Mohammed T. 21/06/2019

Rapper la hess ça me faisait du bien

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Depuis la primaire, Mohammed écrit des textes de rap. L'amour de la musique l’aide à affronter ses soucis et la vie en foyer.

La première fois que j’ai écrit, c’était en CE2. C’est quand Sexion d’Assaut a sorti « Disque d’or ». Ce son, c’était du feu ! Mon premier texte parlait de foot parce que, quand j’étais petit, je voulais jouer en club. Mon tonton, il avait dit qu’il allait m’inscrire, mais il ne m’a jamais inscrit. Ensuite, en CM1, j’écrivais pas vraiment. Je mettais les écouteurs avec une instru et j’improvisais.

En CM2, j’ai vraiment commencé à écrire quand un gars du quartier a sorti un clip. C’était la folie ! Il parlait de la hess, des bavures policières, du trafic et même de l’amour. J’étais là pendant le tournage du clip. C’était en 2015 à la Grange-aux-Belles dans le 10e. Tout le monde s’ambiançait. À ce moment-là, je parlais que de la hess car je ne connaissais que ça. Quand j’ouvrais le frigo, y avait que des yaourts nature. En plus, j’avais rien. On galérait. À l’époque, quand mes parents partaient, ils fermaient la porte de la cuisine et ils nous laissaient juste une bouteille d’eau dans le salon. Pas de sodas. Alors rapper, ça me faisait du bien. Chez moi, je chantais et je trouvais des intrus sur YouTube. Souvent, quand j’avais rien à faire, ça me donnait de l’inspi.

Je parlais que de la hess

Depuis que je suis passé par la juge en 2016 et que je suis allé en internat en foyer, j’ai commencé à rapper sur les guerres de quartiers, sur mes potes. J’ai aussi fait un texte sur la vie au foyer. Généralement, quand je mange, je suis heureux et quand je suis heureux, j’ai l’inspi. Quand je m’ennuie aussi. J’écris tous les jours : soit je prends le temps d’écrire de mon côté, soit on se fait des freestyles à plusieurs en dix minutes. Je note les paroles sur le téléphone. Des fois, quand je suis au salon du foyer, je rappe avec les écouteurs.

Les grands du quartier ont remarqué le rap de Sidy et l’ont conseillé. Ils l’ont fait signer dans un label.

Miniature de l'article "Les Grands du quartier m'aident à percer". Une équipe d'adolescents devant l'entrée d'un bâtiment tournent un clip de rap.

Maintenant, tous les mercredis, je vais au studio. La première fois que j’ai enregistré y avait presque tout mon quartier dans le studio. Quand je suis tout seul, je suis à l’aise, mais quand il y a du monde, je fais le guignol car ils sont derrière la vitre et ils m’entendent. C’est marrant ! Je commence à être reconnu par mon entourage et ça fait plaisir.

Mohammed, 14 ans, collégien, Paris

Crédit photo Unsplash // CC Britney Burnett

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  1. La merde

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