Yaël K. 11/08/2018

Mon père est un homme battu et personne ne le prend au sérieux

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Chaque année en France, 80 000 hommes souffrent de violences conjugales. Pourtant, on n'en parle pas. Pour moi, qui ai vu mon père souffrir, c'est incompréhensible.

« Un homme qui se fait frapper par sa femme, c’est une tapette ! », «  Oh le canard ! »

J’ai déjà entendu tout ça… Ce n’est pas vraiment étonnant quand on y réfléchit. Après tout, ne dit-on pas, quand on est enfant, qu’il ne faut pas taper les filles ? Dès l’enfance, l’homme est identifié comme celui qui frappe et la femme comme une potentielle victime.

Sauf que chez moi, c’est la femme qui frappait. Mon père a subi les coups, les humiliations, le harcèlement psychologique, les cris, les tentatives de viol, les menaces, et tout ça devant nos yeux, à mon frère, ma sœur et moi. Mon père a été victime de sa femme, victime de cette maladie qu’est l’alcoolisme.

Les hommes, le sexe fort ?

Mon père : un homme battu, humilié, privé de cette virilité qui est si importante dans notre société. Le traumatisme que peut causer une telle situation n’est plus à prouver. Néanmoins, la pire chose pour lui fut sans doute le manque de reconnaissance, d’aide, ce dédain et même ce manque de confiance en ses dires. Parce que c’est ainsi, dans l’inconscient collectif, un homme battu, ça n’existe pas, il n’y en a que pour les femmes. Il n’y a qu’à regarder le nombre d’organisations venant en aide aux femmes battues ou les campagnes contre les violences conjugales : on ne parle que des femmes.

Pour moi, cela n’est pas seulement malsain pour un homme battu, totalement déconsidéré, mais ça l’est également pour les femmes. Parce que oui, ça nous place, nous, en tant que femmes, en potentielles victimes. Certes, d’après les chiffres, les femmes battues sont plus nombreuses que les hommes battus, mais vouloir faire des campagnes et des aides genrées, cela ne contribue-t-il pas à créer cette image d’une société où les hommes seraient le sexe fort, celui qui bat, et les femmes le sexe faible, celui qui est maltraité et qui subit ?

Cette image, en tout cas, ma mère l’avait bien saisie, se faisant passer pour ce que la société attendait d’elle : une victime frappée par son mari. Il suffisait qu’il se défende un minimum, qu’il tente de la retenir pour éviter les coups. Il suffisait d’un bleu, d’un cri ou d’une chute dans les escaliers simulée… Et bien entendu, tout le monde y a cru.

Alors, mon père est parti…

Tous. Les institutions, la société, la famille et même nous, les enfants. J’étais la plus grande, j’avais 10 ans. Bien sur on voyait des « trucs ». Mais notre mère était vraiment très très forte pour se faire passer pour une victime. C’est bizarre. Un peu comme si on s’était fait retourner le cerveau. Je voyais des choses, je savais que c’était ma mère qui était violente, mais je ne voulais pas le voir. Dans ma tête, il fallait que ce soit mon père. C’est un peu surréaliste. Mais déjà que l’esprit humain est plus ou moins facile à manipuler, alors celui d’un enfant…

Quand mon père a décidé de quitter le domicile et a voulu avertir la police de ce qui lui était arrivé, il n’a reçu que du mépris. Même résultat auprès du juge des enfants, qui l’a totalement ignoré quand il a réclamé notre garde, alors qu’il avait peur pour notre sécurité. Résultat, mon père est parti, sans femme, sans enfants, sans maison, et sans aucune reconnaissance, seul. Il aura fallu attendre plusieurs années de combat et que je sois à mon tour victime de ces violences pour qu’il obtienne notre garde.

