1/4 Amies jusque dans la victoire
On se tord les mains dans l’attente fébrile des résultats. Après sept ans de gymnastique rythmique (GR), c’est le moment qui va tout changer. La chaleur et l’humidité du gymnase, mélangées à l’air chaud de cette petite ville du Sud-Ouest, laissent les spectateurs et les gymnastes à bout de souffle et transpirants. Le palmarès tombe : premières et donc championnes de France ! Extase instantanée. Mélange de cris de joie, d’adrénaline et d’émotions. Corps en larmes. Le moment semble totalement irréel. Ça, c’est en juin 2023.
Neuf mois plus tôt, on était cinq filles de 12 à 14 ans qui se calculaient à peine et s’échauffaient séparément. Après une saison compliquée l’année d’avant, la motivation n’était pas le premier mot qui venait en tête pour parler de notre équipe. Et puis, un dimanche matin, après l’entraînement, l’une de nous a proposé d’aller au McDo pour se relâcher après les efforts. On a beaucoup ri et, pour une fois, on a parlé d’autres choses que de la GR. Ce petit après-midi au restaurant a tout changé.
Hyper coordonnées
À partir de là, on attendait les trois ou quatre entraînements par semaine avec impatience. On se faisait la bise au début. On s’aidait à l’échauffement. Dans le club, il y avait une ambiance sympa, même avec les autres filles et les profs. Se retrouver après les vacances scolaires, c’était le bonheur.
En se rapprochant, la chorégraphie est devenue plus propre. On était hyper coordonnées. C’est devenu notre point fort. Ça nous a permis de mieux connaître nos mouvements, de ne pas avoir peur de se donner des conseils. Personne ne le prenait comme une critique. Ce qui compte à la GR, c’est de savoir raconter une histoire et d’être propres. On se sentait prêtes pour les championnats. Nos bons résultats aux compétitions départementales et régionales nous ont permis de nous qualifier en National.
La semaine en question, quand le stress de la compétition nous a envahies, une de nos coéquipières nous a fait faire une sorte de méditation. On se disait toutes qu’on avait déjà atteint tout ce qu’on voulait, c’est-à-dire la qualification, et que ce qu’on vivait là n’était que du plus. Ça nous a permis de contrôler notre stress. On est maintenant plus proches que jamais, et prêtes à affronter d’autres équipes lors des prochains championnats.
Madeleine, 15 ans, lycéenne, Île-de-France
Illustration © Merieme Mesfioui (@durga.maya)
Série Match amical, récit 2/4 : Le club, la famille choisie
Certains coéquipiers du club de foot de Sohan sont devenus des vrais potes. Pour lui, l’ambiance passe avant la performance.