C’est pas parce que t’es en survêt que tu vends de la drogue #delitdefacies
Il y a environ deux ans, pendant la période du ramadan, j’étais en train de jouer au football tranquillement avec mes amis quand tout à coup, une patrouille de police est passée à vélo. Les policiers sont venus nous chercher sur le terrain de foot pour un contrôle d’identité. Ils étaient trois, nous, on était dix. À cette époque-là, j’avais les cheveux longs et je crois qu’ils m’ont confondu avec quelqu’un.
Ils m’ont mis sur le côté et ont commencé à me poser des questions sur mon identité : nom, prénom, date de naissance, adresse. Ils m’ont demandé si j’avais quelque chose d’illicite sur moi, ils m’ont palpé les poches et m’ont demandé de sortir ce que j’avais dedans.
J’ai répondu à leurs questions. Mais je leur ai aussi demandé : « Pourquoi vous me contrôlez ? ». L’un d’eux m’a répondu : « On t’a vu frapper une fille. »
Évidemment c’était faux. Il m’accusait d’un truc que j’avais pas fait ! Je me suis senti rabaissé à cause du ton de sa voix. Il parlait fort et avait l’air sûr de lui. J’ai démenti, mais il m’a répondu : « Arrête de mentir. Tu l’as frappée parce qu’elle avait mis une jupe et comme c’est le ramadan, tu l’as mal pris. » J’ai trouvé ça absurde, j’ai répondu : « Désolé Monsieur mais vous vous trompez de personne, je ne suis pas musulman mais chrétien. »
Tout le monde doit être traité à la même enseigne
Et là, d’un coup, le policier s’est mis à me parler gentiment. Un collègue l’a appelé à la radio et lui a confirmé que ce n’était pas moi. Le keuf m’a dit : « Désolé jeune homme, nous nous sommes trompés de personne. »
Ça m’arrive souvent d’être assimilé à un musulman, parce que je suis un peu typé avec mes origines italiennes, que je suis souvent en survêt et que je traîne avec des potes qui sont musulmans dans le 20ème. On se côtoie depuis la primaire pour la plupart et pour le reste, depuis le début du collège. Nous avons tous des cultures différentes, mais quand on est ensemble, il n’y a aucune différence.
Sauf pour les keufs. Tous les jours, ils passent dans notre quartier et contrôlent chacun de mes potes. Je comprends tout à fait ce qu’ils vivent, ce n’est pas facile. Pour moi, tout le monde doit être traité à la même enseigne. Il faut arrêter de juger les apparences : c’est pas parce que t’es habillé en costume que t’es un mec clean, ni parce que t’es en survêt que tu vends de la drogue !
Xavier, 17 ans, lycéen, Paris
Crédit photo film Fruitvale Station // © DCM Filmverleih
C’est terrible quand même… contrôler une fois, bon… mais quand c’est tous les jours voire plusieurs fois dans la même journée ça devient le grand n’importe quoi… il faudrait que les flics connaissent les gens… (utopie du jour, bonjour).