À la fac, je me suis mise à militer !
Arrivée à Paris en septembre 2016 pour commencer mes études post-bac, j’avais déjà plus ou moins une conscience politique. Je m’engageais pour certaines causes qui me tenaient à cœur à travers des associations, du bénévolat, etc. Mais « je soutiens » et « je milite », ce n’est pas du tout la même chose.
C’est en commençant à étudier à Nanterre que tout a changé dans ma vie de jeune femme engagée. Avec la capitale, j’ai découvert les conférences à la Sorbonne, les bibliothèques immenses, les événements culturels ou engagés dans les musées. C’est en allant à une conférence dans ma fac en février que j’ai rencontré un groupe politique de l’université. Ce soir-là, nous avons échangé nos numéros et la semaine suivante, je participais à une de leurs réunions hebdomadaires. L’élection présidentielle approchait. C’était assez impressionnant pour moi de voir des étudiants de mon âge ou à peine plus âgés déjà très au fait de la politique. Et puis, au fil de la discussion, je me suis un peu détendue, surtout que je n’étais pas venue seule mais avec une amie de ma classe. On avait tout de suite accroché et on s’entendait parfaitement politiquement.
Ne plus de dire « je suis d’accord » mais expliquer pourquoi
Après quelques réunions, j’ai commencé à m’y mettre sérieusement : regarder l’actualité et prendre des notes pour en faire des comptes rendus, organiser des événements pour la campagne avec mes autres « camarades ». Un mot qui me semblait assez caricatural avant mais qui fait aujourd’hui totalement sens pour moi. Nous devions distribuer des tracts le matin, à la faculté ou ailleurs, faire des réunions plus générales à Paris pour se coordonner entre les différents groupes d’appui. Les heures que j’y consacrais, je ne les passais pas à faire autre chose, c’est vrai. Mais ça me paraissait important. Pour mes camarades et moi, il y avait une opportunité à saisir, une chance de faire enfin changer les choses, par la voie des élections. Et par toutes nos actions, peut-être et sûrement, faire réfléchir les gens et engager un réel débat politique.
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Bien sûr, il m’arrivait d’être fatiguée mais je n’ai pas eu envie de baisser les bras une seule fois, parce que j’avais des militant.e.s autour de moi, dont je partageais les valeurs, qui défendaient un monde plus juste, qui croyaient au fait que le capitalisme destructeur n’était pas une fatalité et surtout, qui voulaient se battre pour une transition écologique (à notre portée malgré ce que l’on essayait de nous faire croire). Ces valeurs-là rapprochent. Il ne s’agissait plus de dire « je suis d’accord », mais d’expliquer pourquoi je l’étais. Je me suis réellement informée, nous avions de longs débats avec les militants, avec des politiques, des discussions avec nos proches, qui finalement m’ont permis de me former et donc d’avoir une vraie motivation pour les actions militantes. Nous étions tous et toutes sur le qui-vive concernant l’actualité politique. Sans arrêt.
Se battre pour ses idées pour croire en l’avenir
Cet engagement a été un réel changement dans ma vie de tous les jours et cela a aussi affecté certaines de mes relations. Certains ne comprenaient pas pourquoi je m’engageais là-dedans : « Surtout à ton âge ! La politique c’est pour les adultes ! » Mon engagement n’est pas sorti de nulle part : en arrivant à Paris, j’ai finalement eu l’occasion de mettre en pratique la théorie, de ne plus simplement parler mais aussi et surtout agir. J’ai découvert ce qu’était le travail d’un militant, parce que oui, c’est un travail. Alors bien sûr, beaucoup de mes camarades sont devenus mes amis et le soir, après les réunions, nous nous retrouvions souvent en terrasse à Paris, parce que la cohésion s’améliore aussi comme ça.
Elsa avait déjà parlé de son engagement, mais pour les migrants ! « J’ai aidé une migrante à étudier et à se loger ».
Cet engagement personnel m’a appris beaucoup sur la politique, sur le fonctionnement d’un groupe politique, sur le monde, mais aussi sur moi-même. Se battre pour ses idées n’est pas anodin, c’est une des choses qui permettent de croire en l’avenir. Notre engagement et notre énergie ont forcément un impact sur la société, même si c’est sur le long terme. Et puis, comme l’a écrit Victor Hugo : « Il vient une heure où protester ne suffit plus : après la philosophie, il faut l’action. »
Elsa, 20 ans, étudiante, Courbevoie
Crédit photo Hans Lucas // © Rafael Yaghobzadeh