De ma fac de banlieue à Paris Sorbonne, j’ai eu du mal !
Mes parents m’ont poussée à aller dans une université prestigieuse. Passer de la banlieue à Paris, pour eux, c’était une manière de me valoriser. Dans quelle licence ? Peu importait, tant que sur mon CV le nom de ma fac brillait. Moi, par contre, l’esprit élitiste, ça ne m’a pas fait briller.
L’année dernière, j’avais choisi de faire LEA (Langues Étrangères Appliquées) en Anglais-Espagnol. Pourquoi ? Tout simplement pour m’améliorer en langues. C’était plus un choix personnel qu’un choix d’orientation. Mes parents m’ont incitée à aller dans une fac parisienne. J’avais donc mis en premier vœu Paris Diderot puis Paris Sorbonne et enfin, Créteil. Devinez quelle fac m’a accepté ? L’UPEC (Créteil), évidemment. J’étais surtout déçue pour mes parents. Triste de ne pas réaliser leur rêve. Pour moi, toutes les facs étaient les mêmes. D’ailleurs, tout s’est très bien passé à Créteil. J’ai même validé mon année malgré mes faiblesses en espagnol.
En deuxième année, mes parents ont demandé à ce que je continue ma LEA à Paris. J’ai alors fait plusieurs CV et lettres de motivation pour proposer ma candidature dans différentes facs parisiennes. Et là, miracle ! J’ai reçu une réponse positive de Paris Sorbonne. Bien entendu, mes parents ont explosé de joie quand je leur ai annoncé la nouvelle. Moi aussi, j’étais contente, car honnêtement, jamais je n’aurais pensé être prise dans une des universités les plus prestigieuses.
Je me perdais dans mes notes, je paniquais
À la rentrée, j’ai tout de suite ressenti des différences. Je suis passée de 16 heures à 25 heures de cours par semaine, soit presque 10 heures de cours en plus, sans compter les heures de travail personnel. Quand on a l’habitude d’avoir peu d’heures, ça fait un choc. Il fallait absolument que je m’adapte à ce rythme de travail soutenu, mais aussi que je rattrape tout mon retard.
L’ambiance à Créteil était plutôt laxiste tandis qu’à Paris Sorbonne, elle était très studieuse. Le niveau des enseignements à Paris était bien trop élevé pour moi.
Les professeurs de l’UPEC étaient conscients que la plupart des étudiants avaient des difficultés et prenaient le temps de bien expliquer. Du coup, on passait beaucoup de temps sur les leçons et les exercices, parfois trop. On s’ennuyait un peu. Mais je comprenais les cours, en général. En revanche, à Paris Sorbonne, c’était tout le contraire.
Paul-Antoine aussi s’est retrouvé à La Sorbonne. Lui sortait d’un bac STG et, à la fac, ça a été difficile de s’adapter. (SPOILER : il a réussi !)
Les enseignants considéraient que les étudiants avaient déjà un bon bagage intellectuel et culturel et n’hésitaient pas à accélérer les cours. En fait, ils nous bombardaient d’informations. Dans les cours magistraux, les profs faisaient leurs speechs dans leurs langues respectives et bien sûr, on devait prendre des notes. Le temps que mon cerveau comprenne les mots, qu’il réfléchisse à l’orthographe et le note, le prof était déjà passé à autre chose. Résultat : je me perdais dans mes notes et je paniquais.
Un jour, il fallait préparer des questions sur un texte en espagnol pour un TD. J’ai essayé de comprendre le texte chez moi (traduction, recherches…). J’ai mis 5-6 heures pour répondre à trois questions qui avaient l’air « simples ». Une fois en TD, on a corrigé. Bon, ok, j’avais tout faux. Ce qui me soûlait le plus, c’était de ne pas comprendre la correction et surtout, de ne pas pouvoir écrire quelque chose sur ma feuille. Ce jour-là, j’ai compris 5% du cours seulement.
J’étais la banlieusarde venue de nulle part
En fait, pendant les cours, je n’osais pas participer de peur que les gens me jugent. Honnêtement, je me sentais vraiment nulle par rapport aux autres.
Il n’y a pas que les études qui ont changé. J’ai eu du mal à m’intégrer dans ce nouvel environnement. Je me sentais pas à ma place. Les gens étaient principalement issus de milieux aisés et moi, j’étais la banlieusarde venue de nulle part. Il y avait aussi de nombreux étudiants qui venaient de l’étranger et qui étaient donc déjà bilingues.
