Angélique L. 15/01/2019

Ma réussite en bac techno ? Mes profs n’y croyaient pas !

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En poursuivant mes études dans une filière technologique, j'ai trouvé l'énergie de me battre pour donner tort aux profs qui ne me voyaient pas réussir.

En classe de seconde, je me sentais heureuse d’avoir eu mon brevet et prête à assurer cette nouvelle année scolaire. Elle s’est annoncée plus difficile que prévu. Le programme était lourd, il fallait travailler régulièrement. Je me suis accrochée. Mais il m’arrivait de rencontrer des difficultés en maths et en physique-chimie. Les profs l’ont de suite remarqué et, au lieu de m’aider, ils m’enfonçaient. J’avais le sentiment qu’ils voulaient aider et faire avancer les meilleurs de la classe en laissant les élèves en difficulté se débrouiller. Je n’ai jamais compris pourquoi. À quoi servent le collège et le lycée dans ce cas ?

Pourtant je ne voulais pas abandonner. J’ai donc continué comme si de rien n’était. J’essayais de participer, mais des profs ne cessaient de me répéter : « Angélique, ça ne sert à rien de lever la main, tu n’y arriveras pas ! » C’est comme ça qu’au fur à et mesure des semaines, j’ai fini au fond de la classe, passive pendant la plupart des cours. J’ai doucement renoncé à travailler. Le mois d’octobre à peine achevé, il a fallu penser à un choix d’orientation. Évidemment, les filières générales m’étaient refusées. Pourtant, mes notes étaient très satisfaisantes dans les matières sociales/économiques et littéraires. Mais pour eux, je n’étais pas faite pour un bac général et encore moins pour les études. Or, je savais et je sais que j’ai les moyens de réussir.

L’idée d’être « nulle » s’incrustait dans mon crâne

Un peu plus tard, on m’a imposé un rendez-vous avec la conseillère d’orientation. Comme je pensais qu’elle était là pour m’aider, m’orienter, me conseiller, je m’y suis rendue sans aucune appréhension. Mais la personne sur laquelle je suis tombée a eu la même attitude que mes professeurs. Elle n’avait pas mon dossier sous les yeux, mais m’a parlé des bacs professionnels et des BTS que je pouvais éventuellement envisager.

« Un bac pro, qu’en diriez-vous ? Quel domaine vous intéresse le plus ? Vous aimez la nature ? Alors je vous propose un BTS agriculture juste après votre bac ! » Je crois que le pire dans cette histoire, c’est qu’elle ne connaissait même pas les débouchés des bacs, des BTS et des licences qu’elle me proposait, les passerelles qu’il pouvait y avoir… J’ai dû tout chercher par moi-même. Notre conversation n’a servi à rien, peut-être juste à m’enfoncer encore un peu plus.

Sur le moment, j’étais déçue, attristée, accablée. Je me suis sentie inférieure aux autres et incapable de réussir. L’idée « d’être nulle » s’incrustait dans mon crâne. Ça m’a beaucoup empêchée de travailler. Tous mes espoirs et mes rêves se sont envolés. Car depuis toujours, ce que je veux, c’est soigner et aider, être médecin ou vétérinaire.

Alexandre voulait passer en première ES. Ses profs ne l’en ont pas jugé capable. Une désorientation qui l’a mené à l’abandon : Mes profs auraient dû me faire confiance ! 

Je me suis découvert une passion pour la biologie

J’ai donc décidé d’aller en ST2S (sciences et technologie de la santé et du social) et de changer de lycée (pour aller à Paris), car leur pédagogie ne me convenait absolument pas. Au début, j’avais peur que la filière soit « trop facile » pour moi et que je m’ennuie. Finalement, j’avais les mêmes a priori que certains élèves et profs. Filière technologique = nulle. Facile à avoir = aucun avenir. Au contraire, au bout de quelques semaines je me suis rendu compte que le lycée dans lequel j’étais entrée en première était parfait : les professeurs étaient conciliants, à notre écoute. Je sentais qu’ils ne venaient pas juste « pour nous faire cours », mais pour nous aider et nous relever. Je me suis découvert une passion pour la biologie. Et j’ai réalisé que les matières (français, mathématiques, anglais, espagnol, histoire, philosophie…) enseignées étaient tout aussi complexes qu’en filières générales. Je me rappelle que quelques personnes, dont des ami(e)s, m’ont dit que j’avais fait erreur. Que je m’étais embarquée dans n’importe quoi. Que je n’aurai aucun avenir… Puis, en grandissant, j’ai gagné en maturité, je suis passée outre ces remarques injurieuses. J’ai travaillé pour avoir mon bac et l’obtenir, avec une mention si possible. Objectif atteint : mention Bien ! On peut dire que c’était un début de fierté. Un pas vers la confiance en soi et la réussite.