Malheureusement, même là, faire reconnaître ce qui avait pu se passer n’a pas été aisé : au moment de porter plainte contre ma mère (ce qui n’est déjà pas quelque chose d’évident ), le policier qui s’occupait de moi m’a clairement accusée de mentir. Même après ça, une garde alternée a été mise en place sans la moindre forme de surveillance et l’histoire s’est répétée avec ma sœur…

… Sans obtenir de soutien

Sans cette norme si profondément ancrée, sans cette aveuglement de la part des autorités et institutions, beaucoup de mal aurait pu être évité. Et je pense que oui, la société telle qu’elle est, est en partie responsable de tout ce qui a pu se passer.

C’était le beau-père de Sandra qui était violent. Un jour, et alors qu’il levait une nouvelle fois la main sur sa mère, elle a explosé. Elle a rendu les coups et l’a maitrisé avant d’être embarquée par la police. Elle nous raconte ce jour. 

Pour ce qui est de mon père, je ne peux pas savoir ce qu’il ressent au quotidien mais aujourd’hui encore je sais qu’il est marqué par tout ce qu’il s’est passé et qu’il a été profondément traumatisé par cette période de sa vie. Je pense qu’il ne s’en remettra jamais. Il n’a jamais reçu de soutien de la part d’associations et aujourd’hui, il refuse de reconnaître qu’il aurait eu et qu’il a toujours besoin de cette aide qui lui a été refusée. Mais qui pourrait l’en blâmer ? Car il a non seulement été victime de violences conjugales mais son identité d’homme, aux yeux des autres et même, et c’est pour moi le pire, à ses propres yeux, a été profondément touchée. Parce qu’après tout, un homme battu, dans notre société, n’est plus vraiment un homme.

 

 

Yaël, 21 ans, étudiante, Paris

Crédit photo Adobe Stock // © chalabala

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28 réactions

  1. Bonjour, a tous et toutes moi aussi je suis maltraité par mon ex compagne, actuellement ont cohabite ensemble le temps de vendre la maison encore 3 semaines à tenir, depuis madame ma annoncé vouloir ce séparer parceque elle n’était pas heureuse jai accepter car depuis des années elle ma dénigré, rabaissée devant mes enfants gifler à plusieurs reprises menaces de mort, et pourtant j’ai toujours participé dans la vie de famille pour madame ce n’est jamais assez hier elle m’a frappé devant sa propre sœur qui m’a dit avoir rien vu que c’était faux jai toujours tout fait pour faire plaisir ma belle-famille travailler pour eux bricolé rendre service faire des grillades pour leurs invités 25 personnes et aujourd’hui tout le monde ferme les yeux aucune considération , madame a réussi à retourner ma fille de 12 ans contre moi elle fait en sorte de faire la même chose avec mon fils de 21 et 19 ans elle raconte à tout le monde que c’est moi qui les quitté que que je découche de la maison des mensonges sur mensonge bon je baisse pas les bras pour mes enfants car la douleur est toujours là vaut témoignage mon aidé jai eu le courage de vous raconter un peu ce que je vie malheureusement. Bon courage a tout les hommes et femmes qui vivent ce calvaire.
    Dsl pour les fautes d’orthographe.

  2. Très touché par ton témoignage, Yaël, ainsi que les autres écrits ici.
    Juste pour te dire, si tu me lis, que même si ton père a pu être abîmé par tout ça, le fait que tu reconnaisses ce qu’il a pu vivre, et lui témoigner le fait que pour toi il reste ton père et que tu as décidé de garder ce lien vivant, est à mon sens très important pour lui pour continuer à vivre, aimer la vie et passer à autre chose. Pour voir qu’il a fait ce qu’il a pu avec ses limites et que dans tout ça tu reconnais ce qu’il a tenté de manifester comme amour, qui a été je pense énormément capté par ta mère, et qu’au final ce lien entre vous n’a pas pu être brisé.

