« À Bali, on avait presque de l’argent infini »

Deux ans avant ma naissance, mes parents ont eu une idée folle : faire un tour du monde. Cela semblait presque impossible. Mon frère, âgé de 6 ans à l’époque, devait aller à l’école et mes parents avaient leur travail. Après deux mois de réflexion, ils ont décidé de se lancer. Ils ont tellement apprécié une île en particulier qu’ils ont décidé d’y rester. Cette île se trouve en Indonésie : c’est Bali. Ils sont retournés en France le temps que je naisse. Trois mois après, nous sommes partis y vivre.

Là-bas, mes parents louaient des maisons et des appartements à des particuliers. Moi, j’étais dans une école anglaise où étaient surtout scolarisés des Australiens. Il n’y avait presque aucun Balinais. On travaillait allongés par terre, on mangeait dans la classe et on étudiait presque à l’air libre. Des lapins se promenaient dans le jardin, parfois même dans la classe.

Nous avions nos habitudes. J’aimais beaucoup faire du surf et j’en pratiquais presque tous les week-ends. Nous allions souvent au restaurant et nous partions découvrir les îles autour de Bali en bateau, comme l’île de Komodo. Si vous ne savez pas ce qu’est un dragon de Komodo, c’est une sorte d’énorme lézard très dangereux. Cette île en est remplie.

La plupart des Balinais vivant en ville travaillent souvent comme employés, soit dans des maisons louées aux touristes, soit pour des expatriés installés à Bali. De mon côté, j’avais deux employées de maison. Mes parents n’aimaient pas beaucoup l’idée d’avoir des femmes à tout faire, mais mon père a finalement décidé d’en embaucher. Elles venaient trois fois par jour : le matin pour préparer le petit-déjeuner, le midi pour cuisiner et nettoyer la maison, et le soir pour préparer le dîner. Chaque mois, ils leur donnaient 600 euros.

De Bali à Paris, retour à la réalité

À Bali, rien ne vaut cher ! Mes parents avaient presque de l’argent infini. Par exemple, un Coca-Cola coûtait environ 20 centimes. Quand je suis reparti en France, à l’âge de 5 ans, j’ai constaté la différence énorme de train de vie.

En France, les prix sont littéralement multipliés par deux. Mes parents ont rapidement trouvé un emploi qui leur permet de gagner suffisamment pour nous assurer une vie très correcte. J’ai eu la chance d’emménager dans un appartement plutôt grand, mais il y a toujours une différence entre vivre dans une grande maison avec un environnement peu dense et un appartement situé dans une zone très densément peuplée. Nous avons perdu nos habitudes, comme celle d’aller au restaurant presque tous les jours.

Mes parents ont toujours l’esprit voyageur. Presque chaque été, je pars au moins dix jours dans un pays lointain comme les États-Unis, le Vietnam, le Maroc, les Bahamas… Et tous les trois ans, je retourne à Bali avec mon père.

Victor, 15 ans, collégien, Paris  

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