À mon âge, mes parents quittaient le Cap-Vert pour la France !
Dans les années 90 mon père a pris son premier vol dans le but de découvrir une nouvelle vie différente de celle qu’il avait au Cap-Vert, son pays natal. Il avait 18 ans, il avait arrêté ses études à 16 et travaillait avec son père dans l’agriculture. Un secteur où on ne gagne que le minimum.
Il a demandé à ses parents s’il pouvait quitter son pays natal pour aller chercher une vie meilleure, plus développée, en France. Avant lui sa grande soeur avait déjà quitté le pays quand il était tout petit, au Portugal, pays qui a colonisé le Cap-Vert. Suite à sa migration, elle a trouvé une nouvelle vie, un très bon travail, sa maison, ses trois enfants. Elle communiquait tous les jours avec mon père et ses grands-parents afin de savoir s’ils allaient bien.
C’est grâce à elle que mon père a pu migrer en France : elle lui a envoyé de l’argent pour acheter le billet d’avion pour le faire venir en Europe. Le 15 juillet 1989, il a pris l’avion et est arrivé à Paris.
Une vie meilleure en France
Il a eu des difficultés à s’intégrer dans son nouveau pays. Il n’avait pas les papiers et a dû utiliser la carte d’identité de mon oncle pour trouver son premier boulot. Il a trouvé une école afin d’apprendre le français et s’intégrer plus facilement. Surtout pour les tâches essentielles pour réussir sa vie : un petit appart’ métro Hoche avec mon oncle, son permis de conduire et un travail dans une entreprise de bâtiment.
Trois ans plus tard, il a décidé de faire la même chose que sa grande soeur en envoyant de l’argent au Cap-Vert pour faire venir quelqu’un. Cette personne, c’était ma mère.
Mon père a fini par avoir des papiers légaux. Sa carte d’identité, son passeport et peut avoir une vie stable avec ma mère. Mes parents ont trouvé ce qu’ils cherchaient. Ils ont tous les deux un travail bien rémunéré, un appartement et ils vivent dans de très bonnes conditions.
Moi ? Moi je suis né à Bondy en banlieue parisienne. je me sens français d’origine capverdienne. Et cette origine prend beaucoup de place dans ma vie car j’en suis fier. J’adore voyager là-bas. C’est un très beau pays.
Ils me disent que mes deux soeurs, mon frère et moi, donc la famille qu’ils ont formée trois ans après qu’ils se soient rejoints, a une vie meilleure qu’au Cap-Vert.
Je suis content d’être né ici et d’avoir la nationalité française, mais malgré ça, je suis fier de mes origines et d’avoir découvert leur parcours de jeunesse.
Kevin, 19 ans, Bobigny
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Kévin,
Quelque part je me retrouve dans ton histoire, je suis issue d’une maman Franco-capverdienne et d’un papa capverdien. Comme une partie très importante de la diaspora mes parents vivaient d’abord au Sénégal. Je suis née en France dans les années 70. A l’époque métisse à la campagne ce n’était pas simple.
Pourtant, je me sens profondément française, j’adore mon pays, ses valeurs et son identité. Cela ne m’empêche pas de ne pas renier mes racines africaines qui enrichissent ma personnalité (lol) et font ma force. En effet, je connais plus le Sénégal et je me sens capverdienne par les traditions.
Je sers mon pays car je suis fonctionnaire d’état et je suis reconnaissante à la France de m’avoir tant donnée. Je suis fière de porter ses valeurs et heureuse de pouvoir les défendre.
Bravo à toi tu peux être fier de tes origines et de l’héritage des valeurs positives émanant de ce chapelet d’îles paradisiaques…malgré la pauvreté vous avez le respect la dignité le talent créatif dans de nombreux domaines et ce métissage qui à mon point de vue à étouffé tout racisme. Sans parler de ce don naturel de bien recevoir l’étranger…N’oublions pas non plus ce côté têtu qui permet d’avancer et d’affronter les épreuves..Força les capverdien