Mon hyperactivité, les autres ont dû s’y habituer

Dès ma naissance, ma mère a remarqué que j’avais quelque chose de spécial. Du coup, elle m’a emmené me faire diagnostiquer et il s’avère que j’étais hyperactif. L’hyperactivité, c’est un trouble neurodéveloppemental chronique. Il s’agit d’un trouble complexe appelé : Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité.

Quand j’étais petit, c’était extrêmement dur : je bougeais trop et je ressentais de la difficulté pour me concentrer. À l’école ou dans les salles de spectacles, les gens n’arrêtaient pas de dire à ma mère de me faire arrêter de bouger. C’est pourquoi, avant mes 8 ans, je ne connaissais pas les cinémas, les restaurants, les spectacles, etc. Je ne pouvais pas aller dans les magasins car je courais partout…

Ma famille s’est vite habituée, elle ne pouvait pas tout le temps répéter la même chose. Ils n’en pouvaient plus. Mais, je voyais que c’était dur,  alors, j’essayais d’être le moins actif possible pour que mes parents soient moins fatigués. Déjà qu’ils étaient fatigués à cause du travail…

Les profs m’ont aidé à canaliser mon hyperactivité

À l’école, les professeurs en avaient marre… C’est en classe que ça m’a le plus impacté, car c’est là où je passais tout mon temps. Au début, je me faisais tout le temps gronder et c’était assez relou. Mes profs avaient remarqué que j’étais en avance sur les autres, donc je m’ennuyais et je bougeais. C’est quand je n’étais pas concentré que je bougeais le plus. Du coup, en CE2, j’avais deux fois plus de travail… Au collège, ça a commencé à se calmer. Au final, je pense que je suis en partie plus calme maintenant grâce aux profs, quand ils me disaient quelque chose, j’essayais de me contrôler.

Pour mes amis, mon hyperactivité ne leur a pas posé trop de soucis. À force, ils se sont habitués, au début, ils ne savaient pas trop pourquoi je bougeais autant. Je n’en ai jamais parlé parce que pour moi, c’était normal et tout le monde était comme ça.

Plus on avance dans le temps, plus je me calme

Maintenant, je suis moins actif, j’ai eu des traitements et vu plusieurs psys pour canaliser mon énergie. Plus on va dans le temps, plus je me calme. Je n’ai plus trop de traitements, j’en prends deux fois par semaine, le médecin m’a dit que je me suis vite habitué à la vie « normale ».

J’utilise les boules anti-stress, je cours plusieurs fois par semaine et je fais du basket. Je pense que c’est ça qui m’a fait être moins actif. Avec mes parents, on s’est renseigné et  je ne suis pas dans la catégorie hyperactif-fort !

Ainsi, pour moi, ça n’est pas injuste, car je suis né comme ça, ce n’est ni de ma faute ni de celle des autres.

Clément, 14 ans, collégien, Lésigny