Seyana N. 03/03/2023

Devenir ado, c’est pas si facile

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À 14 ans, Seyana découvre l’adolescence. Tout change pour elle : amitiés, projets, hobbies. Mais elle préfère déjà se projeter sur l’avenir.

Sérieusement, j’ai hâte de devenir adulte. Ça doit être tellement mieux. À l’adolescence, tout dans ma vie a changé. Je me préoccupe de choses dont je ne me rendais pas compte étant petite. En primaire, j’aimais jouer à la poupée, dessiner, danser, chanter, faire du vélo, aller au parc… L’école ne prenait pas toute la place. Le collège, c’est beaucoup plus dur qu’on ne le pense ! Moi, je suis en troisième. C’est l’année la plus importante : il y a le stage, son rapport et son oral, le brevet, l’orientation… Ma journée commence à 7h et se finit à 17h, et quand je rentre je passe au moins 2 heures sur mes devoirs… Je m’en sors plutôt bien, même si parfois mes notes ne sont pas très correctes. J’essaye un maximum de réviser. C’est pas vraiment compliqué, il faut juste être sérieuse.

Mes passions ont changé. J’aime lire, ce que je ne faisais pas vraiment avant. C’est cool de lire pour la culture générale ou pour le plaisir. Je fais ça aussi pour avoir de bonnes notes. Je suis sur les réseaux sociaux aussi, mais ce que j’aime par-dessus tout, c’est écouter de la musique, surtout Jul, PNL ou Nej’.

Mes parents, deux gamins

Ma famille, je l’aime bien, mais je ne peux supporter de les entendre se disputer. Quand j’avais 9 ans, le jour de mon anniversaire, une grosse dispute a éclaté entre mes deux grand-mères. Je leur en ai voulu : comment pouvaient-elles le faire à l’anniversaire de leur petite-fille ? Je les ai détestés toutes les deux. Le comportement de mes parents a changé. Chacun a pris le parti de sa mère. Ils sont tous devenus hypocrites. Ça a pris tellement d’ampleur que mes parents ne se sont pas parlé pendant des mois. Je me sentais très mal. Pendant 5 ans, ma vie se résumait à avoir peur que mes parents divorcent. Comment voulez-vous que j’avance dans ma vie, alors que les adultes dans ma famille, se comportent comme des gamins ?

J’en parle avec mes amies du divorce, c’est le problème principal de chaque ado. Parfois, si les parents se séparent, c’est peut-être la meilleure solution, pour eux et pour nous. Les miens, ils se sont pardonnés cette année. Comme quoi, il faut être patient dans la vie ! Nos parents pensent souvent qu’être adolescent, c’est être un jeune adulte qui se rebelle. Mais pas du tout ! Si nous sommes chiants et mauvais, c’est parce que nous en avons marre du monde qui nous entoure. Nous voulons vivre dans la tranquillité ! Être serein, ne plus penser aux problèmes de la vie.

J’ai décidé de changer

L’an dernier, en quatrième, j’ai rencontré un garçon dans ma classe. On ne se calculait pas, il était souvent seul. J’ai décidé de lui parler, et nous sommes devenus amis. Nous parlions tous les jours, un bon délire. Sauf qu’un jour, j’ai appris qu’il avait dit des choses méchantes sur moi. J’ai décidé de le bloquer et de ne plus lui parler.

Au bout de quelques mois, j’étais triste. Je l’ai revu à la piscine, j’avais la boule au ventre. Ce sentiment, c’était de l’amour ! À la rentrée, il n’était pas là, il avait changé d’établissement. J’étais dégoutée. J’ai décidé de lui avouer mes sentiments mais, ils n’étaient pas partagés. Je n’ai rien ressenti, même pas un peu de tristesse… Après tout ça, je me suis rendu compte à quel point j’étais trop gentille, et surtout naïve. J’ai décidé de changer. Devenir une personne différente : froide, sur la défensive, arrogante, agressive… Bien sûr, ça n’a pas plu à certaines personnes. Elles trouvaient que j’étais devenue aigrie, mais je m’en foutais complet.

Le lycée, ce sera comme un nouveau départ. Pendant quatre ans, au collège, tu construis une image de toi. Puis, tu changes d’établissement et tu dois repartir de zéro. Cela m’angoisse. Je sais déjà qu’il n’y aura pas ma meilleure amie, car on va choisir des orientations différentes. Et je ne suis pas du genre à être sociable… Je ne veux pas que l’année se termine. Mais malheureusement, on ne peut rien faire. Chaque personne doit passer par là. J’ai la crainte de ne pas réussir ou bien de perdre mes amis. Cette peur de l’abandon, je l’ai depuis le décès de mon grand-père. Je l’ai ressenti comme s’il m’avait abandonnée dans ce monde.

 Je travaillerai dur

Pour ce qui est des études, j’ai décidé d’aller soit en seconde générale, soit en ST2S pour devenir aide-préparatrice en pharmacie. Un métier en rapport avec la santé, ça me plairait. Si au lycée, ça ne se passe pas comme prévu, je m’adapterai. Je finirai bien par me faire des amis, pour ne pas me retrouver seule. Surtout, je sais que je travaillerai dur.

Pour mon avenir, je vois un travail, un petit appartement. J’imagine vivre à Brive, auprès de mes parents. Ensuite, comme toute autre personne, je trouverai un partenaire qui me convient. Je ne sais pas comment l’imaginer. Je voudrais juste qu’il soit gentil, attentionné. Qu’il ait aussi un grand caractère, sinon je m’ennuierais avec lui ! Avoir trois enfants, ça serait bien. Je pense que je serais compréhensive avec eux, surtout à l’adolescence. Bien évidemment je ne me disputerai pas devant mes enfants, et je ferai le maximum pour que mon partenaire et moi nous ne divorcions pas !

Seyana, 14 ans, collégienne, Brive-la-Gaillarde

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