Les jeux vidéo, l’oasis loin des violences

Les moqueries, les humiliations publiques, les insultes. Tout cela a fini par briser ma confiance en moi. Je ne savais pas comment réagir. La peur m’envahissait et me paralysait. J’ai été harcelé pendant trois ans, du CE2 au CM2. La plupart de mes harceleurs étaient dans ma classe.

J’ai donc choisi de me réfugier derrière des écrans. Ceux de mon téléphone, de mon ordinateur et de ma console de jeux sont devenus un moyen d’évasion. J’ai trouvé un réconfort dans des environnements où j’étais le maître de mon monde. Je jouais à Geometry Dash, Minecraft ou Brawl Stars.

Par exemple, dans Minecraft, puisque ce jeu est en monde ouvert, nous pouvons faire ce que nous voulons. Détruire les blocs, construire des bâtiments magnifiques de toutes pièces, quasiment réalistes. Je n’étais pas très fort en construction, mais mon frère l’était. Il créait des cathédrales ou encore des gares gigantesques.

Pas l’air malheureux

J’évitais les jeux d’équipe avec tchats vocaux. J’avais peur de parler. Ils m’exposaient à des situations où je risquais de me faire crier dessus ou de me sentir rejeté. J’ai pu échapper au stress des interactions sociales.

À l’école, je me faisais souvent insulter et appeler « le geek ». Je changeais d’attitude en arrivant chez moi. Mes parents ne l’avaient pas remarqué, jusqu’à ce que je leur dise en CM2. Je voulais que ça cesse. Ils étaient surpris parce que je ne paraissais pas malheureux.

La plupart des élèves qui m’avaient harcelé sont allés dans un autre collège que moi, donc je n’ai pas eu à les revoir. Un groupe m’a tendu la main et m’a permis de me sortir de ce puits sans fond qui me maintenait renfermé. Maintenant je suis comme les autres, j’ai un groupe d’amis. Je ne suis plus harcelé, ni isolé dans les jeux vidéo. Je joue aussi avec des gens en parlant sur des tchats vocaux. Ça ne me fait plus peur.

Daniel, 13 ans, collégien, Paris

À lire aussi…

Cyberharcelé par ses « amis » sur les jeux vidéo, par Jaleel, 21 ans. Le jeune homme a subi du harcèlement sur un jeu vidéo en ligne. Pour autant, il continue de jouer, mais mieux entouré.