Nos enfances à l’hôtel passées sous silence
Dormir dans un lit infesté de punaises. Partager un matelas avec d’autres personnes. Ne pas savoir si on aura un toit pour la nuit. Entasser toute sa vie dans une valise. Voilà à quoi ressemble le quotidien des 42 000 enfants vivant dans des hébergements d’urgence, des abris de fortune ou dans la rue en France. Il y a un an, l’Unicef France et la Fédération des acteurs de la solidarité alertaient sur les risques pour ces mineur·es de développer des troubles de l’anxiété ou de l’humeur, et de la dépression. Yasmine et Marie ont toutes les deux vécu dans des hôtels sociaux : elles se souviennent des chambres exiguës et insalubres, mais aussi de la détresse psychologique et de la honte.
C’est cette honte qui a empêché Yasmine d’en parler à ses amies. Pendant quatre ans, elle a inventé des excuses pour ne pas avoir à les inviter dans la chambre qu’elle partageait avec sa famille. Marie non plus n’aimait pas en parler. C’est grâce aux ami·es qu’elle a rencontré·es à l’hôtel qu’elle a tenu le coup. Des liens forts qui se sont défaits après qu’elle et sa famille ont retrouvé un logement : une fois l’hôtel quitté, on préfère l’oublier.
La rédaction
Crédit photo Pexels // CC Mumtahina Tanni
1/2 Vivre à l’hôtel, c’était « la honte »
Yasmine ne parlait pas de sa situation à ses amies. Elle a tout fait pour que celles-ci ne découvrent pas son lieu de vie : une chambre d'hôtel, partagée avec le reste de sa famille.
2/2 À l’hôtel, des amis pour tenir
Pendant un an, Marie et sa famille ont été ballotées d’un hôtel social à l’autre. C’est grâce aux amis qu’elles s'y sont faits qu’elle ont tenu le coup. Des liens forts qui se sont défaits après qu’elles ont retrouvé un logement : une fois l’hôtel quitté, on préfère l’oublier.