Trésor A. 10/02/2025

« Dans le gospel, on prie de manière plus poétique »

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À 14 ans, un concert dans une église révèle à Trésor la force du gospel. Déjà passionné de batterie, il y trouve un moyen d’exprimer sa foi.

C’est à l’église que j’ai entendu Total Praise. C’est une chorale gospel qui va dans des églises en France ou en Europe. Ils avaient des uniformes, des sortes de longues robes bleues avec des cols blancs. Seuls les musiciens étaient habillés normalement, en pantalons et chemises. 

Quand j’ai vu cette assemblée musicale, j’ai aimé l’ambiance. Il y avait de la joie et un vent de liberté. J’ai senti qu’il y avait plus de cohésion, plus de présence que d’habitude. Avec le gospel, on ne voit pas des gens prier de manière structurée. On prie de manière plus poétique je trouve, avec nos propres mots. 

J’avais 14 ans. J’étais dans mon église avec ma famille. J’y allais souvent pour apprendre les bases du baptême. Mes parents sont engagés dans la communauté chrétienne. Mon père est pasteur et ma mère, elle, chante à l’église. 

Ce premier concert gospel m’a touché et a tout changé. Il m’a donné envie de m’initier au gospel. Je joue de la batterie, et ça m’a donné envie de m’entraîner pour de vrai, d’avoir une discipline dans la musique. 

Batteur gospel en devenir

J’ai commencé la batterie tout petit. À l’âge de 4 ans, j’écoutais des batteurs jouer sur des cassettes, des DVD ou des CD de mes parents, comme par exemple ceux de Marcel Boungou ou de Donnie McClurkin. Je prenais des stylos et feutres pour taper sur le canapé, j’imaginais que c’était une batterie. Plus tard, à l’âge de 7 ans, mes parents ont décidé de m’inscrire au conservatoire. Ceux qui m’ont influencé sont Tony Royster, Tony Taylor, Lacy Comer, Gabe Bennett, Tony Jr et j’en passe. Ce qui me plaît dans la façon dont ces batteurs jouent, c’est qu’ils jouent avec passion et que leur pratique de leur instrument est un don de Dieu. 

Un autre jour, pendant un autre concert dans mon église, un pasteur a invité un groupe de gospel. Un batteur était venu avec un ordinateur. Il mettait des séquences et il jouait comme les Américains. Dans ma tête, je me suis dit : « Wow, impressionnant. » Ce concert m’a beaucoup appris sur la technique : sur l’instrument, sur le matériel du batteur, sur comment il fait pour organiser les séquences sur son ordinateur pour jouer avec son instrument par-dessus comme dans les studios. Ça m’a motivé à persévérer. Maintenant je m’entraîne sur un pad pour faire des exercices de batterie sur YouTube. 

Je veux jouer pour innover. C’est un rêve pour moi de devenir batteur professionnel, parce que j’ai envie de communiquer aux autres la musique gospel.

Communiquer grâce à la musique 

Ça m’arrive de jouer avec des gens de l’église. La première fois, c’était un dimanche, j’étais au collège je crois. J’étais le seul enfant à jouer ! Il y avait une personne au piano, à la guitare basse, un chœur. C’était un peu stressant parce que j’avais envie de jouer comme un vrai musicien… Sur le moment, il fallait savoir bien gérer le tempo, alors je me suis concentré sur le piano pour me caler dessus. À la fin j’étais fier de moi, et mes parents aussi. Ils étaient là, souriants.

Le gospel, pour moi, est un moyen de transmettre les bonnes choses, comme de la joie, de l’amour, même dans les mauvais moments de ma vie. Avant, j’étais quelqu’un d’un peu réservé, dans mon coin parce que je n’ai pas vécu les mêmes choses que les autres en raison de mon handicap. Ça m’a permis de dire mes propres mots, ce que je ressens. La musique m’a permis de transmettre aux autres jeunes ma passion et de concrétiser le service dans lequel je suis vis-à-vis de Dieu. Certains pensent qu’on ne peut jouer des instruments que dans des concerts séculiers, or selon moi c’est Dieu qui a créé la musique pour qu’on puisse Lui rendre quelque chose en retour. 

Trésor, 21 ans, en formation, Savigny-sur-Orge

 

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