Je m’entends mieux avec la famille de mon copain
J’ai passé le premier confinement chez mon copain avec sa famille. Il habite chez ses parents à Vieux Condé, à peu près à quarante minutes de chez moi. Malgré cette petite distance, ça ne nous a pas empêchés de nous voir. Je me sens beaucoup mieux chez lui car j’ai plus de complicité avec sa famille que la mienne. Il y a une bonne entente avec eux, et du fait que c’est compliqué chez moi, je suis chez mon copain et sa famille tous les weekends, ce qui me permet de souffler un peu.
Je m’entends très bien avec ses parents, on pratique différentes activités, on joue aux fléchettes, au bowling et on fait des sorties comme aller au cinéma ensemble, et commander dans une friterie ou un restaurant. Ce que mes parents ne feront jamais, car ils n’aiment pas jouer ou partager ce genre d’activité, et ils ne parlent jamais.
Je me suis rendue compte d’une grande différence entre ma famille et la leur. J’ai l’impression d’avoir beaucoup plus d’attention et d’amour chez mes beaux-parents. On partage différentes choses, on rit beaucoup, on peut faire des confessions… Je m’ouvre plus chez lui, car je sais que je vais être écoutée, contrairement à chez moi où quand je parle, je n’ai rien en retour.
Il n’y presque aucune discussion
Chez moi c’est un tout autre univers, personne ne parle, personne ne s’intéresse à la journée de l’un et l’autre, il y a presque aucune discussion. Malgré mes efforts, parler de ce que j’ai fait à l’école, de mes notes, ou proposer des activités comme aller faire du shopping, ils ne sont pas intéressés, rien de plus. Il n’y a jamais rien eu de plus, sauf peut-être rarement aller faire des courses.
Etre chez lui, ça m’a permis de m’éloigner, de prendre l’air, de réfléchir à plein de sujets et de projets comme mon avenir, être indépendante pour m’éloigner de toute cette tension, aussi pour être assez loin de mes parents.
Ils crient toujours sur moi mais pas sur mon frère. A la moindre petite chose, ma mère se met à crier sur moi pour un lit mal fait. Je leur en voudrais toujours sur un sujet précis : le jour où ma mère a dit à mon père qu’elle préférait mon frère. Elle n’a jamais voulu me l’avouer alors que j’avais tout entendu… Depuis ce jour, je ne suis plus du tout joyeuse en rentrant chez moi.
Je veux construire mon avenir
C’est aussi une des raisons pour lesquelles je veux m’éloigner un maximum d’eux.
Plus tard, je ne souhaite pas devenir comme elle, elle ne travaille pas, elle ne fait jamais rien, je dois tout faire : le ménage, la vaisselle, et si je ne la fait pas elle se met à crier. Elle demande beaucoup de choses à mon père : une télé, un téléphone et quand moi j’ai eu besoin d’un téléphone, car le mien était en panne, elle a ordonné à mon père de refuser. Pour son pur plaisir à elle.
Toutes ces raisons me poussent à prendre mon indépendance, à avoir un appartement et m’éloigner, loin de toute cette tension chez moi, loin de tous ces cris, et enfin construire mon avenir.
Jeanne, 17 ans, lycéenne, de Douchy-Les-Mines