Libéré, délivré
Quand j’étais petit, je ne savais pas canaliser mon énergie. J’étais agité et donc pas très apprécié de mes professeurs. Je n’étais pas l’élève modèle on va dire… En maternelle, je mettais des RKOs (des prises de catch !) dans la cour jusqu’à me faire tabasser. En primaire, malgré les heures de sport et les récréations où je me dépensais en faisant des chats, éperviers ou matchs de foot, j’avais encore de l’énergie en trop qui me donnait des problèmes de comportement. Depuis, je me suis mis au sport en club et… j’ai arrêté de faire des bêtises.
J’ai d’abord pratiqué le foot en club, de mes 4 à 6 ans. Mes frères en faisaient, ils m’ont incité à en faire aussi. Je n’étais pas forcément à mon apogée scolaire ou comportementale, mais il y a eu une nette amélioration. Je me souviens être passé de « E » dans ma note de comportement à « B ».
Mais mon exil au bled, aux Comores, m’a empêché de continuer. Mes parents m’ont envoyé y vivre pendant trois ans. Le sport, qui m’avait tant aidé à canaliser mon énergie, n’était plus aussi présent qu’avant : les infrastructures étaient inexistantes pour pratiquer en dehors de l’école. Je suis devenu moins sportif, en surpoids et plus introverti.
Un élève puissant
En sixième, après mon retour en France, j’étais trop nul. J’étais renfermé sur moi-même et mes notes ne suivaient pas. Rien n’allait. Au deuxième trimestre, j’ai repris le sport en pratiquant le basket en club. Deux fois par semaine, en plus du match le week-end. Toute l’énergie et la rage de vaincre s’exprimaient sur le terrain, laissant place au calme à l’école. À la fin de ce trimestre-là, j’étais à… 17 de moyenne, tout en me faisant ma place à l’école, en devenant plus ouvert aux autres.
Dès mon entrée en seconde, je suis allé à la salle avec mon frère, deux ou trois fois par semaine en moyenne. Avec le basket en plus, ça m’a permis de dégager mon stress et de rester dans ma bulle, focus, lors des différents contrôles. Ça s’est directement vu sur mes notes, avec une moyenne de 16 sur l’ensemble de l’année.
En redevenant sportif, mon comportement extraverti a refait surface. Maintenant, même dans les couloirs, je peux « casser la démarche », comme dirait mes potes. En plus de ça, j’ai établi des contacts avec tous les professeurs. Avant, je n’osais pas discuter avec eux, mais à présent je peux !
Pour moi, le sport a été la passerelle entre l’élève problématique et l’élève puissant. Le sport enrichit ma vie et m’éloigne de tous mes problèmes. C’est aussi important que l’école. Après mon année de terminale, et le bac, j’irai peut-être en licence de chimie, tout en continuant le sport, et la suite se fera toute seule.
Nâaman, 16 ans, lycéen, Noisiel
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