Mélanie E. 20/04/2019

Je hais mon père et sa violence

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Mélanie subit la violence de son père depuis des années. Elle n'attend qu'une chose : qu'il quitte le domicile familial.

Encore une dispute à la maison, ce n’est pas la première, ce ne sera pas la dernière. Depuis 2011, depuis que ma mère a appris que mon père l’avait trompée, la situation s’est enflammée. J’ai découvert une nouvelle image de lui. À mes yeux, cet homme que j’aimais, que j’admirais, est soudainement devenu un monstre violent, manipulateur, menteur.

Dès l’âge de 11 ans, j’ai été témoin de sa violence envers ma mère. Surtout des mots et des gestes. Il évitait de la frapper de peur, je pense, qu’elle ne porte plainte. Alors, il mettait les coups dans les meubles. Malgré mon jeune âge, j’intervenais rapidement. J’appelais la police qui ne répondait pas. Comme j’étais petite, je me disais qu’il n’oserait pas me frapper et je me mettais entre eux. Plus je grandissais, plus je sentais que sa haine envers moi grandissait aussi. Les insultes fusaient. L’agressivité était présente chaque jour.

Il a posé un couteau sous ma gorge

Les crises étaient de plus en plus fréquentes. Il profitait de l’absence de mes frères pour s’énerver contre ma mère pour diverses raison : de la fausse jalousie, une pression psychologique, des menaces… Des menaces claires. Il prenait un couteau et se donnait des coups dans le bras, il allait sur le balcon, passait une jambe par-dessus la balustrade et criait : « Je vais sauter, je vais mourir ! C’est ça que tu cherches ! » Moi, ça ne m’a jamais réellement impressionnée parce qu’il tentait juste de faire culpabiliser ma mère.

Le jour où je me suis réellement détachée de mon « père », c’est lorsque, au téléphone, il a menacé ma mère de me tuer si elle ne rentrait pas de suite. Elle faisait seulement les courses à ce moment-là. Il a pris un couteau et l’a posé sous ma gorge. Je n’avais même pas peur. En revanche, je le haïssais. Mon grand frère s’est interposé, a pris le téléphone, a dit à ma mère de ne pas rentrer. Mon frère a crié à mon père : « Si tu la touches, t’es mort ! » Il m’a pris le bras et m’a emmenée pour rejoindre ma mère. On est rentrés trois heures plus tard, il n’était plus là. Je n’ai jamais reçu d’excuses. J’avais 13 ans…

On attend juste qu’il s’en aille

Ma mère a déjà tenté de porter plainte pour qu’au moins un dossier soit ouvert. Mais personne n’a voulu prendre en compte sa plainte, car il n’y avait aucune trace de bleus ou de coups sur son corps. Les policiers n’ont pas non plus voulu que je témoigne. Ils pensaient que j’avais pu me faire monter la tête par ma mère.

Aujourd’hui, mon père vit encore chez nous. La violence n’est plus que dans les mots. Cependant, je ne lui adresse que très peu la parole. Seulement quand j’ai besoin de lui ou juste par politesse.

Lucile a longtemps passé sous silence ses histoires de famille. Un père violent, une mère courageuse. Aujourd’hui, elle raconte pour que le silence ne prennent pas le dessus dans les foyers. Laver son linge sale en famille, pour s’émanciper… Lavons notre linge sale en famille !

Avec ma mère, on attend juste qu’il décide de s’en aller même si, de son côté, ma mère cherche un appartement pour déménager. Mes frères se sont habitués à la situation. Je les trouve totalement désintéressés de ce qu’il peut dire ou faire. Moi, je pense que je ne recevrai jamais d’excuses de sa part mais, de toute façon, je n’en attends plus.

Mélanie, 18 ans, étudiante, Paris

Crédit Photo Unsplash // CC Fred Mouniguet

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8 réactions

  1. Salut Pauline,
    Tu n’as pas à t’excuser, témoigner demande du courage, merci pour ça. Tu peux effectivement te tourner vers la police, et également vers des organismes et associations :
    – tu peux appeler le 3919 pour discuter et avoir des conseils (appel gratuit et anonyme)
    – tu peux en discuter sur le tchat de l’asso En Avant Toutes, et demander des conseils : http://www.enavanttoutes.fr
    – si tu te sens en confiance, tu peux aussi en parler à un·e prof, un·e CPE, à l’assistant·e social·e ou l’infirmière du collège.

    Si tu sens que ta mère, toi ou un autre membre de ta famille est encore en danger, n’hésite pas à alerter rapidement sur la situation. Tu peux aussi utiliser la plateforme https://arretonslesviolences.gouv.fr/ pour signaler aux gendarmes et aux policiers la situation directement sur internet.
    On te souhaite plein de courage, tu n’est pas seule !

    L’équipe de la ZEP

  2. Bonjour ou bonsoir , je ne trouve pas ça normal. Après j’ai que 13 ans du coup je ne serais pas dire exactement ce que je pense. Mais sache juste que moi je suis obligée de garder le silence avec ma mère. Mon père à frapper ma mère (pas au même années mais il l’a fait à plusieurs reprises) et ça fait maintenant 9 ans et demi que je garde le silence. J’ai aussi une soeur et j’essaye de lui cacher tout l’histoire entre mes parents car je n’ai pas envie que ça lui détruise son enfance comme ça l’a fait pour moi. Je pense dénoncer mon père à la police quand j’aurais assez de preuve pour qu’il soit puni pour ce qu’il a fait. Enfin bref, je ne vais pas vous embêter avec mon histoire. Au revoir.

