connaissais rien. J’ai fait des exercices très faciles et vers la fin, j’aidais les élèves en difficulté.
Ce qui m’a fascinée, c’est que les profs sont très proches des élèves. Chaque jour, après avoir fait l’appel, les profs demandent à chacun ce qu’il a fait la veille ou le week-end, ils se racontent leur vie privée, rigolent énormément, une complicité s’installe. Tandis qu’en France les enseignants, du moins ceux que j’ai connus durant ma scolarité, gardent une certaine distance. On vient en cours pour travailler et c’est tout. Aux États-Unis, les profs font leur possible pour rendre les cours plus « funs » et pour cela, tous les moyens sont permis : tableaux interactifs, quizz, jeux… L’impact sur les élèves est positif sur le plan de la motivation, ils veulent plus travailler parce que les cours sont originaux.
Autre grosse différence, leur liberté vestimentaire ! J’ai vu des élèves se balader en pyjama et en claquettes et cela ne dérangeait personne ! En France, il y a une limite, on doit être habillé convenablement. Si demain je vais au lycée en pyjama, je me ferai convoquer par la proviseure pour « tenue inappropriée ».
De nationalité française, Chaïma a dû attendre de voyager aux États-Unis pour enfin définir librement son identité, sans avoir affaire à la question : « Non, mais c’est quoi ta vraie origine ? »
Cette expérience a eu un très grand impact sur moi. Après avoir découvert de mes propres yeux les vrais USA, et non l’Amérique des séries et des films, j’ai voulu en savoir plus sur le reste du monde. Je me suis dit : « Si les USA sont très différents de ce que j’imaginais à la base, dans les autres pays, ça se passe comment alors ? » Depuis mon retour, je n’ai qu’une envie, c’est de continuer à voyager, découvrir, enrichir ma tête de savoirs culturels nouveaux (et pas que !). Je cherche d’ailleurs à faire un stage de quelques mois à l’étranger, travailler tout en voyageant, et surtout en découvrant de nouvelles cultures.
Sarah, 18 ans, lycéenne, Toulouse
Crédit photo Unsplash // CC Alice Triquet
Ton article est vraiment intéressant et agréable à lire, en espérant que tu en rédigeras davantage sur d’autres voyages, pour nous présenter les différences entre la France et les autres cultures.
Bonjour Sarah, très chouette de lire ce témoignage. Si tu as l’envie de continuer de voyager, je peux te recommander de contacter l’association Parcours le Monde Sud Ouest, à Toulouse. Elle accompagne des jeunes qui veulent vivre une expérience à l’étranger. Belle continuation dans ta découverte du monde et de toi-même !