Hélène B. 02/09/2024

Quand l’école s’invite à tous les repas

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Pour Hélène, les devoirs et les évaluations sont synonymes d’angoisse. Elle subit la pression de ses parents, qui parlent constamment de ses résultats. Elle a le sentiment de passer à côté de sa vie.

Mes parents m’ont toujours répété que l’école passe avant tout. Que je dois faire partie des meilleures pour atteindre mes objectifs. Le stress lié à l’école est apparu rapidement. Depuis, il ne me quitte plus. Lors d’une évaluation, je stresse. En cas de contrôle surprise, j’angoisse encore plus, et s’il y a trop de devoirs, je pense à ça continuellement jusqu’à qu’ils soient terminés.

Quand je stresse, mes jambes tressautent. Je pense aux pires scénarios et je remets tout en question. Même si cette perpétuelle angoisse ne pénalise pas mes notes, elle reste handicapante dans ma vie quotidienne. Mon père accorde une telle importance à l’école que ça a déteint sur moi. Il a tendance à ne pas être encourageant et ne retenir que le négatif. Les moments que je passe avec lui sont essentiellement consacrés aux devoirs.

Certes, c’est mon quotidien, puisque j’ai 15 ans, mais mes parents ne se rendent pas compte qu’ils en parlent constamment. Ma sœur et moi leur avons fait remarquer. Pour eux, c’est juste tout à fait normal.

En pleurs lors d’un contrôle

Même si le stress fait partie de ma vie, je reste très pudique à ce sujet. J’ai toujours eu du mal à exprimer mes émotions. Je préfère ne rien dire et tout garder pour moi. Il m’est arrivé deux fois de pleurer lors d’un contrôle de mathématiques. Les seules personnes au courant étaient mon professeur et ma meilleure amie. Jusqu’à la réunion parents-professeurs. Ma mère l’a alors découvert. J’aurais préféré qu’elle ne l’apprenne pas. Le fait qu’elle sache jusqu’où mon stress peut aller me gêne. Elle a essayé de me rassurer en me rappelant qu’il ne fallait pas que je me mette autant de pression pour l’école, mais nous n’en avons plus parlé après.

Le stress m’empêche d’avoir du temps libre. Je n’arrive pas à me déconnecter de l’école, à ne plus penser à ce que j’ai à faire. Lorsque l’on me propose une sortie, je refuse. Je dis que je n’ai pas le temps ou que j’ai trop de devoirs. Pourtant, je sais pertinemment qu’elle aurait pu être envisageable. Je cherche seulement à me rassurer. Il m’arrive d’envier mes amis qui sortent. Je suis en décalage avec eux. Je ne rencontre pas de nouvelles personnes, je n’ai pas de souvenirs de sorties à partager. Je ne vis pas entièrement ma jeunesse. Alors qu’avoir 15 ans n’arrive qu’une seule fois dans une vie.

Hélène, 15 ans, lycéenne, Firminy

Crédit photo Pexels // CC cottonbro studio

 

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