Matéi R. 10/05/2023

Arriver en France et s’adapter, c’est compliqué

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Matéi a quitté quasiment du jour au lendemain l’Espagne, son pays natal, pour la France. Il a vécu un vrai choc des cultures.

À 13 ans, mon père a décidé que nous allions déménager dans un autre pays, la France. Jusqu’à ce moment-là, je n’y étais jamais allé, je ne connaissais pas la langue donc j’avais peur et j’étais stressé, très stressé.

Pour m’intégrer j’ai donc essayé d’apprendre le français le plus vite possible. J’ai pris des cours particuliers avec des enseignants de mon collège qui m’ont bien aidé à apprendre. J’ai beaucoup travaillé, environ 3 heures par jour avec les profs pour apprendre l’essentiel de la langue.

Mes potes me manquent

Je ne savais pas comment communiquer avec les autres jusqu’à ce que je rencontre des gens qui parlaient espagnol comme moi. J’ai quand même choisi la difficulté car moi je voulais apprendre le français. Il m’a fallu un mois et demi pour me faire des copains et parler correctement avec eux. Petit à petit, je me suis amélioré.

Les potes que je me suis fait en France sont sympas mais ceux que j’ai en Espagne me manquent. J’ai encore des contacts mais c’est pas pareil, parce que je ne les vois pas tous les jours comme avant.

En arrivant en France j’ai beaucoup aimé les paysages. C’est plus vert qu’en Espagne. Il y a plus de forêts. Quand je pars faire du footing j’aime bien le faire dans les bois, alors qu’en Espagne, à Huesca d’où je viens, c’est pas terrible pour s’entraîner dehors.

Ici, en France, il y a beaucoup plus de magasins. À Huesca il y en a mais ils ne sont pas tellement connus. J’ai l’impression que c’est plus riche en France et que je pourrais trouver du travail beaucoup plus facilement qu’en Espagne.

La France et ses mauvais côtés

Il y a aussi une différence avec les gens. En Espagne par exemple, j’étais très proche des autres camarades. Tout le monde habitait à côté et on rentrait tous chez nous en même temps. C’était plus convivial, plus agréable. Les parents se connaissaient super bien et on allait plus facilement les uns chez les autres.

Autre différence, on n’a pas les mêmes horaires au collège. En France on a l’impression de tout le temps y être. En Espagne à 14h tu as fini tous les jours et en France c’est jusqu’à 17 ou 18h ! Ça fait long, très long.

En France, en plus de la langue, j’ai rencontré des difficultés pour trouver mon chemin dans la rue. Ici, toutes les rues se ressemblent et c’est difficile de se repérer. C’est à force de me tromper et de ne pas prendre la bonne route que j’ai appris à trouver mon chemin. Pas évident de débarquer dans un pays que tu ne connais pas.

L’entraînement de foot, pas si facile

Quand je suis arrivé en France j’ai rencontré un autre problème. À l’entraînement ou aux matchs de football, je ne pouvais pas communiquer avec mes coéquipiers sur le terrain. Donc forcément, j’ai eu beaucoup de complications. Ma chance a été d’avoir un entraîneur qui parlait espagnol. Il m’a expliqué les choses que je ne comprenais pas et m’a beaucoup aidé.

Au fil des mois, j’essaie de m’adapter à ce nouvel environnement en continuant à m’intéresser à la culture et à apprendre la langue afin de pouvoir communiquer. Finalement, je parviens à m’intégrer dans la société locale grâce à l’effort constant que je fais pour me familiariser avec tous.

Aujourd’hui je suis en France depuis un an et demi. Je me sens à l’aise, vraiment bien dans ma vie. J’ai même envie de dire que je me sens mieux ici que quand je vivais en Espagne.

Matéi, 14 ans, collégien, Paris

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