Nicolas D. 07/03/2022

Cryptomonnaie : je mise sur mon avenir

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Le marché des monnaies numériques fascine Nicolas. Il veut tout savoir, tout comprendre pour pouvoir, demain, gagner beaucoup d’argent.

« Regarde, le bitcoin est monté par rapport à hier ! » Comme je regardais tous les jours le cours en bourse, j’en ai parlé à mon père. Je lui ai expliqué mes projets, montré une villa et mentionné le salaire que je voulais… Il a vu que je commençais à m’y intéresser vraiment. Ça l’a rassuré sur mes plans d’avenir, et sur le fait que je savais ce que je faisais.

Avant, la cryptomonnaie, c’était trop dur, incompréhensible et je remettais ça à plus tard. Mais en mars 2021, sur le réseau social Omegle, j’ai rencontré un homme de 21 ans. Il m’a expliqué le fonctionnement et les vices cachés de la monnaie numérique. J’ai trouvé ça super simple, c’est que de la logique. L’année prochaine, il va même aux USA grâce à l’argent qu’il a investi dans le virtuel… 

On a parlé un peu de finance et de crypto. Au début, je lui parlais de ma forte maturité et de mes responsabilités. Je suis assez autonome, je reste des week-ends tout seul, j’arrive à tenir des conversations construites… J’ai aussi vu des psys qui m’ont dit que j’étais très mature pour mon âge. En plus, j’ai des facilités en maths. C’est pour ça que j’ai mieux capté cette cybermonnaie. 

Mes parents croient en moi

La cryptomonnaie m’intéresse parce que, pour moi, c’est de l’argent facile. Et quand on voit que des gens arrivent à se faire des paies de ministres en bossant quelques heures par semaine…

Je ne mets pas encore d’argent dedans… C’est mon père qui le fait. Sur le plan légal, il faut avoir 18 ans, je n’ai pas le droit. Pour lui, avec tout ce qu’on entend à la télé, c’est de l’arnaque. Mais il suit mes conseils à la lettre, me motive et attend des résultats. Il croit en moi. 

Mes parents sont séparés, je vis chez mon père et je vais de temps en temps chez ma mère. Elle croit aussi en moi, mais elle veut que je pense à mes études avant. Ils sont d’accord pour que je me lance après ma majorité, vu que c’est mon argent et qu’ils savent que j’ai la tête sur les épaules.

Dans la merde et sans argent

Quand je suis allé vivre chez mon père, on était dans la merde, on a même mangé pendant un certain temps aux Restos du cœur. Il y a six ans à peu près, son appart a brûlé dans un incendie involontaire. C’était la guerre, parce qu’il a tout perdu. En plus, il venait de se faire licencier, et il ne touchait plus le chômage… Il n’avait même pas 500 euros par mois, alors que le loyer était déjà à 400.

Les assistantes sociales ont fini par nous trouver un logement. Et là, le loyer était moins cher pour un truc beaucoup plus grand. Puis, mon père s’est ressaisi et a trouvé un travail. On a réussi à revivre assez bien, et ça va aussi un peu mieux avec ma mère. C’est pour ça que je veux mettre de l’argent de côté avec la cryptomonnaie, au cas où, parce qu’on ne sait jamais… 

Je connais les risques

Je me renseigne sur les réseaux (en suivant des comptes dédiés sur Insta). Et je n’écoute jamais les conseils comme : « Il faut investir maintenant sur cette crypto ! » Je me fais mon propre avis, avec ce que je vois sur les courbes ou sur les données vérifiées et approuvées sur des sites, sur Youtube et dans des applications comme eToro ou COIN360. Donc je me renseigne, parce que le monde de la finance bouge vite.

Je connais les risques : on peut tout perdre d’un coup. Tout peut basculer, en une matinée. Un jour, le bitcoin est à 60 000 dollars et le lendemain, la monnaie peut chuter à 30 000 dollars, comme la fois à cause d’Elon Musk. C’est pour ça que c’est risqué. Il faut faire attention aux fake news et bien comprendre les articles. 

La cryptomonnaie, c’est du sérieux

J’en parle à mes amis, mais pas à tout le monde. Je n’ai pas envie qu’on vienne me prendre l’argent que je pourrais gagner. Mes potes pensent que c’est bien mais, comme ma mère, ils se préoccupent : « Si ça fonctionne pas, tu fais comment ? »

La cryptomonnaie, c’est pour que ça débouche sur quelque chose de sérieux. C’est pour m’assurer un avenir, pouvoir passer le permis, m’acheter une voiture… Si j’arrive à me faire beaucoup d’argent, je me lance dans l’immobilier pour un investissement sûr. Si je ne gagne pas assez, j’ai mon plan de secours : être sapeur-pompier.

Aboubacar essaie de tourner son addiction aux écrans en un passe-temps enrichissant. Il regarde des vidéos pour nourrir sa culture générale.

capture d'écran de l'article "mon écran, entre addiction et culture G" illustré par une image sur laquelle on voit une sculpture qui représente un visage humain. Le haut de la tête laisse apparaître un cerveau. Ce dernier est branché à des joystick.

Investir dans la cryptomonnaie, c’est comme pour le casino. Mais là, ce n’est pas du pile ou face : si on connaît le marché, on fait jackpot ! J’ai eu de bons conseils. Par contre, c’est vraiment compliqué. Il faut réussir à comprendre. Ne vous lancez pas dedans sans vous renseigner ou prendre du recul.

Nicolas, 14 ans, collégien, Chevry-Cossigny

Crédit photo Unsplash // CC Art Rachen

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