Julie R. 16/03/2025

Karaté girl

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Dans le club de karaté de Julie, les garçons et les filles s’entraînent rarement ensemble. Alors, quand le professeur les mélange, l’exercice prend des allures d’épreuve.

En décembre 2023, j’ai commencé la série Cobra Kai sans vraiment connaître le karaté. Au fil des épisodes, j’ai commencé à m’intéresser de plus en plus à cet art martial. Moi qui n’étais pas particulièrement sportive, j’ai décidé de m’y inscrire.

Je me suis inscrite dans un club mixte avec plus de garçons que de filles. J’ai trouvé ça assez normal. Les personnages de livres ou de films sont le plus souvent des garçons.

Dans le premiers film de Karaté Kid, il n’y a que des garçons qui font du karaté, les filles sont représentées comme fragiles. Dans le deuxième, une scène montre une fille en détresse qui doit être sauvée alors que c’est le seul personnage féminin. Ce qui est bien dans Cobra Kai, c’est que les femmes sont mises en valeur. Je pense à Sam, qui est très persévérante et très puissante. Elle m’a motivée à me lancer dans ce sport.

« Les filles peuvent s’entraîner avec des garçons »

Dans mon club de karaté, il y a pas mal d’entraide entre les garçons et les filles, bien qu’on ne se parle pas beaucoup. Il y a une sorte de barrière avec eux. Je pense que la timidité joue, surtout avec des garçons du même âge. On n’a pas envie d’être « jugée » par eux. Nous les filles, nous sommes souvent impressionnées par les garçons car on n’est pas souvent mélangés à eux dans la vie en général.

Lorsque nous devons faire des exercices en duo, les autres filles et moi avons le réflexe de nous mettre ensemble et les garçons ensemble. De temps en temps, le prof nous mélange. On est souvent associé à quelqu’un plus fort que nous et les gens avec un niveau supérieur au mien, ce sont des garçons. Je pense aussi que c’est pour casser cette barrière qu’on nous met en duo. Pour qu’on s’adapte à différents types de partenaire. C’est aussi sûrement pour montrer une sorte d’égalité : les filles peuvent s’entraîner avec des garçons.

Je me souviens d’un exercice où nous devions travailler avec deux garçons. Avec les trois autres filles de la séance, nous nous sommes échangé un regard inquiet, comme si c’était une épreuve. Lorsqu’une d’entre nous a fini par se porter volontaire, on s’est dit : « La pauvre !»  Avec le recul, j’ai trouvé étrange que ce simple mélange soit autant diabolisé.

Lorsque je fais des exercices avec des garçons, ils ont l’air eux aussi gênés et nerveux. Ils sont assez gentils mais on ne se parle pas beaucoup. Leur ressenti et le mien sont probablement les mêmes. De temps en temps lorsqu’il se passe quelque chose de « drôle », on s’échange des petits sourires sympathiques.

Julie, 15 ans, collégienne, Paris

 

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