Yoann P. 13/02/2025

Des cours de piano au rap

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Dès son plus jeune âge, le père de Yoann a voulu lui imposer des cours de piano. Mais ce que le jeune homme préfère, c’est le rap.

Ma musique, c’est le rap. Français ou américain, j’aime les deux. C’est un style qui m’est bien propre. Mon père, c’est autre chose. Ce qu’il aime, lui, c’est la musique classique.

Il a voulu que je fasse du piano. Alors j’en ai fait quand j’étais petit, jusqu’à mes 14 ans. Ma grand-mère et lui étaient passés par là, donc il s’est dit que ma sœur et moi devions aussi prendre des cours de piano. Il ne m’a jamais expliqué en détail pourquoi, mais il me disait que c’était pour être bien éduqué.

Au début, je trouvais ça amusant. La prof venait une fois par semaine à la maison, pendant une heure. Je jouais des petits morceaux sur le piano Yamaha que j’ai chez moi, et ça me faisait passer le temps.

Vers 12-13 ans, c’est devenu de plus en plus une contrainte. Ça me gâchait un peu les activités entre copains que j’aurais pu faire à la place… Comme sortir et s’amuser. Un jour, mon père m’a demandé de faire du piano. Ça m’a mis hors de moi. Je me suis disputé avec lui. Lui voulait que je continue et moi je voulais arrêter. Faire tout le temps les mêmes menuets devenait plus une routine qu’une activité en dehors des cours. Ça me saoulait. Ça ne me plaisait plus.

« Quand j’en écoute, je suis dans ma bulle »

Alors, j’ai décidé d’arrêter de faire plaisir à mon père et j’ai cessé de faire du piano. À la place, je préfère sortir avec mes potes et écouter du rap.

Le rap, j’ai découvert enfant grâce à mon cousin. Lorsqu’on partait en voyage en voiture, il en mettait toujours dans ses écouteurs et parfois il me faisait écouter quelques morceaux. Suite à ça, j’ai commencé à en écouter mais mes goûts n’étaient pas terribles. Je me dirigeais vers les musiques de ma mère, pensant que c’était du rap, mais j’étais loin du compte. Puis, en sixième, j’ai eu mon premier téléphone. Ma mère m’a payé un abonnement Apple Music et je me suis mis à n’écouter que ça : du rap classique et même des années 2000. Aujourd’hui, j’écoute les morceaux plus modernes qui sortent de nos jours, comme Amnésie de Damso.

Quand j’en écoute, je suis dans ma bulle, je m’en fous de ce qu’il y a autour. Lorsque je suis triste, heureux ou concentré, la musique m’aide à me stabiliser dans ce que je fais. Elle m’apporte un soutien émotionnel.

Ma sœur a continué de faire du piano. Moi je préfère étudier et faire du sport, plutôt que de continuer ces cours où la prof arrive tout le temps en retard et que mon père paie une fortune. Après avoir arrêté, mon père m’a dit que c’était dommage car je jouais tellement bien, mais je ne le crois pas. Je jouais juste des petits morceaux tandis que ma sœur joue bien mieux que moi, et je n’ai pas peur de le dire.

Yoann, 14 ans, collégien, Paris

 

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