Yohann L. 24/03/2022

4/4 Dans ma ville, j’ai mis un pied en politique

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Yohann a rejoint le conseil municipal des jeunes : un moyen de participer aux décisions pour sa ville. Et de s’initier à la politique !

Je ne m’en rendais pas vraiment compte mais, avec le conseil municipal des jeunes (CMJ), j’ai mis un pied dans la politique. Bien sûr, pas au stade de devenir président, mais quand même.

Je pense que la politique, ça commence au moment où on interagit pour essayer d’améliorer son environnement, que ce soit au niveau communal, régional ou national. Dès qu’on parle de politique, les gens s’affolent comme si c’était un sujet tabou. Être pour un certain parti ou non, en soi c’est juste de la liberté de pensée. Je pense qu’il faut relativiser un peu.

Un jour, ma mère est allée chercher le courrier dans la boîte aux lettres, comme d’habitude. Mais, cette fois-ci, j’avais du courrier. Je l’ai ouvert, et j’ai vu une invitation à rejoindre le conseil municipal des jeunes de ma commune. Je ne savais pas trop ce que c’était, car je n’en avais jamais entendu parler. Le prospectus expliquait qu’on cherchait un groupe de jeunes pour proposer des idées.

J’ai saisi ma chance pour m’inscrire

Le fait d’apporter quelque chose de concret et de pouvoir travailler en groupe avec des jeunes qui habitent tout proche de chez moi m’intéressait beaucoup. Le problème, c’est qu’il fallait avoir entre 12 et 17 ans, et j’étais sur le point d’en avoir 18 : je n’ai donc pas postulé.

Plus tard, j’en ai parlé un peu autour de moi et on m’a dit que j’aurais dû demander, au cas où… mais qu’il était trop tard. La date limite était dépassée. Cependant, j’ai croisé par hasard une des personnes qui s’occupaient de cela : j’ai saisi ma chance et lui ai dit que j’étais intéressé. Voilà, c’était fait, j’étais inscrit dans le conseil. Je n’avais pas encore ma carte de membre, mais j’étais invité à participer à une réunion.

Ma ville, c’est Val-Couesnon en Ille-et-Vilaine. Elle regroupe quatre communes bien distinctes : Tremblay, Antrain, La Fontenelle et Saint-Ouen-la-Rouërie. Cette année, c’est la première fois qu’il y a un conseil municipal des jeunes ici, car le nouveau maire souhaite leur donner la parole. Selon lui, c’est important, car nous avons une vue différente des choses.

Ensemble pour un mandat de deux ans

Lors de ma première réunion, j’étais un peu stressé parce que je ne savais pas vraiment qui il y aurait, et ce qu’on allait faire. J’ai été au lieu de rendez-vous et je suis rentré dans la salle. Mes angoisses se sont vite envolées et je me suis senti assez à l’aise. Il y avait des amis de primaire qui s’étaient inscrits aussi. La réunion s’est très bien passée et la conversation était assez simple. On devait être une quinzaine en comptant le maire et les adultes qui s’occupaient de cela. Nous avons reçu nos cartes de membres du conseil, et nous avons essayé de mettre en place des pôles pour nous répartir et nous concentrer sur des actions précises. Nous étions donc partis ensemble pour un mandat de deux ans.

Trois pôles ont été créés. Un pour le développement durable, un pour essayer de partager l’histoire des quatre communes, et celui dans lequel je suis : le pôle « social ». Nous avons eu quelques idées, comme par exemple réunir les clubs sportifs pour n’en former qu’un seul. Vous vous doutez bien que ce n’est pas facile, surtout pour les clubs de foot : c’est comme si on essayait de faire jouer le PSG et Marseille ensemble…

Malheureusement, je n’ai pas pu être présent à d’autres réunions car je travaillais pendant les vacances. Mais j’ai toujours un petit retour par mail de ce qui a été dit.

Au conseil municipal, on est la relève

En tant que membres du CMJ, on doit aussi représenter l’image de la commune et essayer d’être présents aux évènements, notamment pour le 11-Novembre. Nous avons été plusieurs à répondre présents et avons chacun lu un court texte pour commémorer la Première Guerre mondiale. Certains étaient touchants. Notre présence a aussi rassuré les personnes âgées et le maire : pour eux, il y a une relève pour que l’histoire se transmette.

Série 1/4 – À presque 18 ans, Irina va pouvoir voter pour la toute première fois, mais elle ne se sent ni prête, ni préparée pour une telle responsabilité.

Sur l'illustration, on voit une femme de devant, qui a la tête tournée à droite vers le bas et ses yeux sont tournés vers le sol. Les traits dessinés de son corps sont dédoublés sur sa droite comme une ombre. Autour d'elle, bulletins de vote s'envolent autour de la jeune femme.

Pour l’instant, nous n’avons que des idées. J’espère que les actions réelles vont bientôt commencer pour améliorer notre commune. Ce qui serait super, ce serait d’ouvrir un foyer pour que les jeunes puissent se retrouver. C’est une des idées qui a été évoquée.

En tout cas, j’espère qu’on pourra avoir un réel impact bénéfique dans le CMJ. J’espère aussi que les jeunes continueront de s’inscrire pour le prochain mandat. La jeunesse est très importante et elle peut être pleine de bonnes idées. Et d’énergie pour les réaliser !

Yohann, 18 ans, étudiant, Val-Couesnon

Illustration © Merieme Mesfioui (@durga.maya)

 

Abstentionnistes mais pas dépolitisé·e·s

Le vote n’est plus un réflexe

L’abstention atteint 72 % chez les 18-34 ans et les jeunes rejettent une partie des institutions traditionnelles. 90 % des 18-30 ans n’ont plus confiance dans les partis pour agir contre le réchauffement climatique, alors que sept jeunes sur dix se déclarent « très engagés » en matière d’environnement.

Des actions concrètes et solidaires

Ils et elles sont attiré·e·s par des formes d’engagement qui leur paraissent plus directes. 43 % des jeunes de 18 à 30 ans ont signé une pétition ou défendu une cause sur internet, un blog, ou un réseau social, 36 % ont participé aux activités d’une association et 15 % à une manifestation, une grève ou à une occupation de lieux.

La colère gronde

Le retrait vis-à-vis de la politique traditionnelle s’accompagne aussi d’une colère. 52 % des jeunes pensent que seule une certaine forme de violence peut permettre de faire bouger les choses et 34 % adhèrent par exemple à l’idée que l’armée puisse diriger le pays. Tourné en mai 2017, le documentaire Demain le Feu rend audible la colère sourde de plusieurs personnes, jeunes et moins jeunes, partout en France.

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