Centres de rétention : dans la machine à expulser
Officiellement, les centres de rétention administrative (CRA) ne sont pas des prisons. C’est pourtant dans ces forteresses de barbelés, surveillées par la police et privées de leurs droits que sont enfermées les personnes étrangères que l’administration a décidé d’expulser. En principe, le CRA n’est qu’une étape, le temps que l’État organise leur retour dans leur pays d’origine. Dans les faits, elles en ressortent avec la sensation d’avoir purgé une peine.
En 2023 comme en 2022, le gouvernement souhaite expulser toujours plus. Des personnes seules, et parfois des familles avec enfants, sont enfermées sans savoir jusqu’à quand. Elles n’y ont pas été condamnées par la justice, leur seul tort est de ne pas avoir eu les bons papiers quand elles ont croisé le chemin de la police.
La ZEP n’a pas eu l’occasion d’organiser des ateliers d’écriture dans des CRA. Pour documenter ces récits souvent loin des radars médiatiques, elle a joint les retenu·es par téléphone.
Abdelkader décrit un univers carcéral où la violence policière fait partie du quotidien. Hassan a grandi en France après avoir échappé à la guerre. Les autorités sont allées le chercher directement à sa sortie de prison. En attendant d’être renvoyé au Nigéria, Francis subit les tensions au sein du centre, et une rage de dent que personne ne soigne. Dans son bâtiment pour femmes, Imane et ses coretenues tentent de construire la solidarité qui les fera tenir le temps qu’il faudra.
La rédaction
1/4 Tous les jours, la police nous fait la hagra
Tentatives de suicide, violences policières et mauvaise alimentation : Abdelkader raconte la vie dans le centre où il est retenu.
2/4 Me renvoyer au Soudan, c’est me condamner à mort
Hassan a subi la « double peine » : il a été condamné pour un délit, mais comme il est étranger, son titre de séjour lui a été retiré.
3/4 Un matin, ils t’emmènent à l’aéroport
Dans deux semaines, Francis sera escorté jusqu’à un avion, direction le Nigéria. En attendant son départ, la tension monte.
4/4 Ils nous enlèvent tout, alors on se soutient
Imane et ses coretenues voient chaque jour leurs droits bafoués. En réponse, elles tentent d’organiser la solidarité.