Samy T. 17/12/2021

Sport à l’école ? Carton rouge !

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Samy a du mal à suivre le rythme entre les cours et les entraînements. Il aimerait que l’Éducation nationale valorise plus le sport à l'école.

Je trouve que le sport est peu valorisé à l’école. Ce que je trouve dommage car beaucoup de gens n’ont pas les moyens d’exercer un sport en dehors des cours, que ce soit foot, basket, sport collectif ou sport individuel.

Je fais du foot en club à Tournefeuille, en Haute-Garonne. Pour une saison, je paie à peu près 600 euros de matériel et de licence, alors que si le sport était plus valorisé dans l’éducation, on payerait beaucoup moins cher, non ? Et on aurait plus de temps pour notre vie personnelle aussi !

Avec tous mes entraînements, ça ajoute à peu près six heures d’activités extrascolaires. Ça m’oblige parfois à faire un choix entre le sport et les études.

En rentrant vers 21 h 30, je dois encore faire mes devoirs

Le lundi, je finis à 15 heures et mon entraînement est à 17 heures. Là, j’ai le temps pour faire mes devoirs et me reposer entre les deux. Le mercredi, je finis à 13 heures. Le temps que je rentre chez moi et que je mange, il est déjà 14 heures. Du coup, je n’ai pas trop le temps de bien me préparer et je suis un peu pressé. Ça m’arrive d’oublier certaines affaires de sport chez moi à cause de ça. En plus, en rentrant vers 18 heures, je dois faire mes devoirs pour le lendemain. Le vendredi, c’est un peu comme le mercredi : en rentrant vers 21 h 30, je dois encore faire mes devoirs. Et puis, le dimanche ou le samedi j’ai match jusqu’à 16 heures la plupart du temps.

Personnellement, si j’ai le choix entre faire de grandes études et tenter ma chance en pro, je vais prendre le risque de tenter en pro ! Et je trouve ça triste de devoir faire des choix comme ça qui peuvent impacter toute notre vie.

Au lycée, sur une semaine complète, on a deux heures de sport, ce qui est assez peu ; et on ne peut même pas choisir notre discipline. En plus, la plupart des collégiens/lycéens ne sont pas sérieux dans cette matière, comme si elle était facultative. Quand j’étais en troisième, beaucoup de gens la séchaient. Ou alors on faisait trois matchs, et puis on se posait.

On pourrait déjà choisir notre discipline avec un vote, non ?

En club, les coachs sont disciplinés dans un sport, alors que les profs de sport en ont plusieurs et sont donc moins performants. Je trouve ça dommage. Un prof de maths, c’est un prof de maths, non ? On a l’impression que les cours de sport ne sont même pas du vrai sport. Je fais du badminton et, du coup, peu de monde se donne à fond. Nous, les jeunes sportifs, on a rarement le temps de se consacrer à fond à notre discipline et je trouve ça dommage.

Chez les sportifs et sportives de haut niveau, la pression est tout aussi présente. Alon a failli être dégouté de sa passion, le tennis.

Pour améliorer le sport en cours, on pourrait déjà choisir notre discipline avec un vote ou autre, avoir des profs un peu plus impliqués, et des exos un peu plus poussés que juste faire un exercice de passes de volant pendant quarante minutes, non ?

Je trouve ça dommage aussi que la France sportive soit mal vue à l’international à cause de choses comme Macron qui « décrédibilise » les sportifs de haut niveau aux Jeux Olympiques. Parce que le problème, c’est comment on enseigne le sport.

Samy, 15 ans, lycéen, Toulouse

Crédit photo Unsplash // CC Tom Pottiger

 

La pratique du sport à l’école

Le sport est mal considéré à l’école

En France, on oppose souvent réussite scolaire et succès dans le sport. L’EPS est plus vue comme un défouloir pour les « mauvais·es » élèves, que comme une matière à part entière. En témoigne la différence de coefficient…

La Suède et la Norvège allient sport et théorie

L’école y propose des cours de sport, mais adapte aussi les autres matières au développement physique des enfants. Contrairement aux élèves français·es qui passent 75 % de la journée assis·es, les enfants sont actifs et actives pendant les cours : cela favorise l’apprentissage, la concentration et le développement psychomoteur.

Cette pratique pallie les inégalités sociales

Licences, matériel, transport… Le sport en club demande de l’argent et du temps libre. Plus une famille a des revenus élevés, plus ses enfants pratiquent des activités physiques. Mettre l’accent sur le sport à l’école, c’est permettre à tou·te·s d’y avoir accès.

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