« Maintenant, je suis trilingue »
Vers le début du mois de novembre, je suis entré à l’école primaire Thérèse-Simonet. Je savais à peine parler français. Avant, je vivais dans le Piémont en Italie. Je suis arrivé à Brive en 2019. J’avais 10 ans.
Le premier jour, tout le monde me regardait, me fixait, vu que j’étais nouveau. Les élèves me posaient tellement de questions en même temps que je ne savais même pas répondre. J’étais gêné. Quand je parlais, j’avais un accent italien et donc tout le monde savait que je n’étais pas français.
En classe, ils n’arrêtaient pas de me regarder. La maîtresse m’a donné un cahier pour que je m’entraîne à écrire et prononcer les lettres en français. J’apprenais les définitions des mots, à conjuguer les verbes.
Mais à la récré, je restais assis sur un banc, souvent seul. Je dessinais. Je n’essayais pas de trouver des amis car j’étais très timide. Des personnes sont venues me poser des questions sur mon origine et sur mon prénom et elles sont reparties sans me dire un seul autre mot. On me posait des questions que je ne comprenais pas, je répondais au hasard. Je n’arrivais pas à parler avec les gens, on ne se comprenait pas, c’était trop difficile.
Encouragé à l’école
Heureusement, il y avait une fille espagnole qui savait parler un peu le français comme moi. On allait à chaque fois dans des petites classes, CE1 et CE2, et on apprenait à lire et écrire avec les petits. On lisait des livres pour petits et on faisait des dictées. Je faisais énormément de fautes.
Le directeur et la maîtresse m’ont encouragé pour que je progresse en français. Et quand j’ai commencé à mieux le parler, ma vie à l’école s’est améliorée, grâce aux conseils de la maîtresse et aux encouragements de toutes les personnes.
Aujourd’hui, ça fait environ deux ans que je suis à l’aise avec la langue française. Maintenant, je suis trilingue : à la maison, je parle en italien avec mon grand frère ; avec mes parents et ma petite sœur, je parle arabe ; et à l’école je parle français. Encore aujourd’hui, je confonds et mélange souvent le français et l’italien. Mais en ce moment, je fais de l’italien au collège pour ne pas oublier la langue.
Ilyass, 14 ans, collégien, Brive-la-Gaillarde
« À force de jouer, j’ai appris une langue », par Raul, 14 ans. Il passe plus de dix heures par jour sur les jeux vidéo. En jouant en ligne sur son smartphone, il a appris à parler espagnol.