Covid-19 : le foot… sans l’adrénaline

En club, en ce moment, je ne fais que le samedi, pendant 1 h 30. Avant, c’était mercredi et vendredi, deux heures chaque jour. Ça me saoule parce que les mercredis et vendredis, c’étaient les jours en semaine. Alors que le samedi, c’est le week-end, et des fois, j’ai envie de sortir avec mes potes mais je peux pas parce qu’il y a entraînement. Donc soit je choisis mes potes soit je choisis l’entraînement. Et en plus je ne me sens pas obligé d’aller à l’entraînement parce que dans tous les cas, il n’y a pas de matchs. Cette année, ils n’ont pas fait payer les licences, parce que vu qu’il n’y a pas de match, beh… ça sert à rien.

Je suis souvent avec mes potes et des fois, l’entraîneur dit qu’il n’y a pas entraînement… Et du coup, j’en profite. De base, j’allais tout le temps à l’entraînement, mais entre la pluie et les absences de l’entraîneur, des fois, c’est annulé ; et quand c’est pas annulé, j’y vais pas trop. C’est comme ça depuis qu’il y a le couvre-feu et toutes les mesures.

Foot entre potes

Je fais du foot avec mes potes mais c’est pas comme à l’entraînement. Quand je fais du foot avec mes potes, ce n’est pas la même chose qu’en club. On va sur un terrain, au synthétique Léo Lagrange. Logique, le terrain avec mes potes, il est plus petit que le stade où je m’entraîne. Quand c’est plus petit, on n’a pas l’impression de pouvoir jouer à plusieurs parce qu’il n’y a pas assez d’espace.

Car quand je joue avec mes potes, c’est pour m’amuser alors qu’à l’entraînement, c’est sérieux. Je suis plus concentré, je suis plus performant. Ça me manque un peu parce qu’il n’y a plus de matchs, plus deux entraînements par semaine. L’ambiance à l’entraînement, c’est bien. C’est marrant. Tout le temps on rigole, même le coach, il rigole avec nous, tout ça ! Quand on vient, ça va, il est content.

S’entraîner sans matchs

Mais depuis qu’il y a le Covid, quand on est à l’entraînement, il n’y a plus de matchs, de championnats et de matchs amicaux. Ça devient lassant. Ça me manque beaucoup, car quand t’avais des matchs de championnats, tu te déplaçais dans d’autres villes, tout ça ! Se déplacer dans d’autres villes, ça change. Des fois il y a des joueurs plus forts, des équipes plus fortes. Ça fait plus de challenge. Il y avait des supporters, de l’ambiance, alors que là, on ne peut plus rien faire et c’est devenu ennuyant. On a fait un match amical quand même, avant le couvre-feu en octobre. Mais on n’avait pas de goal donc on a perdu. Et un match de championnat. Les adversaires, ils ont déclaré forfait, ils ne sont pas venus.

Les embrouilles d’après match, ça me manque

J’ai une anecdote d’un match de championnats, c’était en hiver vers 17 heures, on avait un match à domicile. Mais à ce moment- là, je n’ai pas joué. On jouait à Pavillon-sous-bois et ce jour-là, on avait perdu d’un but d’écart. Les adversaires nous avaient nargués, et ça ne nous avait pas plu. Déjà qu’ils nous narguaient, et en plus on avait perdu à domicile. Donc ça nous a énervés et on s’est battu mais les coachs nous ont séparé après.

Les embrouilles après les matchs, ça me manque. J’aime bien les bagarres. Surtout quand tu perds à domicile. Si on est à l’extérieur, qu’on se bat, ils appellent la cité d’à côté, on est finis. Alors qu’à domicile, on est sereins. Adrénaline, tout ça… Puis après, les coachs, ils nous séparent.

Evan, 16 ans, lycéen, Bondy