  3. Je suis enfant d’un homme battu par ma mère pendant des années. Mes parents sont tous les deux décédés aujourd’hui. Je reste marquée par ces événements et par l’impuissance de n’avoir pu agir alors (peur, culpabilité, honte). Impossible d’en parler dans ma fratrie (sujet tabou). C’est une autre forme de violence pour moi. Je ne leur en veux pas (je pense qu’ils sont dans le déni), mais j’ai pris des distances pour me protéger. Un thérapeute, à qui je disais que je n’arrivais pas à évacuer, m’a répondu : « tout ce qui est dehors n’est plus dedans ». En d’autres termes, il faut que çà sorte !
    Ce qui est sorti ne vous appartient plus, puisque c’est sorti. Aussi, je vous encourage, hommes battus et tous ceux qui subissent la violence sous quelque forme que ce soit, de vous libérer (autant qu’il est possible de le faire selon votre propre situation) par l’écriture, par le courage de demander (et d’accepter) de l’aide, par une activité (loisir, sport, culture) à l’extérieur -à distance du conflit- ; bref, quoique ce soit qui vous permet de « récupérer », de « respirer » pour retrouver des forces « oubliées », enfouies par la maltraitance, mais toujours existantes (même si vous en doutez) et qui ne demandent qu’à rejaillir et à renaître. Vous qui avez survécu à « l’enfer », il vous reste à redécouvrir la vie : VOTRE vie. Avec toute ma compréhension et mon soutien. Merci à Yaël pour sont témoignage et son courage.

  4. Bonjour je suis aussi un homme battu et il y en a plus que vous croyez et que l etat veut dire c est une histoire politique qui veut pas aborder le sujet a quand une plainte a la cour européen des droits de l homme pour descrimination contre l etat français pour qu il mette enfin l égalité et la parité en action faudrait faire un collectif avec des avocat juriste et psychologue et beaucoup de papa père et homme bien conscient du phénomène féministe pour faire du masculisme aussi ca serai pas égal ca merci de votre lecture a bientot car je me bat pour cette reconnaissance

  5. Bonsoir,
    Merci beaucoup pour ce témoignage. Pour votre témoignage à tous. Mon père ne se fait pas frapper tous les jours (c’est déjà arrivé mais c’est assez rare) mais humilier tous les jours par ma mère qui le rend responsable de tous les maux. Elle passe ses nerfs sur lui en disant qu’il est manipulateur etc. et parfois je finis par la croire mais après je me rends bien compte que c’est pas le cas et qu’elle est en train de lui faire subir un enfer. Elle lui envoie des messages d’insultes et de reproches tous les jours. Passe des heures à lui dire à quel point il est la pire des merdes. Il n’a le droit de rien faire, il doit tout le temps limite lui demander la permission. Elle ne supporte pas ses amis donc ils n’ont pas le droit de venir à la maison et comme il faut qu’elle soit d’accord pour qu’il sorte, il est de plus en plus isolé. J’ai subi ces violences psychologiques plus jeune, quand je vivais encore avec eux, et maintenant c’est au tour de mon père. Il n’est pas parfait, personne ne l’est, mais le moindre truc qu’il peut dire devient énorme et elle lui reproche des trucs qu’il a fait ou dit il y a des années. Je crois que mes parents ne sont pas du tout un couple heureux et il faudrait qu’ils se séparent mais après 35 ans de vie commune, c’est difficile… Ils ont du mal à l’imaginer, d’autant que ce n’était pas comme ça avant, mais ma mère est devenue alcoolique, cancer, dépression, du coup, elle est très malheureuse, très isolée, très mal en point et elle rend responsable mon père de tous ses malheurs. Je ne sais pas comment faire, je ne supporte plus de venir les voir, de voir mon père diminué, de sentir la tension. Je ne sais pas à qui m’adresser. Est-ce que quelqu’un connaît des services d’aide ? Merci beaucoup d’avance, je suis assez inquiète.

  6. J’ai connu ça. Même un psy n’a pu m’aider à effacer le trauma. Et mon opinion sur les femmes en est terni à jamais. Alors je vis seul maintenant. C’est plus sûr.

