1/4 Un modèle de tolérance
Le lycée français au Maroc, c’est comme une bonne salade de fruits : les différents ingrédients viennent des quatre coins du monde, mais ça fait un superbe dessert ! C’est un mélange. Les gens respectent les cultures des uns et des autres. Les rivalités sont bon enfant, c’est pour rigoler. Grossièrement, ce que j’essaie de dire c’est que, dans mon lycée, la rencontre entre les cultures est inévitable. Ça reste une institution française dans un territoire étranger.
Je me suis rendu compte qu’en majorité, les gens pensent qu’un établissement français au Maroc rime avec rivalité et défiance. Je ne le vis vraiment pas comme ça. Je trouve que c’est un mélange qui fonctionne très bien. C’est comme Hakimi au PSG.
Diversité culturelle et linguistique
L’exemple le plus concret qui me vient à l’esprit, c’est le ramadan. Le lycée français est laïque, mais les élèves marocains sont musulmans. De prime abord, on se dit que ça ne collera pas, que la minorité d’élèves et profs (étrangers) qui ne jeûnent pas sera forcément en décalage. Qu’ils auront un tout autre rythme de vie. Vous n’avez pas totalement tort, mais on trouve ça plus drôle qu’autre chose. Dans notre équipe de basket, il n’y a qu’une seule personne qui ne le fait pas, c’est Léonard. On se retrouve en plein entraînement à entendre le coach dire des trucs comme : « Pas besoin de faire de pause pour boire ? Enfin, à part pour Léo du coup ! » Ça nous fait bien rire !
Mais il n’y a pas que ça ! L’ambiance est vraiment bienveillante. On a des horaires adaptés, on vient en cours un peu plus tard le matin, on finit un peu plus tôt dans l’aprèm. Rien n’oblige l’administration à faire ces changements, c’est juste par sympathie. C’est comme ma prof d’histoire-géo qui nous mettait un documentaire les jeudis aprèm de 16 à 17 heures : elle voyait qu’on était épuisés à ce moment de la journée et ne voulait pas nous assommer avec un cours dont on ne retiendra rien.
Ici, on aime aussi célébrer la diversité culturelle et linguistique. Par exemple, il y a une journée spéciale dédiée à la langue arabe. C’est un événement où les élèves écrivent des poèmes et les partagent avec tout le monde. C’est une occasion pour tout le monde d’apprécier la beauté de cette langue et de mieux comprendre la culture qui l’entoure. Puis, notre lycée ne se limite pas qu’à ses élèves « français ».
Un petit monde dont il faudrait s’inspirer
Après, on n’est pas chez Edith Piaf, la vie n’est pas toute rose ! Je vous mentirais si je disais qu’il n’y a aucune rivalité, mais même ces dernières restent bon enfant. Pendant la demi-finale de la Coupe du monde au Qatar, France–Maroc, par exemple. Ouais, ce match où vous nous avez éliminés… Même à ce moment-là, il n’y avait aucun conflit dans le lycée.
J’ai croisé le proviseur deux heures avant, il m’a dit : « Bonne chance à vous, mais on va gagner. » Faut dire qu’on se pensait invincibles ! Après la défaite, je m’attendais à ce qu’on se fasse charrier, mais pas du tout ! Les supporters français étaient contents et nous ont félicités pour notre incroyable parcours : ça s’appelle la magie du foot apparemment, ça rapproche les personnes.
SÉRIE 2/4 – Être au lycée français, c’est faire partie de l’élite. Pour Elinor, c’est surtout venir de familles privilégiées capables de payer plus de 4 000 euros l’année.
Ce lycée français au Maroc, c’est vraiment un truc spécial. C’est comme un petit monde à part entière, rempli de solidarité et de bonne ambiance. On se serre les coudes, on se respecte, et ça fait du bien. Franchement, si on peut réussir à vivre dans cette harmonie ici, pourquoi pas partout ailleurs ? On devrait tous se prendre un peu moins la tête avec nos différences et se soutenir mutuellement. C’est ça, la vraie magie. Si on y arrive ici, on peut le faire partout.
Safir, 16 ans, lycéen, Tanger (Maroc)
Illustration © Merieme Mesfioui (@durga.maya)