Melika D. 22/04/2022

Chaque seconde compte pour réussir

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Melika sacrifie son temps libre et ses loisirs pour être plus productive. Elle ne veut pas se détourner de son objectif : réussir.

Lire, travailler, se cultiver : voilà ce que j’essaie de faire dans ma vie. Je suis assoiffée de réussite. Pendant les vacances d’été de 2020, j’ai supprimé mes réseaux sociaux, arrêté de regarder des films et des séries, lire des mangas et sortir avec mes amies. Je ne veux qu’apprendre et découvrir.

Ce qui m’a poussée à faire un changement si radical dans ma vie, c’est le sentiment de regret que j’avais après avoir passé plus de dix heures sur les réseaux sociaux à scroller des contenus totalement inutiles. Mais je pense que le plus gros élément déclencheur de ce changement, c’est ma grande sœur.

Elle voulait toujours m’inscrire à des ateliers, me faire visiter des endroits. Elle m’a également expliqué que le plus important ce n’était pas seulement les notes, mais ce que je faisais en dehors des cours. Que c’était important d’avoir des engagements associatifs et de se cultiver pour se créer un esprit critique. Elle m’a poussée à sortir de ma zone de confort. On ne peut pas aimer quelque chose que l’on n’a pas essayé !

La productivité avant tout

L’écran d’accueil de mon téléphone est aujourd’hui rempli d’applications pour m’informer et me cultiver. Si je ne fais pas quelque chose qui augmente ma productivité, je culpabilise en me disant que j’aurais pu travailler, lire, me cultiver. Mais je ne me suis pas obligée. Je me sens plus heureuse après avoir fini un livre, visité une exposition ou travaillé. Je n’ai pas l’impression de perdre mon temps, contrairement à avant, où je passais mes journées à regarder des séries.

Le matin, je me réveille deux heures plus tôt avant d’aller en cours pour avoir le temps de me poser. J’en profite pour soit lire l’actualité, soit lire mon livre. Ensuite, sur mon trajet pour aller à l’école, qui dure quarante minutes, j’écoute un podcast Le Monde ou la radio Franceinfo. Au lycée, pendant mes heures de permanence, je ne rentre que rarement chez moi car c’est une perte de temps. J’en profite pour aller au CDI et m’avancer sur mes devoirs. À la fin des cours, si on est mercredi, je sors en vitesse pour ne pas rater le bus et aller à mon atelier numérique. Si on est samedi, je me dépêche pour aller aux ateliers de Ghett’up, où l’on fait des activités et des sorties culturelles.

Les autres soirs de la semaine, une fois rentrée chez moi, je mange, puis je vais lire l’actualité, faire mes devoirs, lire et, enfin, aller au lit en regardant des vidéos sur YouTube. Les mercredi, jeudi et dimanche, si je n’ai pas beaucoup de devoirs, je vais à des expositions, au musée, ou je vais voir des films avec ma sœur.

Je suis fière de ce que je suis devenue

Essayer de toujours être productive est épuisant. Le soir, je m’endors très tôt, vers 21 heures, contrairement à avant où je dormais vers 1 heure. C’est une bonne fatigue, qui me rend heureuse en fin de journée. Beaucoup de personnes, dont mon frère et mes amies, me croient malheureuse et ne me comprennent pas. Mais, moi, je les comprends. J’étais comme eux avant. Jamais je n’aurais imaginé sortir de ma zone de confort et être une telle personne. Cependant, je ne regrette rien. Je ne regrette pas ce que je suis devenue, j’en suis même fière. Fière de toujours travailler, d’être à la recherche de productivité et de nourrir ma curiosité.

Je suis heureuse quand je finis enfin mon livre de 400 pages, heureuse quand je viens de finir mon étude critique de documents en histoire, heureuse quand je découvre de nouvelles choses grâce aux associations et ateliers auxquels je participe.

Rattraper mon futur retard

Un jour, mes amies et ma famille m’ont fait remarquer que mes seuls sujets de conversation étaient devenus mes cours, mes devoirs ou mes évaluations. Sans m’en rendre compte, je transmettais mon stress à mon entourage. D’un côté, ça m’isole socialement. Je n’ai plus de références drôles car je ne suis plus les trends sur les réseaux. Et, par conséquent, je n’ai pas trop de conversations avec certaines amies.

Mais, d’un autre côté, c’est tout le contraire. Je découvre de nouvelles personnes, de nouveaux endroits. Je m’intéresse plus aux autres, à leur vie, leur culture, vu que je veux me cultiver. Aussi, je parle de mes différentes lectures, expositions, musées et endroits que je découvre. Tout ce que j’apprends, je le transmets !

Lycéenne à Creil dans l’Oise, Zoé doit surmonter les a priori sur les lycées REP pour intégrer Sciences Po et devenir journaliste.

Capture d'écran d'un autre article de la ZEP. On voit une personnes marché sur un pont suspendu. la photo est à contre jour.

 

Je veux faire de mon mieux pour ne pas regretter plus tard. Pour réussir et devenir un exemple. Je veux avoir une influence sur le monde, peut-être devenir ministre ou députée. Alors je veux rattraper le futur retard que j’aurai sur les enfants des milieux aisés qui eux ont sûrement eu, dès le plus jeune âge, la chance de lire, de visiter des musées, d’avoir des cours en plus, de s’entraîner à l’art oratoire…

Je suis obsédée par la productivité, mais (pour l’instant) je ne le regrette pas. Je sais pertinemment que toutes ces habitudes que je me suis ancrées auront des conséquences. Heureuses j’espère !

Melika, 16 ans, lycéenne, Drancy

Crédit photo Pexels // CC Daria Shevtsova

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