Chez moi, on parle quatre langues
Berbère, italien, créole, djula… Edens, Elyassa, Haïtam et Mohammed retrouvent les langues de leur enfance quand ils rentrent du lycée. Des langues qu’ils pratiquent à la maison, peu reconnues hors de l’intimité familiale.
« À la maison, chez moi, on parle quatre langues. »
« Quand je me fâche, je pète les plombs en italien. Des fois mon père me réveille en italien, des fois en djula. »
« C’est un peu tout mélangé les langues, chez moi. »
« Quand je suis à l’école, je me sens français parce que je parle français. Mais quand je passe la porte de chez moi, j’ai l’impression d’entrer dans un autre pays. J’ai l’impression d’être au Sénégal : mes parents parlent sénégalais, à la télé c’est sénégalais. »
« Je suis arrivé en France quand j’avais 15 ans, au début je ne comprenais rien. »
« En français, des fois je fais des gaffes. »
« Chez moi, je parle que berbère. Ma mère et ma grand-mère ne comprennent pas trop le français. »
« Quand je parle italien, je me sens en Italie. Je comprends tout, j’ai vécu toute ma vie là bas, je parle sans stress, tranquillement. »
« Ma petite sœur, à force de parler créole, elle ne parle pas bien français. Du coup, maintenant, à la maison on fait l’effort, on alterne. »
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« Je suis très fier d’avoir ces deux langues. Le ton du créole haïtien, c’est ouf. »
« Quand quelqu’un est énervé et parle en créole haïtien, t’as honte et tu te fais tout petit. »
« Le berbère c’est incroyable, cette langue je la trouve joyeuse. T’es joyeux quand tu la parles. Le français, c’est sérieux. »
Edens, Elyassa, Haïtam et Mohammed, 16 ans, lycéens, Seine-et-Marne
Illustration © Léa Ciesco (@oscael_) // Musique Kiala Ogawa
Journalistes : Emmanuel Vaillant avec Hélène De Lacoste et Justine Leblond