Hashani T. 26/07/2022

Ma mère m’a délaissée pour son compagnon

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À cause des violences dans sa famille, Hashani a été placée en foyer. Les éducatrices l’ont aidé à se reconstruire.

À 9 ans, je suis arrivée en France avec ma mère. J’ai grandi au Sri Lanka, avec mes grands-parents. Mon père a quitté le pays quand j’avais trois ans, ma mère était make-up artist et occupée par sa passion. J’étais contente de revoir mon père après sept ans. En même temps, j’étais triste de quitter mon pays, et j’avais peur. Je sentais que ça allait mal se passer.

Comme si j’étais seule

Après un mois, mes parents ont divorcé. Je me suis installée avec ma mère. Elle est devenue très agressive avec moi à cause de la séparation. En plus, il y avait la violence verbale de son nouveau compagnon, qui ne m’aimait pas. À chaque fois, il se mettait entre ma mère et moi. Alors je criais sur lui, et elle n’aimait pas ça.

À cause de tout ça, je suis tombée en dépression. Je suis devenue très faible. Je n’arrivais pas à me concentrer sur mes études, j’avais peur de tout le monde, je détestais ma vie. Et je me sentais seule. Ma mère ne prenait plus de mes nouvelles, elle ne me parlait pas, elle donnait toute son importance à son compagnon. Ça me faisait mal. Il n’y avait personne autour de moi.

Libérée grâce au foyer

Un jour, ma prof principale m’a convoquée pour parler de mes faibles résultats scolaires. Je lui ai raconté tout ce que j’avais dans ma tête. Elle ne savait pas comment réagir à mon problème. Elle a parlé à la directrice et à l’assistante sociale. Puis, des policiers sont venus chez moi. Ils ont dit qu’on était convoqués au tribunal de Bobigny.

La juge a pris la décision de me mettre dans un foyer de l’enfance, à Villepinte. À ce moment-là, je me suis sentie libérée. Enfin, je sortais de cette situation difficile. Dans ma tête, je pensais à la chanson « Libérée, délivrée ». J’étais soulagée, ça m’a donné confiance en moi.

Forte et autonome

Dès que j’ai quitté mes parents, je suis sortie de ma dépression. Petit à petit, j’ai réussi à me détendre. Les éducatrices du foyer m’ont vraiment soutenue. Elles m’ont envoyée chez le psychologue une fois par semaine, on faisait des sorties, elles étaient toujours autour de moi. Je suis devenue leur chouchou. Je pouvais bien me concentrer sur mes études.

Aujourd’hui, je suis toujours dans un foyer d’étudiantes, à Paris. Je suis inscrite à la Mission Locale pour trouver une formation, et plus tard je voudrais devenir auxiliaire puéricultrice. Je suis devenue une fille très forte et autonome. Et je suis soulagée par rapport à ce qui s’est passé avec mes parents.

Hashani, 19 ans, en formation, Paris

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