  7. Bonjour ,
    Merci Yael. J’ai vécu la même chose que ton père durant 5 ans. Tout cela m’a fait devenir un homme hyper nerveux avec le reste à ma famille (neveux, nièces, sœurs, frères, parents et amis). Au point de j’avais honte qu’ils me voient comme ça. Mon ex buvait 1 bouteille de rhum pur tous les week-ends. La semaine c’était du vin et bière sans aucune modération.
    Il a fallu l’intervention de deux amis pour me faire prendre conscience que c’était de la violence conjugale. Avoir peur de faire un petit bruit, dire une chose que madame aurait pu interpréter à sa façon donc mal. Que je ne la comprenais pas, que je l’aimais pas, à trouver des excuses pour que madame se sente bien. Et subir des réprimandes, des humiliations devant sa famille, nos amis, sans aucune raison. Parfois pour l’oubli d’une cuillère à café. Mais vraiment pour rien. Une fois que madame avait atteint sont niveau d’alcoolisme là c’était parti pour les insultes, coups, crises de nerfs, jalousie et les menaces. J’ai dit stop le jour où mes potes m’on dit « écoute on te reconnait plus, le mec bosseur, prêt à aider, à rigoler. Il est passé où le mec qu’on connaît sérieux ? » Lors de leur venue madame restait à proximité pour entendre les conversations quand j’osais parler d’elle ayant même pas fini ma phrase elle débarquait. Le jour qui a tout déclenché c’était lors d’un barbecue qu’on avait organisé pour la pendaison de crémaillère pour l’achat de la maison. Madame avait bu vraiment plus que de raison ce jour là, mes amis m’on dit on va faire un tour ensemble. Elle s’est mise à m’insulter et vouloir me frapper en furie car pour elle je devais nettoyer avant. Ma famille a été vraiment choquée, ma mère qui n’est pas vraiment la personne à venir chercher les emmerdes quand il s’agit de ses enfants s’est levée, lui a mis une claque et lui a dit : « Mon fils n’est pas un paillasson. » Après, elle s’est mise à dire qu’elle était victime de violence conjugale sauf qu’avec l’éducation que j’ai reçue, ce n’était pas possible. Ma mère lui a dit : « Mon fils a 35 ans les seules personnes qu’il frappe c’est des mecs. On l’a jamais vu frapper une femme même toutes ces ex pourront le dire. Il est vrai que c’est un bagarreur quand on vient le faire chier mais jamais il frappe gratuitement. » Elle leurs a montré des bleus qu’elle avait sauf qu’elle s’est fait cela lors du jardinage comme elle avait dit à sa mère dans un message dont j’avais fait la capture d’écran la veille. Après ce camouflet elle s’est sentie prise d’une crise de panique en simulant une grosse crise hyper ventilations donc pompiers et direction les urgences. Ma mère m’a dit : « Je reste ici chez toi pour 2 mois, je m’en fous, je tiens pas à venir un jour t’enterrer. » Nous somme une famille très solidaire. Cela s’est fini grâce à mes potes Stéphane et Nabil qui m’on dit stop on prend tes affaires et tu viens avec nous. Ils avaient tout prévu, un appartement avec tout ce qu’il faut, une nouvelle linge téléphone pour éviter d’être harcelé, une nouvelle voiture, vraiment tout. J’écris après avoir passé une année sans aucun contact avec elle. Ma famille et mes amis étaient tout le temps à mes côtés, semaine et week-end, à me soutenir. Après des rdv avec un psychiatre pour en parler, cela m’a permis de récupérer un équilibre et une santé. Donc à tout ces hommes qui se font taper dessus par leur femme, conjointe, et lui trouve des excuses, croyez-moi, il faut mieux passer pour un je ne sais quoi au yeux de la société que d’être mort au yeux de votre famille.
    Avec toutes mes amitiés Kamel

  8. Je suis en couple et je subis des violences depuis plus 25 ans. Moi homme j’ai tort, la femme a toujours raison auprès des gendarmes. J’ai besoin d’aide, merci.

