La batterie, mon inaccessible échappatoire
Quand j’étais petit, j’aimais taper sur mon bureau ou autre chose, toujours en musique. Un jour, je suis parti chez mon cousin, un 24 décembre dans l’après-midi. Quand je suis arrivé chez lui, j’ai découvert qu’il avait une batterie et il m’a dit que je pouvais en jouer. J’ai essayé, il m’a mis de la musique en même temps, j’ai adoré. En attendant, comme chez moi je n’ai pas de batterie – et que mes parents m’ont dit qu’on n’avait pas de place pour en mettre une – j’ai installé une application de batterie sur mon téléphone, et je m’entraîne. Tous les jours je joue. Dès que je sors de l’école, je mets de la musique sur mon téléphone et je m’entraîne à tester des techniques. J’arrive à en faire pas mal, même si je ne connais pas le nom de ces techniques.
Vers l’âge de 10 ans, mon cousin m’a un peu pris sous son aile. Il m’a guidé et il m’apprenait tout le temps de nouvelles techniques quand j’allais chez lui. Un jour, il m’a donné une feuille, dessus il y avait une image de la batterie et les noms des différentes parties. Puis, il m’a montré comment tenir les baguettes parfaitement et ce qu’il sait faire. C’est devenu une habitude, j’y allais tous les samedis et j’étais content. J’oubliais tous mes problèmes de famille et j’étais vraiment dans ma bulle. Mais tout ça, c’est terminé. Maintenant je n’y vais plus car il travaille dans une école de musique au Tampon et c’est trop loin, je n’ai pas de transport et ça m’a vraiment découragé.
Je rêve d’une batterie
Depuis ça, je rêve d’avoir une batterie. Je continue à chaque noël de demander à mes parents de m’en offrir une, mais la réponse est toujours la même : c’est trop cher et on n’a pas de place. Je sais que mes parents n’ont pas les moyens de l’acheter et quand ils me répondent ça, je ne suis pas en colère, en vrai je comprends. Mais quand je serai grand et que j’aurai une maison, j’espère que je pourrais m’acheter une batterie. Je n’ai pas envie d’être musicien pro. Jouer de la batterie, je veux que ça reste une passion, un plaisir et ça suffit. Parce que mon métier je l’ai déjà en tête, c’est mécanicien. Je pense que je ne gagnerais pas assez d’argent dans la musique.
Matthéo, 15 ans, collégien, La Réunion