Athlétisme : mon expérience de jeune entraineur
Je fais de l’athlétisme depuis l’âge de 12 ans. Il y a quelques années, j’ai commencé à entraîner les jeunes adolescents du club où je suis licencié. Au début, je n’avais que mon expérience d’athlète pour organiser les séances d’entraînement. Pendant quelques mois, j’ai tâtonné, commis des erreurs et des maladresses. Puis, le club m’a ouvert son budget formation pour que je puisse suivre celles organisées par la fédération. Ces dernières m’ont, d’une part, permis d’étoffer mes connaissances sur les différentes épreuves de l’athlétisme et, d’autre part, donné quelques principes pédagogiques sur lesquels me baser pour mener les entraînements.
Un jeune entraineur beaucoup trop directif
Pendant trois ans, j’ai organisé les entraînements de la manière suivante : footing d’échauffement suivi de gammes, puis d’un parcours composé d’exercices visant à développer les qualités de vitesse, d’endurance et de coordination des jeunes athlètes. Je terminais par un travail spécifique sur une épreuve donnée (comme le saut en hauteur, les courses de haies ou le lancer de javelot).
Tous les adolescents avaient des goûts différents. Aussi, j’essayais de diversifier au maximum les épreuves travaillées pour éviter de les démotiver. De mon côté, je souhaitais également qu’ils s’initient aux différents lancers, sauts et courses : l’objectif était qu’ils maîtrisent les bases de toutes les épreuves de l’athlétisme afin qu’ensuite, lorsqu’ils seraient plus grands, ils puissent choisir en connaissance de cause le domaine dans lequel se spécialiser.
J’étais très directif lors des séances d’entraînement. Peu de libertés étaient laissées aux jeunes adolescents pour expérimenter, rater, réessayer.
J’étais là, je donnais des consignes qui me semblaient rigoureuses et j’exigeais de l’ordre et de l’efficacité. Je laissais peu de place à la communication entre athlètes et me considérais comme celui qui savait ou en tout cas, comme celui qui savait mieux qu’eux. Je dépensais beaucoup d’énergie à vouloir tout régenter et, en fin de compte, cela ne menait qu’à de la mauvaise humeur et des pertes de temps. Cela a particulièrement été le cas lors de ma troisième année en tant qu’entraîneur : celle-ci fut d’ailleurs si éprouvante qu’à son terme, j’ai envisagé de tout arrêter.
Pour plusieurs raisons, néanmoins, en septembre dernier, je me suis engagé à entraîner pour une nouvelle saison les minimes du club.
Un tournant pédagogique !
J’étais sur le point de réitérer les erreurs du passé quand un livre a modifié en profondeur ma philosophie d’organisation des entraînements. Il s’agit de l’ouvrage Les lois naturelles de l’enfant de Céline Alvarez dans lequel est relatée une expérience pédagogique menée dans une classe de maternelle.
Je m’en suis inspiré pour concevoir des entraînements où l’athlète serait plus libre de travailler ses épreuves favorites et où la transmission se ferait tout autant de manière verticale (de l’entraîneur vers l’athlète) qu’horizontale (entre athlètes).
Pour ce faire, j’ai mis en place des ateliers périphériques autour d’un atelier principal (où j’étais présent pour corriger les gestes) : en attendant leur tour sur l’atelier principal, les enfants pouvaient circuler, librement et selon leurs goûts, sur les ateliers périphériques.
J’espérais qu’ainsi, les jeunes adolescents s’encourageraient et se corrigeraient mutuellement sur les ateliers où je n’étais pas présent.
Le but était aussi qu’ils puissent répéter autant de fois qu’ils le souhaitaient les exercices qui leur plaisaient : oui, le but était aussi qu’ils puissent pratiquer, pratiquer, pratiquer.
Laisser les élèves s’entraider
Ce fut une réussite petite et épisodique. Il y a eu des entraînements où mes ateliers ont remporté de francs succès : on s’y pressait, on s’y encourageait, on s’y conseillait. D’autres fois, j’ai vu les jeunes athlètes rester statiques dans le froid malgré mes exclamations qui les poussaient à se mettre en mouvement pour se réchauffer.
J’espérais qu’avec le temps, les jeunes athlètes adhèreraient de plus en plus à ce nouveau fonctionnement. Cela n’a pas vraiment été le cas : je devinais une lassitude. J’imaginais d’ailleurs avoir encore fait fausse route lorsqu’un film, Mandy, m’a récemment soufflé le contraire. Cette réalisation d’Alexander Mackendrick raconte l’apprentissage du langage oral par une petite fille sourde et muette, Mandy. Dans le film, les déclics qui permettent à l’enfant d’accéder aux mots et aux sons n’ont pas pour origine ses parents ou ses professeurs (même si leur amour et leur travail préparent le terrain), mais ses camarades de jeu, à l’école ou dans la rue.
C’est là une illustration qui m’a profondément ému de ce que peuvent s’apporter, juste par amitié, par mise en contact, les enfants entre eux.
Ce sont donc ces échanges-là qu’à l’avenir, sur la piste, il me faudra favoriser. Pour que les informations circulent plus vite et plus efficacement. Pour souder le groupe. Pour instaurer une dynamique collective.
Je considérais que l’entraîneur était le moteur du groupe, maintenant, je n’aspire qu’à être la graisse qui permet aux engrenages de tourner sans frein.
Florent B., 29 ans, ingénieur, Provins
j’ai 21 ans et j’ai passé par cette route-là , à 18 ans j’ai eu mon diplôme d’initiative en athlétisme , au début j’ai eu des difficultés, aujourd’hui ça fait 4 ans en tant qu’initiatrice et monitrice et entraîneur , un an et je serais Entraîneur ayant le premier Degrés…..et ce n’ai jamais Facile d’être Un jeune Entraîneur , j’espère réussir au Futur .