Layla G. 22/07/2022

Mon frère a pris le contrôle de ma vie

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Totalement dépendante de son frère, Layla vit au quotidien avec ses insultes et ses menaces.

J’ai beaucoup de problèmes dans ma vie. Je n’arrive pas à en parler et à dire ce que j’ai dans mon cœur à cause de la peur. Je suis arrivée en France depuis le Maroc à l’âge de 16 ans. Ma mère est restée là-bas. Mon père et mes frères sont tous au bled. J’ai été envoyée à Marseille pour continuer mes études ici. Je passe un CAP coiffure. Je vis chez mon frère aîné pendant que je passe mon diplôme. Il me loge et me nourrit, je suis totalement dépendante de lui. Mon frère me contrôle. Au quotidien, il me fait vivre l’enfer.

Sa copine ne dit rien

Mon frère m’insulte et m’écrase en permanence. Je suis seule avec lui, je suis dépendante et je ne sais pas comment sortir de cette situation. Il respecte tout le monde sauf moi, il m’insulte, même devant les gens. Il est méchant, me critique, me dit que je suis grosse.

Dès qu’on parle ensemble, il me crie dessus. Il m’insulte tous les jours, en arabe. Il me traite de pute. J’essaie d’éviter de lui parler pour ne pas entendre d’insultes. Pendant des années, j’ai été sa bonniche. Maintenant, il a une copine à la maison et, du coup, on partage toutes les deux le ménage, la vaisselle, les repas. Il me crie dessus devant sa copine. Elle, elle ne dit rien.

Pas le droit de parler aux garçons

Il décide de tout pour moi. Mon frère contrôle tout ce que je fais. Mes sœurs et ma mère sont loin mais, pour elles aussi, il décide de tout à distance, par téléphone. Tous les jours, il surveille mon téléphone. Quand je parle avec un garçon sur les réseaux sociaux, par exemple, il dit que je le trompe. Je n’ai absolument pas le droit de faire ma vie personnelle ou d’avoir une intimité car pour lui, si je parle avec un garçon, c’est tromperie. Si je sors, il me donne des horaires. Il me demande où je vais, avec qui.

Quand il crie, je dois fermer ma bouche, je n’ai le droit de rien dire. Si je parle, que j’essaie de dire des choses, de protester, il lève sa main pour me menacer. Il ne m’a jamais frappée, mais j’ai peur de ça.

Après un début de relation idyllique, Aria s’est retrouvée sous l’emprise de son ex-compagnon. Coups, culpabilisation, insultes… Il a tout fait pour l’isoler.

Capture d'écran de l'article "violences conjugales : j'ai brisé son emprise", illustré par une photo sur laquelle on voit de dos, une femme vêtue de noire, paire de baskets blanches, à côté d'un petit garçon portant un bonnet, un jean et une chemise rouge et noir à carreaux. Tous les deux sont appuyés contre une barrière verte qui surplombe la mer.

Je suis seule ici. Je n’ose pas en parler à ma mère, ni à qui que ce soit. Si j’en parle à ma mère, il va me faire la misère encore plus qu’avant. Il va me crier dessus. Je ne dis rien à personne juste pour éviter les problèmes, je n’en peux plus.

Je ne veux rien de lui, je n’attends rien, je veux juste qu’il me respecte comme je le respecte. J’aimerais simplement vivre une vie heureuse, sans problème.

Layla, 20 ans, lycéenne, Marseille

Crédit photo Unsplash // CC Akn

 

Être humilié·e ou en danger chez soi, ce n’est pas normal.

Menaces, insultes, coups, harcèlement… Ces situations ne sont acceptables nulle part, et surtout pas chez toi. Tu n’es pas seul·e, et c’est important de te tourner vers des personnes qui t’écoutent et qui te croient. Si tu ne trouves pas ces personnes dans ton entourage, tu peux t’adresser à…

– un·e adulte de référence à l’école : infirmier·e, CPE, assistant·e social·e, prof, etc.

– des professionnel·les de santé : médecin généraliste, psychologue

– des numéros d’écoute et de conseils gratuits, par téléphone ou par tchat : le 119 (violences familiales), le 3919 (violences faites aux filles et aux femmes)

– des centres d’accueil et d’écoute, où les rendez-vous avec des psys et des éducateurs sont gratuits : les CMP, les Maison des Adolescents, Fil Santé Jeunes (tchat et numéro d’écoute), Nightlite (réservés aux étudiant·es)

– des associations : En Avant toutes (violences faites aux filles et aux femmes), la Fédération nationale GAMS (violences « au nom des traditions »), SOS Homophobie (violences envers les personnes LGBTQIA+),

N’hésite pas à demander de l’aide extérieure, c’est normal d’en avoir besoin.

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