Le confinement sans ordi va me changer en mauvais élève
Un jour, comme je n’avais pas réussi à envoyer les devoirs de mathématiques que j’avais à faire, ma prof principale a appelé sur le téléphone de mon père. Mon père a décroché et elle lui a dit : « Kat n’a pas envoyé les exercices qu’il devait faire. » Elle a dit qu’elle savait que j’étais un élève sérieux, qu’elle avait été étonnée que je ne fasse pas le travail attendu.
J’étais obligé de travailler sur le téléphone de mon père
Quand le président a annoncé le confinement, on a été obligés de rester chez nous, mais en même temps, obligés de continuer à travailler. Les profs se sont mis à nous envoyer les devoirs par mails. Mais le problème, c’est que chez moi, on n’a pas d’ordinateur. Comme je n’ai pas non plus de portable, au début, j’utilisais celui de mon père. C’était un vieux Samsung Galaxy AS, je pense que vous ne le connaissez pas parce qu’il n’existe plus.
Au début, j’essayais de m’investir, mais c’était de plus en plus difficile à suivre. Inquiet de rater beaucoup de travail, j’ai contacté un de mes amis et je me suis rendu compte que les professeurs nous envoyaient encore plus de devoirs sur une application qui s’appelle Pronote.
En allant sur Pronote, j’ai vu tous les devoirs à faire et je me suis dit qu’il y en avait trop. J’ai décidé de ne plus les faire parce que sur le téléphone de mon père, le wifi est trop lent, ça m’énerve ! Et puis je n’aimais pas avoir un écran sous le nez toute la journée…
Je rêvais que mes profs me traitaient de mauvais élève
C’est au bout de la troisième semaine que j’ai commencé à arrêter de travailler. Quand ma prof principale a appelé, j’étais en train de lire un roman dans ma chambre. Mon père m’a dit qu’elle avait appelé. J’ai paniqué et je me suis dit : « Comment je vais lui expliquer que je n’ai pas fait mes devoirs ? »
J’étais très angoissé à l’idée d’être en retard par rapport aux autres. Je faisais même des cauchemars toutes les nuits, je rêvais que les profs me traitaient de mauvais élève et qu’ils me disaient d’arrêter de procrastiner.
Quand j’ai dit à ma prof principale que je n’avais pas fait le travail attendu, elle ne s’est pas fâchée. Elle m’a expliqué ce que je ne comprenais pas et elle m’a dit que ce n’était pas grave que je n’aie pas fait mes devoirs. Elle savait que je n’avais pas d’ordinateur et m’a dit que je pourrais les rattraper. Elle a continué à m’appeler et à m’aider souvent. Comme on avait les manuels de maths chez nous, je faisais les exercices et quand je ne comprenais pas, je l’appelais pour qu’elle m’explique.
À la rentrée, on était beaucoup à avoir pris du retard. On a dû retravailler sur ce que l’on devait faire pendant le confinement. Il y avait du travail que j’avais fait et des leçons entières que je n’avais pas vues. Au moins, les professeurs étaient là pour nous aider.
Kat, 14 ans, collégien, Pantin