Le Jürgen Klopp du collège
Je suis devenu coach de futsal féminin d’une manière très inattendue pendant une compétition au collège. J’étais gardien de but dans l’équipe des garçons. La veille du tournoi, le coach avait choisi quelqu’un pour entraîner l’équipe des filles. Pendant tout le match, le ballon est resté dans les pieds de l’équipe adverse. Elles ont perdu 14 à 0, sans une seule frappe au but. Juste après, j’ai décidé de demander au collège si je pouvais coacher les filles. Ma demande a été acceptée ! J’étais le seul candidat, donc la seule solution.
J’avais 13 ans. Devenir coach était un rêve d’enfant. Au début, ce n’était pas facile. Les filles jouaient comme des bébés en train d’apprendre à marcher et elles s’embrouillaient. Un vrai combat de karaté. Elles n’arrivaient pas à jouer ensemble. Lorsqu’elles se disputaient, elles oubliaient le ballon…
« Elles étaient comme une équipe professionnelle »
En tant qu’entraîneur, j’avais ma méthode. J’utilisais des techniques de football à onze, mais dans un entraînement de futsal. Première étape : travailler leur conduite du ballon, avoir le contrôle, la possession, savoir faire des passes de l’intérieur et de l’extérieur du pied. Mon inspiration, c’était Jürgen Klopp, le célèbre entraîneur de Liverpool. J’aime sa manière de faire jouer l’équipe. À cause de ma façon de m’habiller avec un survêtement, une casquette et des lunettes, les filles m’appelaient comme ça.
Vient le jour de notre premier match, que nous avons gagné 5 à 1. Ce jour-là, j’étais confiant. Je savais qu’on était prêts à gagner. Elles étaient comme une équipe professionnelle : avec 90 % de passes réussies, un contrôle de balle incroyable, une grande technique de dribble et une bonne vision de jeu. Après le match, ça a été fantastique. J’étais fier.
Être le coach des filles m’a fait aimer le futsal. Quand les filles m’appelaient « coach », qu’elles me montraient leur respect, j’étais heureux. J’aimerais renouveler cette expérience. Le sport féminin mériterait d’être plus mis en avant. Quand on regarde des matchs, on voit la motivation et même l’amour qu’elles ont pour leur sport. C’est le plus important.
Ezequiel, 17 ans, lycéen, Dammarie-les-Lys