Aujourd’hui, je suis plus motivée que jamais. Je pense que sans ces remarques blessantes, ma détermination n’aurait pas été aussi présente. Je veux prouver à mes anciens profs, ceux qui ne m’ont pas encouragée, que ce n’est pas mon bac mais mon travail, ma détermination et mon courage qui m’aideront à trouver ma voie et réussir.

 

Angélique, 18 ans, étudiante, Paris

Crédit photo // World Bank Photo Collection 

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4 réactions

  1. Je trouve le commentaire ci-dessous outrageux d’affirmer qu’il n’est pas possible de faire des études de médecine après un bac technologique.

    Preuve ? Google.

  2. Franchement je suis très ému, d’avoir lu cette belle histoire qui me donnerait beaucoup des chances de travailler pour la suite.

  3. Chère Angélique,
    félicitation pour ton bac avec mention, et pour la détermination que tu montres.
    Cependant, quelques remarques s’imposent car tu me sembles accuser tout le monde de s’être liguée contre toi.
    Objectivement: un élève qui a des difficultés en seconde dans les matières scientifiques n’a aucune chance de réussir en bac général scientifique. Ca n’est pas méchant, ça n’est pas injurieux que d’attribuer une mauvaise note à un élève, ça n’est pas contre eux que cette décision d’orientation est prise par un conseil de classe, mais uniquement pour leur éviter d’être en échec les année suivantes. Oh, il y en a bien quelques uns qui passent au travers du crible, généralement grâce à l’entêtement ou au pouvoir de nuisance/de pression/ de brisage de gonades de leur famille. Mais il n’y a jamais de miracle ensuite. Et même si le potentiel de l’entourage leur permet de décrocher le bac au rattrapage, leur dossier scolaire est si mauvais que leur parcours s’arrête là.
    Si la conseillère d’orientation ne t’a pas parlé des débouchés des diplômes supérieurs, ça n’est probablement pas parce qu’elle « n’y connaissait rien ». Mais plus probablement parce que la démarche d’accompagnement en orientation, ça ne consiste pas à te donner de l’info, mais à te rendre capable d’aller la chercher, et de t’aider à la traiter, l’intégrer, la hiérarchiser. Parce qu’en 2nde, on a généralement des projets qui n’auront plus cours l’année suivante, voire le mois suivant. Et c’est normal de changer. Et heureusement, sinon la population active se composerait d’un quart de vétérinaires, un quart de kinés, un quart de footballeurs professionnels et un quart de testeurs de jeux video. On n’est pas sérieux quand on a 15 ans….

    Par contre, dans la situation dans laquelle tu te trouvais en 2nde, le choix qui a été fait est probablement le meilleur possible: te voilà titulaire d’un bac techno avec un bon dossier si j’en juge ta mention.
    Ne te raconte pas d’histoires: le niveau des matières générales enseignées en bac général est beaucoup, beaucoup plus complexe qu’en bac technologique. Et tu as bien fait de choisir une voie qui t’a permis de réussir.
    Mais pour des études de médecine, pas d’illusions. C’est mort. Fini. Impossible.
    Désolé.
    Par contre, vétérinaire, oui. Et grâce au dossier que tu as, tu peux envisager de passer par un DUT (Génie biologique) ou un BTS (ACSE) pour ensuite t’attaquer à une prépa ATS et, au final, avoir autant de chances d’accéder à une école vétérinaire que si tu avais eu un bac scientifique et étais passée par une prépa BCPST.
    Attention, ne me fais pas dire ce que je n’ai pas écrit: tu n’auras pas le droit inconditionnel d’entrer en école de vétérinaire par cette voie; mais tes chances d’accès seront les mêmes que les autres, c’est à dire très, très faibles.
    Mais réussir son orientation, c’est aussi identifier, reconnaître et accepter ses points faibles, et donc la réalité. Puis s’y adapter.

  4. J ‘admire votre détermination….. Vous avez su passer outre tous les avis de ceux qui ne croyaient pas en vous. Bravo!

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