Dès les premières semaines, j’ai décroché. J’étais incapable de poursuivre là-bas. Déjà que je suis stressée dans la vie, j’ai eu du mal à supporter à la pression. Je faisais limite un burn-out. Je rentrais souvent chez moi en pleurant et voulais tout arrêter. Avant d’entrer dans cette fac, je savais que ça allait être difficile. Mais étant donné que j’avais déjà été dans un collège et un lycée privés, je pensais pouvoir surmonter ça. Et ben, ce n’était pas le cas.
Le souci, c’est que lorsqu’on commence une formation, on la finit. Je ne pouvais ni revenir à Créteil, ni changer pour une autre fac. J’ai donc rencontré plusieurs conseillers d’orientation en expliquant mon problème et j’ai fait des recherches sur Internet. C’est là que j’ai découvert le DU PaRéO. Heureusement, j’ai été prise à la rentrée de novembre. C’était aussi l’occasion pour moi de mieux réfléchir à mon orientation. Depuis, tout se passe très bien. Je crois que je n’ai jamais été aussi heureuse d’aller en cours !
Séverine, 19 ans, étudiante, Vitry-sur-Seine
Crédit photo Le brio, Yvan Attal (film, 2017)
Je me suis renseignée sur le site de la Sorbonne et apparemment je dois passer par e-candidat.
Mais j’ai entendu dire qu’il fallait justifier le transfert de FAC par des raisons personnelles (rapprochement conjoint etc….)
Bonjour Inès,
Tu as demandé à l’administration de ta fac ? Je crois que tu dois passer par Parcoursup non ?
Bonjour , je suis actuellement en L1 LEA à l’UPEC et j’aimerais changer de FAC l’an prochain et aller à la Sorbonne. Du coup quelles sont les démarches à suivre s’il vous plaît, je suis complètement perdu !!
Bonjour Leonce, cela dépend de l’année à laquelle tu souhaites t’inscrire. L1, L2, L3, Master… ? Si tu t’inscris directement après le bac, il faut que tu te rendes sur le site de Parcoursup. Regarde sur le site de l’université qui t’intéresse les modalités d’inscription. Bon courage !
Comment faire pour avoir une inscription à La Sorbonne en faculté de droit?
Même vécu que toi, mais en plus en double licence. Le sentiment élitiste de la Sorbonne est terrible ; 1er cours de 1ere année ma chargée de TD nous a direct prévenus que la notation serait sévère comparé à d’autres universités parce que « c’est la Sorbonne ici ». Alors ton année se joue au chargé de TD, qui soit attend beaucoup et te note 5/20 sous couvert de prestige, soit sera plus conciliant et tu pourras valider en progressant. La mentalité sorbonnarde n’est pas fait pour tous, et vise surtout les personnes aisées car oui c’est l’impression que cela donne. Mais il ne faut pas désespérer et s’accrocher
Bonjour,
Si tu veux écrire un article sur cette première année et comment toi tu l’as vécu, n’hésites pas à me contacter, je t’aiderai à le rédiger avec plaisir.
elliot@la-zep.fr
Sinon courage à toi, tu vas y arriver !
En fait, je suis exactement dans la meme situation que toi, j’ai fait mes années de lycee et de collège à Créteil et jai plutot appréciée. Mais cette année à la Sorbonne c’est tellement dur, je me sens tellement pas integrée…
Le pire c’est que jai l’impression que les gens de banlieues sont destinés a restés des gens de banlieue… Franchement la transition à une fac parisienne est très dur…
Quels sont les critères pour entrer à la Fac de Droit à La Sorbonne ? J’ai un Bac AB ( 20 en H-G, 15 en Français) et je suis de l’Oise.
J’ai fait un an à la sorbonne, je n’ai pas trouvé le niveau élevé par rapport à la province. C’était pareil. Même nombre d’heures. Les salles et amphis n’était pas terribles, j’ai eu en province des amphi tout neufs spatieux, agréables.bien chauffés l’hiver. Le contenu des cours étaient aussi régulièrement plus original en province, moins conservateur, du même acabit que la comparaison pensee continentale et pensee anglo-saxonne.
Je vais peut être repostuler à Paris mais pas forcément à la sorbonne, ce sera le choix par défaut.
Donc je retiens que Créteil forme très bien mais La Sorbonne forme encore 2 fois plus.
Une petite idiote, je vous dis.