Sophie L. 31/07/2018

De l’échec scolaire… au métier de CPE

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L'école, ça n'a jamais tellement été le truc de Sophie. Plusieurs redoublements. Des choix d'orientation par défaut. À bientôt 30 ans, elle a enfin trouvé sa voie : elle va devenir Conseillère Principale d'Education.

En élémentaire déjà, j’étais en difficulté et très angoissée par les attentes de l’école. J’ai redoublé ma Troisième, et puis tant qu’à faire, ma Seconde. Personne ne croyait véritablement en moi et l’équipe éducative voulait tout simplement me ré-orienter en lycée professionnel. Pour moi, il en était hors de question car cela signifiait être reléguée au rang de « nulle ». Bien sûr, mon regard était biaisé, mais quand l’école ne vous aide pas dans votre parcours et que vous sentez une certaine pression de la part de la société, comment voulez-vous ne pas vous sentir en décalage ?

Je suis donc partie dans la filière technologique en préparant un bac STG, aujourd’hui intitulé STMG. Je rêvais pourtant d’aller en L, mais je n’y avais pas ma place. J’ai obtenu mon bac à 10 quelque chose de moyenne et je suis ensuite partie en BTS MUC, la suite logique de ce bac et de toute façon, j’ai été tellement peu conseillée que ça me paraissait très bien.

#Voixdorientation - Cet article fait partie d’une chronique hebdomadaire de la ZEP à retrouver sur Le Monde Campus !

J’ai intégré l’IDRAC pour faire mon BTS, et j’ai déboursé 10 000 €. Eh oui ! Qui dit école de commerce, dit argent. Nouvel échec. J’échoue à l’examen final. C’est la goutte d’eau. Je me retrouve sans rien, avec une estime de moi égale à 0. Je suis en colère, paniquée, je me sens nulle.

Un vrai parcours du combattant

Je réfléchis tant bien que mal à ce que j’ai envie de faire et me relance dans la préparation du BTS avec le CNED. Grossière erreur puisque je suis incapable de travailler seule et je passe un an à faire des fiches de révision sans rien comprendre. Deux jours avant l’examen, je panique et commence mes premières crises d’angoisse. Résultat : impossible de passer le BTS dans ces conditions mais j’y vais quand même. Je me retrouve vidée lors des épreuves, le regard vide devant chaque copie. Quelques mois plus tard et sans attendre le résultat, je me lance dans une formation RH en alternance. Elle prépare au métier d’assistante recrutement en agence d’emploi.

Pour la première fois de toute ma scolarité, je me sens heureuse et à ma place. Je rencontre des intervenants à l’écoute et bienveillants. Je réussis mon diplôme qui équivaut à un bac+2 et suis embauchée un mois plus tard dans une agence événementielle dans laquelle j’exercerai en tant que chargée de recrutement pendant cinq ans.

Lasse de ce métier qui sonne faux et auquel je n’aspire plus, je décide d’entamer un bilan de compétences en dehors de mes heures de travail. A l’issue de celui-ci, j’ai une révélation et je me lance ainsi dans de longues démarches pour passer en master MEEF (Métiers de l’Enseignement, de l’Éducation et de la Formation) à L’ESPE à la rentrée de septembre 2017.

Omar était décrocheur. Grâce à son service civique et son action auprès des jeunes, il veut aujourd’hui devenir éducateur.

Deux poings se checkent au milieu d'une chambre. On ne voit que les bras.

Un vrai parcours du combattant. Comme j’ai un bac+2 et que je ne veux pas perdre encore une année, je fais une demande de Validation des Acquis Professionnels pour passer directement en M1, qui a été validée. Puis, j’ai postulé à l’université et suis actuellement en master pour préparer le concours de CPE (Conseiller Principal d’Éducation). Aujourd’hui, je me sens enfin à la bonne place. Je suis convaincue que mon parcours me donne une plus value pour accompagner les adolescents dans leur scolarité. Comme quoi, tout est possible…

