Mokzh V. 11/01/2021

J’ai perdu le goût… des études

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Le destin de Mokzh est-il en jeu ? Alors qu’il a envie d’arrêter ses études, il se demande comment retrouver motivation et goût des études.

Ce matin, je me réveille calme et fatigué, comme tous les jours. Je me lève pour aller en cours. Ouais, mes cours que j’ai de plus en plus envie d’arrêter chaque jour. Je viens de me taper trois ans de bac pro cuisine et j’ai continué sur un BTS (management hôtellerie restauration). Je ne sais même pas pourquoi, le management ne m’intéresse même pas. Mais bon, un diplôme en plus, on ne refuse pas. Mais là, je ne trouve plus l’envie de continuer. C’est comme un mélange de flemme et de perte de motivation, qui te détruit mentalement.

Le problème dans ce métier c’est que si tu n’as plus la passion, tu n’as plus rien. L’inspiration des dressages, des recettes… même plus l’envie de cuisiner. Et c’est exactement ce que je ressens. Pourquoi je n’arrête pas ? Je me dis que c’est un coup de mou et qu’il faut juste trouver de quoi booster tout ça. Et je n’aimerais pas voir la gueule de mes parents si je leur dis que j’arrête tout. Je pense qu’ils comprendront un peu, vu ma motivation actuelle. Mais, ils seront quand même bien choqués. Pour eux, la cuisine, c’est ma vocation.

Cette première année de BTS me fait plus de mal qu’autre chose

Quand tu viens le matin pour suivre des cours et que tu ne trouves pas l’intérêt d’apprendre, pour suivre des cours de cuisine qui te saoulent plus que tout, ou même, faire des trucs que tu sais faire mais pour lesquels tu ne ressens plus l’envie ni le plaisir…  Cette première année de BTS me fait plus de mal qu’autre chose.

Le pire, c’est quand les profs ne donnent pas envie de continuer. Ils sont juste là pour te dire de faire ça et ça, sans même savoir si tu veux bien, ou si tu en as envie. Au tout début de l’année, j’avais encore l’envie, mais j’ai eu dans mon bulletin : « Recette trop ambitieuse », ça m’a calmé. Je ne comprends pas comment on peut dire ça à un étudiant, ça ne peut que le rabaisser. Quand j’étais en terminale, j’avais un prof de cuisine qui notait nos recettes et l’idée proposée, il demandait tout le temps d’innover dans notre cuisine et de ne pas faire des choses simples que l’on voit tous les jours.

En BTS, je fais les recettes les plus traditionnelles possibles, et quand un prof te demande de faire un plat un minimum innovant, c’est infect. La plupart du temps ce sont des plats anciens, on dirait que chez eux la cuisine n’a pas évolué depuis des années. Alors que tous les jours elle évolue ! Je suis en BTS, et ça m’arrive de venir en cours de cuisine pour faire des choux, des crêpes ou même le ménage de la cuisine. J’en ai perdu le goût des études.

Faut voir la gueule des notes que j’ai…

Quand j’ai commencé mes études en cuisine, je crois que je n’étais pas vraiment passionné. J’étais plus là pour éviter un redoublement. Mais j’ai réussi à trouver des amis en fin de première, qui ont réussi à montrer leurs passions et à toujours me pousser jusqu’au bout, pour toujours évoluer.

Ils sont partis dans un autre établissement et ils ont bien eu raison, quand je vois ce qu’ils apprennent et font maintenant, je me dis : « Pourquoi je ne l’ai pas suivi… » Ils font des cours de cuisine insane, des plats dignes des restaurants gastronomiques. Ils peuvent mettre leurs touches de chef dans leurs plats, et c’est ça qui m’intéresse.

Aujourd’hui je suis sur mon second semestre et faut voir la gueule des notes que j’ai, je m’accroche pour certaines matières. Il y en a d’autres où j’ai arrêté d’espérer. Je connais déjà mes profs et comment ils notent… et oui c’est un autre sujet, mais il y a des profs qui notent à la gueule.

Je veux fabriquer les choses, pas manager un équipe

J’ai récemment passé un examen blanc où je me suis encore plus rendu compte que le BTS que je fais n’a vraiment aucun rapport avec ce que je veux faire plus tard. Le sujet qu’on nous a demandé était de créer un hôtel et de savoir comment manager les équipes qu’on voulait… Je veux vraiment fabriquer les choses, pas manager une équipe.

Je réfléchis tous les jours à ce que je veux faire plus tard. Soit je continue dans mon établissement actuel que je n’aime pas et où je n’arrive pas à retrouver la passion qui m’animait, ou alors je peux essayer de changer d’établissement pour ma deuxième année. Cette idée me hante : retrouver mes amies avec lesquelles j’ai toujours aimé cuisiner, avec qui, juste réfléchir ou penser cuisine, était un moment de bonheur.

 

Mokzh, 18 ans, étudiant, Brunoy

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