Flemme d’être féminine
Je suis une fille. Mais d’après les autres autour de moi, je suis un garçon parce que je m’habille en jogging et sweatshirt.
C’est ça qu’ils appellent « être un garçon » ? Ma foi.
Quand j’étais petite, j’étais très coquette. J’adorais les petites robes, le rose et surtout les poneys multicolores de My Little Pony. J’étais le stéréotype de la petite fille… jusqu’au jour où je me suis habillée n’importe comment, sans faire exprès. Je devais sûrement être en retard pour l’école. J’ai trouvé ça confortable alors, par flemme, j’ai arrêté de faire des efforts pour m’apprêter. Je n’en avais juste plus envie.
Aujourd’hui, je ne mets plus que des tenues de sport : ce que je préfère, c’est les joggings et les shorts de basket. J’en joue en sélection nationale, alors c’est pratique quand je vais à l’entraînement. Pas besoin de me changer !
Dans les vestiaires, on a toutes des styles différents. Certaines s’habillent bien, d’autres, comme moi, n’en ont juste rien à faire. De toute façon, une fois sur le terrain, on est toutes des clones, on est toutes potes.
Plaire aux autres, non merci
A l’école, je me prends des remarques du style : « Tu t’es habillée dans le noir aujourd’hui ? » Mes amies n’aiment pas mes tenues, mais moi, honnêtement, je trouve que ça me donne un petit style. Je me sens différente et j’aime ça.
C’est ma personnalité. Je suis un peu fofolle, je bouge beaucoup, je parle fort devant les autres et ça les énerve. Je ne vais quand même pas changer pour leur plaire, ce serait leur donner raison. Quoi ? Parce que je suis une fille, je devrais être douce et gentille, toujours mignonne, tout le temps bien habillée ?
À force, c’est pesant.
Syrine, 14 ans, collégienne, Limours
Crédit Unsplash
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