  9. Merci Yael, j’ai 73 ans, je vie le même calvaire que ton père, seulement j’ai 73 ans, hier soir madame m’a asséné quatre coups de poings sur le visage, il y a peu j’ai failli y passer a coup de couteau mais je me suis réveillé à temps je souffre d’hypertension, et je dois être opéré de la prostate, madame refuse et me traite de malade imaginaire, je vis l’enfer sur terre.

  10. Merci pour votre père.

  11. Vous voulez un témoignage de plus, voici le mien. Battu, un peu mais régulièrement des gifles selon l humeur et les réactions inconsidérées de madame et toujours devant notre fille de 10 ans. A se demander ce que l on fait ensemble, la raison d être de notre famille qui la désintéresse perpétuellement, soit par la critique ou les insultes jour après jour sans motifs ni raisons censées. Dévalorisé, blessé, voila mon quotidien qui me gangrène de l intérieur puisque évidemment elle sait qu’elle peut en abuser à volonté tant je n’ose exprimer aux proches et laisser ma fille qui subit déjà les écarts verbaux de sa mère. Là pas de problème d alcool ni financier, seule sa jouissance à établir un contexte de tension de dominance surement dicte ses actes. Loin de ce qu un homme attends d une mère et d une épouse.

  12. Les maris violentés par leurs femmes c’est peut être minoritaire, mais, la violence, elle concerne tout un chacun; elle doit être sanctionnée comme toute forme de délit.

  13. C’est le problème de tout ce qui est minoritaire par rapport aux normes majoritaires sociales. Un peu de nuance dans tout discours dominant est indispensable et la nuance avec la foule et les mass médias dominants, ce n’est pas évident…

  14. Mon père a vécu exactement la même chose que ce que tu décris, Yaël, et cela pendant des années. Il a été à de nombreuses reprises à l’hôpital blessé par ma mère. Bravo pour ce témoignage qui peut faire avancer les consciences.
    Vers qui se tourner pour se faire entendre? Ce sujet n’est pas pris au sérieux et pourtant mon père a failli mourir sous les coups de ma mère

  15. Qu’est-ce qui vous étonne ? L’idéologie officielle, c’est le féminisme (qui « lutte », c’est bien connu, pour l’égalité)…

  16. Tellement vrai, et même sans alcool, il existe des femmes d’une violence inouïe, qui agressent compagnon et enfants. La fuite n’est malheureusement pas facile (possible) lorsque les enfants doivent être protégés, car le premier réflexe de tous les professionnels du jeu est de considérer que les enfants doivent être protégés du père car la violence ne peut venir que de lui. Les autorités atténuent, n’avancent qu’avec une lenteur extrême et renvoient généralement les deux parents dos à dos quand elles ne donnent pas raison à la femme. Les conséquences sur les enfants sont terribles, et le refrain des médias sur la « violence faite aux femmes » est abject il est confiscatoire, totalement: car pour tout le monde de nos jours seule la mère peut être victime.

  17. Sur ce sujet, une PETITION à signer, pour demander à MACRON de rendre hommage AUSSI aux HOMMES VICTIMES DE MEURTRE CONJUGAL, qu’il a oublié de mentionner dans son discours du 25 novembre dernier :

    https://www.change.org/p/emmanuel-macron-pr%C3%A9sident-macron-rendez-hommage-aussi-aux-hommes-victimes-de-meurtre-conjugal