Sophie, 29 ans, étudiante, Lyon

Crédit photo AdobeStock // © Carballo 

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9 réactions

  1. Bonjour, actuellement aesh depuis 9ans, je souhaite démarrer les demarches pour prétendre au concours de CPE.
    Je suis completement perdu au milieu des informations récoltées, par ou commencer? Et ai-je accès au concours interne ?
    Merci à l’avance pour votre réponse.
    K

  2. Bonjour Sarah,
    Il faut essayer de faire reconnaître cette équivalence pour pouvoir intégrer une licence sciences de l’éducation qui vous mènera ensuite vers le Master MEEF. Sans cela malheureusement, les chances de pouvoir passer le concours plus tard sont difficiles. Essayez de vous renseigner auprès des universités qui dispensent les licences sciences de l’éducation pour ensuite demander de faire soit une validation des acquis soit une VAPP.
    Bon courage à vous en tout cas

  3. Bonsoir Jeanne
    Comment être CPE sans le bac ? J’ai un équivalent bac+ 2 Assitante Ressources Humaines je souhaite pres’ter le concours CPE mais seule cela s’avère très compliqué.
    J’avais envisager intégrer le parcours Meef EE en ESPE mais impossible dans une licence du coup je n’arrive pas à trouver Jen solution afin de préparer ce concours

  4. Bonjour Clémentine, cela dépend de ton parcours et de tes expériences au-delà de ton diplôme. Sur le site du gouvernement, tu trouveras des infos précises sur la validation des acquis : http://www.vae.gouv.fr/vous-etes-un-particulier/vous-etes-un-particulier-qu-est-ce-que-la-vae.html
    Bon courage !

  5. Merci pour ce beau témoignage, j’aimerais suivre ce parcours mais avec un BTS tourisme en poche pas évident… comment prétendre à une validation des acquis ? Le conseil en évolution pro n’arrive pas à me conseiller correctement.

  6. Jeanne je suis cpe depuis 30 longues année j’ai eu un parcours très particulier mais je suis bien à ma place je prend baucoup de plaisir à encourager les eleves qui veulent baisser les bras j’ai eu mon concours de cpe mais je n’ai pas le bac .j’ai perdu très tot mes parents et j’étais une petite esclave chez mes parents adoptif je suis très fiere de ce que je fais au quotidien pour les jeunes en difficulte sociale et c’est ça ma recompense

  7. J’aime beaucoup ton témoignage et je voulais te demander si a ton avis se serai possible de passer un bac STMG et d’aller en licence de lettre pour ensuite passer mon master MEEF? (Je souhaite ABSOLUMENT devenir CPE pour travailler avec les élèves et les conseillers je suis actuellement en 2nd)

  8. L’échec « scolaire » n’est que « scolaire » et ne ferme pas, heureusement, les portes à des formations par la suite. Par contre cela demande du courage de faire des choix. Chaque personne a des qualités et des compétences. Mais les parcours sont différents et le temps scolaire ne permet guère d’individualiser les parcours malgré les réformes. Votre témoignage démontre que rien n’est « perdu » et que le temps scolaire n’est pas toujours adapté pour certains. Mais encore une fois, « l’échec » n’est pas « définitif ».
    Félicitations pour votre parcours et tous mes voeux de réussite pour votre concours. Les élèves ont besoin de regards bienveillants et d’être rassuré sur leur potentiel.
    Un CPE

  9. Waouh Sophie, quelle inspiration ! Je suis moi même face à de nombreux doutes concernant mon parcours et mon orientation (je suis en M2 Marketing Digital en alternance). Et alors que l’année commence à peine, j’ai des envies de reconversion et mes doutes sont de plus en plus pesants… A 26 ans, j’ai l’impression de ne rien savoir faire et je pense ne plus tellement avoir le temps pour la réorientation (mais je me trompe très certainement). Je me sens tellement inadaptée au milieu que j’étudie depuis presque 5 ans !!! (sans compter les accidents de parcours et autres années sabbatiques !). Le métier de CPE m’attire sans pour autant que je ne sache réellement pourquoi. En tout cas cet article me donne espoir et me donnera peut-être le courage d’aller à la recherche du métier fait pour moi. Merci !

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