Lycéen et DJ : je suis un mix des deux
Je mixe un peu de tout : années 90, électro, et des musiques de nos générations. J’aime mixer des morceaux de 2020 car c’est là où j’ai commencé à m’améliorer, et aussi les sons de 2022 comme Kid Cudi - Pursuit Of Happiness, et Pitbull Ft. Anthony Watts & DJWS - I Feel Good. Des fois, je fais des soirées avec ma famille, comme au jour de l’An. Des fois, c’est tout seul pour m’entraîner, m’améliorer.
J’ai commencé pendant le premier confinement. C’est un voisin qui m’a fait découvrir le métier de DJ. C’était à une fête, j’ai été le voir car j’étais intéressé et il m’a fait découvrir la platine, comment ça fonctionne. J’avais 13 ans. Je n’avais jamais fait de musique avant, juste j’en écoutais.
Acheter des platines
C’est un voisin que je connais depuis longtemps. Il fait des soirées dans des salles des fêtes, pour des anniversaires, pour ses potes ou pour des mariages. Grâce à ça, il gagne de l’argent.
Pour moi il est pro, c’est un exemple. Mais, pour lui, il y a encore plein de choses qu’il ne sait pas. Il m’inspire. Il me montre plein de choses, il m’aide à apprendre comment mixer car je sais me débrouiller, mais pas comme lui. Il m’aide aussi niveau budget : en me conseillant quoi acheter, quel est le meilleur rapport qualité-prix, etc. J’ai commencé avec une petite platine et une enceinte Ibiza. C’est lui qui m’avait conseillé d’acheter la platine, les lumières de DJ (scan LED, lyre LED, laser…), les câbles (RCA, XLR, speakon..). J’en ai eu pour 1 000 euros à peu près. J’ai pu m’offrir ce matériel grâce à l’argent de mon anniversaire, mais aussi de Noël.
Ma famille s’ambiançait
J’ai appris les bases avant d’acheter mon propre matériel. Grâce à des tutos sur internet, plus précisément sur Youtube. Sur des chaînes comme Woodbrass et TheDJSTUFF. Mon voisin m’a appris dans des soirées, comme celle de l’anniversaire de mes cousins. Il m’a laissé mixer vers la fin de soirée. Il m’a appris ce qu’est une platine et ce qu’il y a dedans : les scratchs = les disques, les pads = les effets, le crossfader qui sert à changer la musique, les faders platine droit et gauche qui servent à augmenter ou baisser les sons, et le bouton start/stop pour arrêter ou mettre la musique.
J’ai déjà mixé pour ma famille. C’était le jour de l’An. Lorsque j’ai commencé, personne ne dansait. Dans ma tête, j’étais stressé. Du coup, je me suis dit : « Je vais mettre un morceau qui bouge. » Et là, tout le monde dansait. Puis, j’ai commencé à être dans ma bulle. Plus j’étais dans ma bulle, plus ma famille s’ambiançait. Ils étaient surpris car je mixais tellement bien, ils m’ont dit de continuer.
Être DJ, ça m’apporte de la concentration en classe
Je passe dix heures par semaine à m’entraîner. Plus tard, ce que j’aimerais faire, c’est travailler la semaine et faire DJ le week-end, comme une activité en dehors du travail. Je préfère que ce soit une passion car je fais ça pour le plaisir de faire des soirées. En faire un métier ? Je serais beaucoup trop stressé.
Alors que les ami·es de Marie prennent souvent de la drogue en soirées techno, elle préfère planer juste en écoutant du son.
Là, je suis en alternance pour trois ans dans un CFAI (centre de formation des apprentis de l’industrie). Pendant quinze jours je suis en cours, et les quinze prochains je suis en entreprise. Les cours se passent très bien, je m’entends bien avec tout le monde.
Mixer à côté de mes études, ça me permet de mieux comprendre en classe. Pour mixer, il faut se caler sur le battement par minute : c’est lorsque les deux musiques sont synchronisées. C’est là où il faut bien être attentif. C’est cette concentration que j’arrive à reproduire en cours.
Jérémy, 16 ans, lycéen, Meaux
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