Tariq M. 11/07/2023

La réforme du bac m’a fait défaut

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Tariq est un des premiers à avoir connu la réforme du baccalauréat. À force de choisir par défaut, il a arrêté les études.

Mon parcours scolaire, c’est pas trop ça. J’ai jamais vraiment su ce que je voulais faire plus tard. Du coup, j’ai fait mes études en fonction de ce que j’estimais être bien. Aujourd’hui, j’ai 19 ans et j’ai arrêté les études.

Après ma troisième, j’ai fait une seconde générale. C’était l’année de la réforme scolaire. Comme par hasard, ce nouveau système est tombé sur nous, les 2003. Il n’y a plus de filières ES, L, S comme à l’ancienne.

Moi qui comptais faire un bac ES, finalement non, changement de programme. On nous a expliqué en quoi consistait la réforme. Sincèrement, j’ai juste compris qu’on était des cobayes. Comme je savais pas quoi faire, je suis parti en bac technologique STMG.

Mes choix par défaut

STMG, c’était pas si mal. On ressort de là avec des connaissances, mais c’était pas mon premier choix. Quand je suis arrivé en première, la classe était incroyable, la meilleure de mes années lycée. À la fin, on a encore dû choisir une option pour l’année suivante, entre systèmes d’information et de gestion (SIG), mercatique, ressources humaines (RH) et gestion-finance (GF). Encore une fois, je savais pas vers quoi aller et j’ai écouté un pote. On a choisi d’aller en SIG. Pire choix de ma vie.

Ce n’était pas du tout mon délire. Je regrette. La matière ne m’intéressait pas, même si j’avais un bon prof. C’était un bon. Il nous a donné des conseils de « grand frère », comme il dit. J’ai finit l’année, j’ai eu mon bac et le moment de Parcoursup est venu. SIG, c’est de l’informatique, et moi je voulais faire un BTS après mon bac. Au moins là, pour une fois, je savais ce que je voulais.

Bref, on a rempli nos vœux Parcoursup et généralement, le BTS qui suit mon bac c’est le BTS SIO (services informatiques aux organisations). Comme ce n’était vraiment pas ce que je voulais faire, j’ai mis des vœux de commerce, comme BTS MCO (management commercial opérationnel, et BTS  NDRC (négociation et digitalisation de la relation clients). Des choix qui n’avaient rien à voir avec mon parcours. Sans surprise : aucun vœu favorable. Je me suis retrouvé sans établissement pour septembre. Pourtant, j’avais quand même de bonnes notes : à part en SIG, aucune note en dessous de la moyenne.

Ma solution de secours

Heureusement, on m’a parlé de la classe passerelle. C’est une sorte de classe pour les bacheliers qui n’ont pas eu de vœux favorables sur la plateforme. On refait une année avec des cours divers et on est prioritaires sur les phases d’admission de Parcoursup pour l’année suivante. C’est une sorte de redoublement sans repasser le bac, avec un emploi du temps assez léger. Plutôt sympa, c’était dans le lycée juste en face de celui où j’étais. Je me suis retrouvé avec des potes de ma classe de première.

À la fin de l’année, on a refait Parcoursup. Sans surprise, tout le monde a eu ses vœux d’acceptés, car on était prioritaires… SAUF MOI ! Je trouve ça fou que ça soit moi qui n’ai pas eu « d’avenir ». Tous mes vœux ont été refusés ou en attente. Je pense que c’est dû au fait que je sortais d’une terminale informatique et non de commerce. Déception. Mais par miracle, un établissement dans lequel j’étais en attente m’a accepté. À la rentrée suivante, j’ai réussi à entrer en BTS NDRC.

Finalement, j’ai arrêté mon BTS en mars. Je n’ai même pas fini ma première année. Les cours ont commencé à me peser et je travaillais en même temps à McDo. Je consacrais plus de temps à mon travail qu’à mes études, donc autant arrêter plutôt que de perdre mon temps. J’ai un contrat à temps partiel et c’est pas si mal en soi. Aujourd’hui, je continue à travailler tout en suivant une formation externe dans le but d’obtenir un meilleur emploi. Triste fin.

Tariq, 19 ans, en formation, Paris

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