Je ne me sens pas libre d’aimer qui je veux, merci la famille !
J’ai grandi dans une famille maghrébine, plus précisément algérienne, du genre traditionnelle : on doit faire tout ce que dit le papa, le grand-frère… autrement dit, l’homme de la famille. Pour eux, une bonne fille devrait aimer la personne qu’ils lui choisiront. À leurs yeux, il devra être intelligent, avoir des projets d’avenir, un métier, les mêmes centres d’intérêt que moi et devra aussi pratiquer la même religion que ma famille… Si je tombais amoureuse d’un homme qui ne rentre pas dans ces critères, ce serait le cauchemar. Il y aurait des cris, des appels à ma mère. Et si, par malheur, il avait la peau noire, je ne ferais même plus partie de la famille.
Il y a un an, une de mes cousines est sortie avec un garçon ayant la peau noire. Sa mère l’a appris et a immédiatement prévenu toute la famille : les cousins, les oncles, les tantes, dont ma mère… Tous ont été mis au courant ! À cette époque, il s’avère que j’étais dans le même collège que ma cousine et ma mère m’est tombée dessus à la sortie des cours. Durant tout le trajet en bus, elle ne m’a pas adressé la parole, ce qui était très stressant. Une fois rentrée, elle était lancée et on ne pouvait plus l’arrêter : « Chaïma, ma fille, tu as vu ce qu’a fait ta cousine ? Elle est sortie avec un Noir cette kalba (chienne). Attention, si tu sors avec un Noir, je te tue ! Si tu le fais, j’appelle direct ton père, il te démonte ! » Elle était dans tous ses états. Depuis ce jour, elle ne cesse de me rappeler de faire attention à mes fréquentations… au cas où j’aurais oublié.
Je me sens sous contrôle
À chaque fois que je trouve un garçon beau, j’entends la voix de ma mère résonner dans ma tête : « Attention ma fille ! Rappelle-toi ce que je t’ai dit ! » C’est pareil dans de nombreuses familles. J’en parle énormément avec mes amies et elles me disent aussi que leur mère les tuerait si elles sortaient avec un mec à la peau noire.
Jusqu’à ce que sa belle-mère s’immisce dans leur relation, Elodie et son copain avaient une vie de couple épanouie. Elle a dû quitter son copain à cause de sa religion.
Il n’y a pas que dans ces situations que je me sens surveillée. Lorsque je sors avec des amis garçons, où qu’on aille, je sens des regards inquisiteurs peser sur moi. Mon très cher père a des amis dans toute la ville, qui lui rapportent exactement tout ce que je fais. Même quand je respire, ils doivent lui répéter ! Tous mes mouvements sont passés au peigne fin et cela me rend folle.
Par exemple, un jour, je suis allée au McDonald’s pour l’anniversaire de ma sœur et un ami d’un collègue de mon père m’a reconnue alors que je ne l’avais jamais vu. Une autre fois, alors que j’étais allée à la fête d’une amie, qu’il commençait à se faire tard et que la nuit tombait, j’ai demandé à mon meilleur ami de m’accompagner jusqu’à l’arrêt de bus en bas de chez moi. Et cela a été rapporté ! Je sens ces regards critiques sur mon dos.
Je me sens sous contrôle. J’ai l’impression que toute ma vie a déjà été tracée pour moi. C’est très perturbant. Chacun a le droit de choisir qui aimer, fréquenter, ce n’est pas aux autres de décider.
Chaïma, 15 ans, collégienne, Marseille
Crédit photo Pexels // CC Garon Piceli
Courage! Prends ton independance rapidement si tu peux afin de ne pas dependre d’eux! Ce n’est pas 1 situation normale ni meme logique.
Mon jeune frere de 21 ans est tombe recemment amoureux d’une jeune fille turque. dont les parents ne souhaitent pas qu’elle sorte avec un francais. Mais comme elle fait ses etudes loin de chez elle, elle peut vivre sa relation, sans qu’ils le sachent..Nous allons l’accueuillir chez nous pour passer Noel, ce sera son premier et nous sommes contents de l’accueuillir. Courage! Parfois mentir est legitime pour etre libre de ses choix !