  3. Bonjour Amandine,

    Il semblerait que tu vis des violences graves, je te conseille de contacter “Allo Ecoute Ado”, ils sont supers et sauront te diriger vers des solutions efficaces !
    Si tu es encore en cours tu peux aussi en parler à l’infirmière de ton établissement ou à n’importe quel enseignant.
    Ils.elles sauront t’aider.
    Bon courage, ça va aller,

    L’équipe de la ZEP

  4. En octobre 2020 , le jeudi 16 , ma mère, mon père , ma petite sœur et moi allons s’installer a table comme d’habitude. Mon père nous annoncer qu’il quitter ma mère et l’avait tromper . Depuis de jour il est devenu extrêmement violent avec moi .
    Je suis passer devant le juge des affaires familiales, il ne m’a pas écouter
    . Mon père est une personne violente , qui tape fort sur les murs( meubles) de sorte a ce que sa resone dans la maison . Il secoue ma petite sœur tellement fort que j’ai peur qu’il la tue .
    Donc depuis le 16 octobre ma mère a déménager dans un petit appart , avec moi et ma sœur . Avec ma mère cela se passe super bien . Les Affaires Familiales mon dit d’aller chez mon père 1 week sur 2 , mais ces horible car je doit y dormir et j’ai peur la nuit . J’ai un demi frères et une demi sœur beaucoup plus grand , du côté de mon père qu’il avait avec une autre femme , avant que je naisse . Il a aussi divorcé , mais il avait perdu la garde de css enfants . Donc il essaye de m’avoir ( moi et ma sœur ) en garde pleine alors qu’il sait qu’on ne veut pas . J’ai enregistré plusieurs vidéos ou il m’insulte ect .
    Sur une il dit clairement qu’il essaye de nous avoir juste pour gagner pour sa fierté . Donc ses enfants ils m’insultent quand je vais chez mon père , son fils fume dans ma chambre exprès car il ne m’aime pas . Sa fille elle m’insulte par message et insulte ma mère . Mes deux parents n’ont jamais communiqué depuis octobre cela devient pesant . Je dois aller chez mon père ce week end je vais fuguer car il m’a dit que ce week end il allait me détruire ect . J’ai vraiment peur de lui je ne veut plus le voir de tout ma vie . Quelqu’un pourrait me dire comment faire s’il vous plaît

  5. Non ce n’est pas normal. Il n’y a aucune raison qui justifie de se faire taper… même par son père.
    Tu peux appeler Allo écoute Ado si tu as besoin d’en discuter et de chercher des solutions : 06 12 20 34 71
    Ils sont très biens et discuteront tranquillement avec toi.
    Sinon, en fonction de ton âge, l’infirmier.e de ton collège/lycée, des amis, l’important c’est d’en parler pour que ça cesse.
    Courage à toi,

    L’équipe de la ZEP

  6. Je fais souvent des conneries et ment à mon père parce que j’en ai peur, plus jeune il tapait mon frère à cause des notes et du fait qu’il ne tienne pas en place et quand j’ai commencé à avoir un peut de liberté c’est à dire ne plus avoir de nourrice à 13 ans (et encore même à 19 je dois lui demander la permission pour sortir) j’ai eu des mauvaises notes et je lui mentait résultat je me prenais des raclée et souvent j’avais des bleus une fois je lui ai pas dit qu’on m’avait volé mon téléphone et je me souviens que son copain m’avais mit la main sur la bouche pour que je me taise par peur d’alerter les voisins pendant que mon père me tapait une fois je lui à répondu j’ai finit le lendemain avec une forte douleur à la tête j’ai été à l’infirmerie du lycée résultats : hémorragie interne de l’oeil et traumatisme crânien et quand le médecin m’a demandé ce qu’il s’est passé je lui ai dit que j’étais tombé dans les escaliers vu que mon père étais la outre la violence physique qui n’arrive qu’une fois par mois voir moins donc ça va la violence et la pression psychologique sont insupportables et c’est dure à gérer donc je voulais savoir si pour vous on peut frapper ses enfants parce qu’ils font des bêtises est ce que c’est moi qui exagère ou pas est ce que c’est normal?

  7. Bonjour Similan,

    Face à cette violence le mieux serait d’en parler pour trouver des solutions.
    Il existe des numéros spécialisés pour cela. Allo écoute ado c’est un bon début :
    – 0 800 506 692 (gratuit depuis un fixe)
    – 06 12 20 34 71

    Courage à toi.

  8. Moi aussi je suis menacer et frapper voilà mon histoire:Un jour ma mère dis a mon père de nous couper a 1h ou minuit alor moi j’ai dis non et puis je suis aller m’enfermer dans la salle de bain et puis mon père a frapper a la porte et a dis ouvre où je vais défoncer la porte et je vais te défoncer la gueule alor mon je me suis énervée et pleurer a me menacer puis je l’ai insulter il m’a menacer d’aller dans un foyer mardi a mabendonner et le pire ses que cette histoire ses passer aujourd’hui et puis il m’a dis d’ouvrir alor moi j’ai dis tu ses pas passienter alors que tu le dis de passienter pour aller voir le chien et du coup après je suis sorti et j’ai couper internet et il m’a encore fais chiez car il est droguer de internet alor il m’a insulter putain je lui est dis qu’il aller regretter quand j’allais grandir

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