  18. j’ai été dans la position décrite du père et je partage le constat d’incrédulité et de totale indaptation des professionnels en ce domaine: policiers (sauvés par quelques gendarmes un peu plus capables d’écouter), assistantes sociales, et tout personnel dit spécialisé. J’ajoute que dans la vie sociale, j’ai plutôt une position rapidement jugée de « mâle dominant », chef d’équipes,etc… Il était encore plus difficile de croire ma situation, le fait d’être amourexu rend aussi dépendant à l’autre même si celui-ci est violent, destructeur et manipulateur – quel que soit le sexe.
    ce témoignage fait du bien, notamment en ce qu’il décrit de la longueur du processus de justice pour faire reconnaître ce qui se passe. Cela prend des années mais on y arrive – au moins partiellement. Félicitation à l’excellent avocat que j’ai pu trouver.
    ceci dit, il en reste des souvenirs « cocasses »: à chaque fois que nous devions aller en médiation, que mon ex devaient voir ses efnants en médiation (puisque finalement interdite de les garder du fait du danger quelle représentait), tous les professionnels (éducateurs, assistantes sociales, psychologues) me faisaient signer des tonnes de papier me signalant qu’au moindre trouble du comportement, à la moindre violence, ils appelleraient la police. Dès que je respirais tout le mone guettait ce que j’allais faire … et petit à petit, ils se rendaient compte que je n’étais pas le problème, ils finissaient par lire les décisions de justice et je voyais dans lerus yeux la panique succéder à l’incrédulité. Comme m’a dit une éducatrice moins obtue « vous comprenez, on n’est pas fait pour ça »

  19. Bravo pour ce témoignage. Dès que l’on recherche sur internet violences faites par les femmes, on trouve un lien qui s’appelle violences faites aux femmes. Ce sujet est tellement tabou, on empêche les victimes de se réparer. Le débat se situe ailleurs que l’homme ou la femme soit violent (e), il s’agit de reconnaître ces formes de violences plus nombreuses que ce que l’on croit. Vous trouverez sur le site violencefeminine.com des chiffres officiels ou la page facebook laviolenceaufeminin. La violence d’où qu’elle vienne est injuste et est à combattre.

  20. Bonjour Yael,

    Je comprends ton désarrois par rapport à ce que ton père a vécu. Les réactions que tu évoquent me rappellent celles que j’ai pu rencontrer lorsque dans le cadre d’un master de genre à Paris j’avais souhaiter réaliser mon mémoire sur les hommes battus. Peu de soutiens de la part des étudiantes ou des enseignantes qui me rappelaient que c’était surtout les femmes qui étaient concernées. Certes, ce sont les femmes en grande majorité mais pourquoi laisser de côté les hommes battus qui représentent un nombre non négligeable.
    Faute de soutien et aussi d’accès au terrain (en effet, difficile d’avancer quand il n’y a aucune structure dédiée à cette problématique, ce qui n’est pas le cas dans un pays comme la Suisse), j’ai changé mon sujet de mémoire…
    Quand je lis ton histoire, je me rends compte que je n’aurais pas dû laisser tomber ce sujet. Si tu veux en parler et essayer de voir si on peut faire avancer les choses à ce sujet, tu peux me répondre.
    Merci pour ce témoignage et bon courage à toi !

  21. Bonjour Yael,

    Je comprends ton désarroi par rapport à ce que ton père a vécu. Les réactions que tu évoques me rappellent celles que j’ai pu rencontrer lorsque dans le cadre d’un master de genre à Paris j’avais souhaité réaliser mon mémoire sur les hommes battus. Peu de soutiens de la part des étudiantes ou des enseignantes qui me rappelaient que c’était surtout les femmes qui étaient concernées. Certes, ce sont les femmes en grande majorité mais pourquoi laisser de côté les hommes battus qui représentent un nombre non négligeable ?
    Faute de soutien et aussi d’accès au terrain (en effet, difficile d’avancer quand il n’y a aucune structure dédiée à cette problématique, ce qui n’est pas le cas dans un pays comme la Suisse), j’ai changé mon sujet de mémoire…
    Quand je lis ton histoire, je me rends compte que je n’aurais pas dû laisser tomber ce sujet. Si tu veux en parler et essayer de voir si on peut faire avancer les choses à ce sujet, tu peux me répondre.
    Merci pour ce témoignage et bon courage à toi !

