Aurore T. 21/12/2021

Le bénévolat au secours de mon orientation

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Étudiante, Aurore était perdue et ne savait pas ce qu’elle voulait faire. C’est en devenant bénévole au Secours populaire qu’elle a enfin pu imaginer son avenir professionnel.

J’ai passé les trois premières années de mes études supérieures à la fac à Brest, en droit puis en psycho, sans savoir vraiment où je voulais aller. Je n’arrivais pas à trouver ma voie, je me sentais nulle. Le déclic qui m’a aidée à me fixer : faire du bénévolat au Secours populaire.

À la fac, j’ai choisi l’option « engagement étudiant ». C’est une UE (unité d’enseignement) libre. Je voulais être bénévole depuis longtemps, mais je ne savais pas trop comment m’y prendre. Je pensais que je ne serais pas à ma place. Ça m’a forcée à oser. J’ai choisi le Secours populaire juste avec un formulaire pour expliquer pourquoi je voulais m’engager, et ils m’ont recontactée. C’était simple finalement ! J’ai fait ça pendant cinq mois, quatre heures par semaine minimum, parfois des journées complètes. Des distributions alimentaires, des préparations de colis. J’aimais arriver et voir tous les bénévoles, boire le café avec eux avant de commencer, essayer d’en apprendre toujours plus sur l’association et les différentes missions. J’ai adoré les entendre parler de leurs parcours plus différents les uns que les autres.

Des étudiants et des personnes plus âgées

Je suis tombée sur des personnes vraiment humaines et j’ai également ressenti beaucoup d’empathie pour les bénéficiaires. Certains venaient assez timidement et ne décrochaient pas un mot. D’autres, au contraire, gardaient la joie de vivre malgré leur situation difficile. J’aimais parler avec eux de tout et de rien. C’était un moment qui leur permettait de sortir de leur isolement. Il y avait surtout des étudiants, mais aussi des personnes plus âgées qui avaient perdu leur travail à cause de la crise sanitaire. Certains arrivaient et ne pouvaient même pas donner la participation symbolique demandée… Ce qui m’a fait chaud au cœur, c’est la solidarité entre les bénéficiaires. Certains avaient peur de prendre trop de nourriture et de ne pas en laisser aux autres, mais malheureusement ce n’était pas le cas de tout le monde.

Il y a trois personnes qui m’ont tout particulièrement marquée. Une vieille dame qui n’était jamais venue au Secours populaire auparavant. Elle avait été déclarée sans ressources suite à une erreur et donc dirigée vers l’association pour une aide d’urgence. Je l’ai vue arriver toute tremblante de froid. Avec les autres bénévoles, on l’a mise au chaud et on lui a donné tout ce que l’on pouvait. L’un d’entre nous a pris le temps de la ramener chez elle pour être sûr qu’elle rentre correctement.

Le deuxième, c’est un vieil homme habitué de l’association. Il était vraiment très impliqué et heureux de l’aide qu’il pouvait recevoir. Ça l’a motivé à s’y engager à son tour. Il n’avait plus de travail et ça lui permettait de penser à autre chose et de se sentir utile. Enfin, la dernière, même si je pourrais encore en citer plein, c’est une dame qui ne parlait pas du tout en arrivant. Elle n’osait rien demander. J’ai commencé à parler et elle s’est apaisée. On a parlé de ses chats et j’ai vu un grand sourire sur son visage, ça m’a fait sourire à mon tour !

Je me suis enfin mise dans le concret

L’ambiance avec les autres bénévoles était super. Il y avait beaucoup de retraités qui avaient eu des carrières dans le social. Ils m’ont donné des pistes pour m’orienter. Il y avait aussi d’autres jeunes qui avaient un peu le même genre de projet professionnel que moi… Plein de bonnes rencontres donc.

Des plages de sa région au wwoofing dans un écolieu, Chloé passe les étapes d’un engagement pour l’environnement. Au fil des rencontres et des expériences associatives.

Je me suis enfin mise dans le concret. Ce n’était plus juste une idée comme « je veux aider les autres », c’était concrètement « je les aide » ou « je contribue à les aider ». J’ai vu beaucoup de misère, mais j’ai aussi vu des gens très humains parmi les bénévoles. Je me sentais bien, je me sentais utile.

Ça m’a confirmé que je voulais faire un métier pour aider les autres. Finalement, j’ai choisi un BTS dans le social. Je reprends donc une filière à bac +1 après trois ans de fac mais je suis contente, je suis fixée, c’est une formation concrète. Mon projet, c’est de faire assistante sociale.

Aurore, 20 ans, étudiante, Brest

Crédit photo Hans Lucas // © Jeanne Mercier

Les jeunes et le bénévolat

Les 18-30 ans sont les plus engagé·e·s

40 % des jeunes sont bénévoles dans une asso au moins une fois par an, et 15 % le sont plusieurs heures par semaine. Cette tranche d’âge est la plus engagée, dans tous les milieux sociaux et dans toute la France.

La crise sanitaire a mobilisé plus de jeunes

Les associations ont perdu beaucoup de bénévoles habituel·le·s au début de la crise sanitaire, en particulier les personnes âgées qui craignaient de sortir. Résultat : les jeunes ont pris le relais. Les moins de 18 ans se sont aussi plus manifesté·e·s depuis la crise.

Les formes de bénévolat se renouvellent

Plus jeunes, les bénévoles sont aussi plus à l’aise avec le numérique : beaucoup font du « télé-bénévolat », surtout pour les missions de communication. Certain·e·s influenceurs et influenceuses profitent aussi de leur popularité sur les réseaux pour lancer des actions bénévoles et inciter à rejoindre des associations.

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