Caricia C. 22/09/2018

Noirs dans un immeuble de Blancs, on fait tâche

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Depuis mon déménagement dans un nouvel immeuble « de Blancs », je fais l’épreuve du racisme « ordinaire ».

Le premier jour, quand nous avons emménagé avec ma famille dans un quartier bourgeois de Paris, les voisins ont demandé à ma mère si elle était la nouvelle femme de ménage. Ce n’était que le début du racisme. Nous avons subi une forme de bizutage pour la simple raison que nous étions l’une des seules familles noires de l’immeuble. Les voisins nous méprisaient, nous lançaient des regards pleins de dégoût, ne nous répondaient pas. Nous venions seulement d’arriver…

Avant, j’habitais dans le 20ème arrondissement, vers Ménilmontant. C’était l’inverse. Tout le monde se connaissait, au point où, le matin, quand ma mère se levait pour aller au travail et mon frère pour aller au collège, ils me déposaient chez la voisine. C’est elle qui s’occupait de moi, qui m’accompagnait partout avec mes amis, qui m’emmenait à la fête des voisins. L’été, nous faisions de grands repas au quartier. Nos vies se ressemblaient, nous restions tous ensemble, et j’adorais ça. Mais mon nouveau quartier ne ressemble pas au précédent.

Un jour, on accueillait de la famille : des cousins, des oncles et des tantes. Bien sûr, on faisait un peu de bruit. L’un de nos voisins est descendu et nous a lâché : « Ici, ce n’est pas la jungle, alors contrôlez le bruit ! » Une autre voisine nous a traités de singes et de sales nègres. Ce jour-là, j’ai compris que dans l’esprit de certaines personnes, les Noirs et les Blancs ne peuvent pas cohabiter…

Avec mon frère on voulait riposter

Petit à petit, ma mère n’arrivait plus à encaisser. J’ai compris à quel point elle avait pris sur elle pour éviter les conflits mais aussi que les injures l’avaient blessée. Au début, je croyais qu’elle avait peur de nos voisins. À chaque fois que nous subissions du racisme, elle ne disait rien. À chaque fois, avec mon frère, on voulait riposter. Elle nous retenait, elle nous répétait que ça n’en valait pas la peine, mais je sentais ses poings se serrer…

Le racisme c’est aussi entre Noirs. C’est ce que raconte Blandine dans un Podcast ZEP !

J’étais aussi la seule Noire à l’école. J’avais l’impression d’être une curiosité avec tous les regards tournés vers moi. Dans les magasins où j’allais, les vigiles se sentaient obligés de me suivre. C’est pareil pour mes frères. Tous les jours, je dis bonjour à ma voisine. Tous les jours, elle a peur de moi. J’aimerais vivre dans un monde où lorsqu’une vieille dame blanche croise un jeune noir ou maghrébin, elle n’est pas prise de peur. J’aimerais surtout qu’être noire me demande moins d’efforts. Ce qu’il faut, c’est faire découvrir à chacun la culture de l’autre, et montrer à quel point la société est faite de mélanges pour éviter que des frontières se creusent.

 

Caricia, 15 ans, collégienne, Paris

Crédit photo © The Walt Disney Company France //  La couleur des sentiments de Tate Taylor (film 2011)

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3 réactions

  1. Alice, peut-être que ce témoignage fait cliché, mais les clichés naissent bien de quelque part…
    Il y a rarement un seul élève noir dans une école ou une classe, c’est vrai, mais tu vois, dans une ville de province, dans un lycée du centre-ville où j’étais, nous étions 36 dans la classe. Sur 36 élèves il y avait une maghrébine et deux Noirs. C’est tout. Actuellement je suis à l’université dans une autre ville. Bien sûr, je ne connais pas tous les élèves de mon département, mais des personnes d’origine africaine je n’en ai pas vu beaucoup…

    Et puis, il ne me semble pas que cet article fait une généralité de tous les quartiers bourgeois. On parle d’un immeuble. De quelques voisins. On n’est pas en train de descendre tous les quartiers bourgeois… faut pas se sentir visé…

  2. Ayant même grandi dans un quartier « bourgeois » (7eme) de Paris, je suis plutôt sceptique quant à la véracité de ce témoignage, dans le sens ou je ne connais AUCUN collège ni lycée parisien avec un seul et unique élève noir… Quant au concentré de clichés racistes soit disant présents dans cet immeuble, ça me parait un peu gros… Je ne dit pas que le racisme n’existe pas, loin de là, mais ce témoignage sonne très faux à mon sens, encore une fois j’ai grandi dans ces « quartiers bourgeois » je sais ce que je dit…

  3. Je ne sais quoi dire devant tant de bêtise et de méchanceté.
    Même si c’est dérisoire, je t’envoie plein de bisous
    YVES (68 ans)

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