  22. Bonjour
    Bien sûr que cela existe, bien souvent la boisson est présente dans cette situation, mais l homme subit les enfants aussi trinquent, car ton être peut être vulnérable.
    Je l ai vécu en tant qu enfant,
    Je sais que quoi on parle.

  23. Trop dur pour ces hommes
    Qui se sentent coupables
    Svp changeons notre regard
    Et ne jugeons pas trop vite

  24. Malheureusement je connais !!
    Et impossible de se faire entendre
    Les femmes sont très fortes à ce petit (jeu) !!!

  25. merci.
    c’est très extrême par rapport à mon vécu plus orienté sur des violences psychologiques. Justement, il y a une souffrance aussi des papas et conjoints qu’il faut apprendre à démêler hors du contexte de « les femmes peuvent enfin parler ». Je n’ai pas osé parler de mon expérience douloureuse, pour qu’on n’interfère pas avec la nécessaire parole des femmes, trop longtemps contenue. Je n’y vois pas ici de contradiction, de risque d’treê un troll. Je raconterai un jour un peu plus, mais conscient de ne pas vouloir être un exemple.

  26. Bravo, Yaël, d’avoir témoigné.
    « Retourner le cerveau », les mots sont exacts pour traduire ce qui se passe. Le membre de la famille qui engage des violences le fait (peut-être) parce qu’il ne se sent pas bien dans les relations basées sur un investissement affectif, avec ceux qui partagent sa vie (conjoint, enfant, parent, frère ou soeur), mais comme il ou elle joue sur deux tableaux (manipulation), comprendre ce qui se passe est incroyablement difficile pour ces personnes.
    Quant aux professionnels qui pourraient être utiles…… juge, avocat, médecin, gendarmes, mon expérience me fait dire: quelle vaste rigolade !
    Ceux qui sont passés par là savent que ce n’est pas la peine d’insister face à ceux qui disent « ca va s’arranger », « c’est son caractère », « qu’avez vous fait pour…? » et les voisins « on ne se mêle pas des affaires des autres », l’assistante sociale du lycée: «  tu viendras me voir quand tu en auras envie ». Perso, je ne m’épuise pas à discuter avec ceux qui ne captent pas comment le problème est sous-jacent. Ceux qui ont des antennes ont très vite un positionnement différent, ils aident concrètement sans donner aucune leçon, un mot dans ce qu’ils disent montrent qu’ils sont sur les bonnes longueurs d’ondes.
    Je vous souhaite plein de bonnes choses dans votre vie.

  27. Merci pour ce témoignage très (trop?) touchant.
    L’impuissante de l’homme dans ces situations est admirablement exposée. Il n’a aucun moyen de sortir de cette impasse. Ou qu’il se tourne, il est coupable par définition.
    Et quand il fuit parce qu’il ne lui reste plus que cette option, en plus d’être coupable, il est lâche. Bref un homme admirable, n’est ce pas?
    Bon il n’y en a que 80 000, on va pas s’agiter pour si peu?
    Merci encore.
    BB

  28. La lutte contre l’oppression transcende le genre, la couleur de la peau, le statut des individus. D’où a difficulté pour moi de choisir un camp plutôt qu’un autre. Ton témoignage est très important Yaël en brisant ce mur entre victimes de violence. Les pères, sont aussi mal traités par la justice lorsqu’il s’agit de définir la garde des enfants lorsque les parents se séparent. Il faut encore et toujours dénoncer l’iniquité, le préjugé, la violence. Nous avons tous besoin de ton témoignage. Il doit être difficile pour toi de subir la douleur de l’injustice et de la violence dont ton père à été la victime. Mais je te remercie mille et mille fois d’avoir eu le courage de le faire.

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